Mohamed et Aïssata peuvent maintenant grandir et étudier en toute quiétude en France. En effet, leur mère, Mariam Sylla, vient d’être régularisée par les autorités françaises. Ce qui est l’aboutissement d’une rude bataille engagée par la société civile en France et au Mali.
« C’est avec joie que nous vous annonçons que Mariam a reçu son avis de régularisation hier soir (vendredi soir). La mobilisation paie, et la vôtre n’est pas pour rien dans cette issue heureuse. Merci à toutes et tous ». C’est ainsi qu’était libellé le communiqué que le Réseau de l’éducation sans frontières (RESF) nous a adressé. Mariam Sylla et ses enfants, Aïssata et Mohamed, sont enfin libres de vivre en France sans se cacher.
Cette brave et courageuse mère de famille a appris cette bonne nouvelle le vendredi après-midi. Elle est naturellement heureuse de cette décision des autorités françaises. Soutenue par de nombreuses associations françaises, Mariam a toujours gardé confiance à ses défenseurs. « Elle a gardé la force de continuer, elle a su entourer ses enfants et leur faire vivre un été de vacances. Elle a lié des relations d’amitié avec son nouvel entourage dans cette petite ville de La Ferté Saint Aubin où elle a été accueillie tout l’été. Elle a envie d’y rester. Les enfants y sont inscrits à l’école depuis ce vendredi (2 septembre) ».
Les membres du « Collectif Aïssata », une association qui se battait pour que les enfants de Mariam aient le droit de rester en France où ils sont nés, n’ont pas manqué de remercier également toutes celles et tous ceux, dont les près de 6000 signataires de la pétition en ligne, qui se sont mobilisés pour cette famille. Ils souhaitent à Mohamed, à Aïssata et à leur mère tout le bonheur et la quiétude auxquels, comme tout un chacun, ils ont droit. Mariam Sylla est en France depuis 1999. Ses enfants Aïssata (3 ans) et Mohamed (5 ans) y sont nés. Ils étaient scolarisés en école maternelle à Orléans.
Le 13 mai 2006, cette famille « sans papiers » avait été expulsée vers le Mali en 48 h. Trois jours plus tard, l’arrêté d’expulsion a été annulé et on a délivré un visa de trois mois à Mariam pour qu’elle puisse rentrer en France. Mais, au prétexte qu’avec ce visa elle est en situation régulière jusqu’au 31 août, on lui disait qu’elle n’était pas « régularisable » au titre de la dernière circulaire Sarkozy, qui devenait caduque le 13 août 2006 ! Mais, les autorités préfectorales ont finalement fait marche arrière sous la pression de la société civile en France et au Mali.
Malheureusement, dans la même ville (Orléans), une famille n’a pas eu la même chance. Alors que la mère d’Astrid-Mira remplissait, comme Mariam, toutes les conditions de la circulaire Sarkozy, le même préfet a refusé à l’une ce qu’il a accordé à l’autre.
Angèle, torturée et emprisonnée au Congo, est arrivée en France en 2002 avec Astrid-Mira dans les bras (le père a disparu pendant le conflit armé). Aujourd’hui, elle est sous la menace d’expulsion avec son enfant de 4 ans. C’est dire que le combat des associations de défense des enfants d’immigrés et de « sans papiers » est loin d’être terminé.
Moussa Bolly
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