L’Association malienne des expulsés, représentée par Alassane Dicko, responsable du Pool plaidoyer et communication, a été reçue par 7 membres du Sénat français, dont Richard Young, chef de la commission lois, le 16 novembre dernier, au parlement français. Selon les informations du représentant de l’AME, hier, au siège de l’association, le Sénat les avait officiellement invités pour les auditionner sur la nouvelle loi concernant l’émigration dénommée loi Besson.
Alassane Dicko, assisté du photographe français Jean Jacques Méric, membre du réseau éducation sans frontières, a d’abord expliqué aux sénateurs français comment l’AME a mis en place une structure d’accueil des Emigrés à l’aéroport de Bamako Sénou. Il a indiqué que depuis 2002, des émigrés stressés débarquaient et souvent développaient des maladies. C’est à ce titre, a-t-il dit, que l’AME a créé l’écoute et l’accompagnement médico-social dans le cadre du projet PNUD-UE MA 052, en 2009. Alassane Dicko, responsable du Pool plaidoyer et communication, a discuté du co-développement, de l’assistance de l’Office français d’immigration et d’intégration (OFII). L’AME a surtout défendu les acquis sociaux des Emigrés. En 2008, lors des Journées de l’AME, suite à l’appel de Bamako, au Centre Djoliba, l’association avait lancé la campagne contre le racket sur les cotisations sociales des travailleurs émigrés sans papiers.
Le slogan : ‘’ si on expulse quelqu’un, qu’on expulse aussi ses droits ‘’ avait été entonné. Parmi les points défendus par l’AME au Sénat français, figuraient la révision du contrat mineur-majeur qui porte préjudice à l’intégration, à l’exercice des droits des enfants des Immigrés nés en France ou qui s’y trouvent avant l’adolescence, les reformulations de l’accès aux soins de santé pour les Sans papiers, parce que l’aide médicale d’Etat a été dissoute.
Dans les nouvelles dispositions, a souligné Alassane Dicko, les Sans papiers doivent payer 30 euros pour être inscrits auprès des services compétents afin d’accéder aux soins de santé. L’AME a aussi défendu la cause des femmes et des enfants des Expulsés qui sont en France et qui n’ont pas accès aux diverses allocations et assistances sociales. Une disposition notamment critiquée par l’AME consiste à mettre l’interpellé, pendant 5 jours, à la disposition de l’administration, qui n’a d’autre logique que la politique chiffrée de l’expulsion.
Nicolas Sarkozy, a indiqué Alassane Dicko, est en train de supprimer le juge des libertés au profit du juge administratif. Des études sérieuses effectuées en 2008-2009, a-t-il ajouté, avaient révélé qu’une majorité de personnes présentée au juge des libertés avait été relâchée pour vice de forme ou de procédure, soit au cours des rafles, interpellations et gardes à vue. 7 sur 10 cas de ces interpellations, a dit le responsable du Pool plaidoyer et communication, étaient des délits de faciès et des chasses aux Immigrés. L’Ame a aussi critiqué la nouvelle loi qui interdit à l’expulsé le retour ou le séjour dans l’espace Schengen, pendant 5 ans.
Baba Dembélé