Immigration clandestine :rnLes Maliens refoulés d’Espagne saccagent le bus de la Protection civile

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Ils sont au nombre de 125, les Maliens refoulés des Îles Canaris qui sont arrivés dans la nuit du mardi 4 au mercredi 5 décembre à l’aéroport de Bamako-Sénou. Pour exprimer leur colère contre le gouvernement qui, selon eux, est responsable de leur refoulement, pour avoir signé un accord en ce sens avec les autorités espagnoles, ils ont saccagé le bus de la Protection civile qui les ramenait à la Base des sapeurs-pompiers de Sogoniko.
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C’est aux environs de deux heures du matin, le mercredi 5 novembre 2007, que deux Boeing 737 affrétés par  l’Espagne ont débarqué 125 Maliens refoulés des Îles Canaris.  Pour avoir été averti à temps, par les autorités espagnoles de l’arrivée des refoulés, le comité d’accueil, composé des représentants du Ministère  de l’intégration,  du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur,  de la Croix rouge et de la Protection civile, était sur place pour les accueillir.

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Les refoulés ont donc été immédiatement conduits à la base des sapeurs pompiers de Sogoniko. Mais une fois à la base, les refoulés, très remontés, selon eux, contre le gouvernement qui, à leurs yeux, a eu tort de signer des accords de refoulement avec l’Espagne, ont saccagé le bus de la Protection civile qui les transportait.

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Heureusement, les soldats du feu ont, très promptement, réussi à les ramener à la raison. Après avoir rempli les formalités officielles, les refoulés résidant à Bamako ont rejoint leurs domiciles. Ceux de l’intérieur du pays ont, quant à eux, été hébergés, nourris et ensuite transportés jusqu’à leurs domiciles par les soins de la Protection civile.

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Les refoulés, pour la plupart, étaient des jeunes gens qui continuent de rêver de l’El Dorado européen. Etrangement, en dépit de toutes les campagnes de sensibilisation, nombreux sont les candidats à l’immigration qui bravent vents et marées pour rejoindre les Îles Canaris.

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C’était le 14 novembre passé qu’Issa Coulibaly, 25 ans, originaire de Ségou, a quitté Nouakchott pour se rendre en Espagne. Après une semaine de voyage, leur pirogue à moteur bourré de clandestins puisqu’ils étaient au nombre de 80 personnes parmi lesquelles six femmes (Maliens, Sénégalais, Guinéens et Ivoiriens), a été interceptée par la marine mauritanienne. Ils ont été ensuite conduits à Ténériffe dans les Îles Canaris et remis aux autorités espagnoles.

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Pour embarquer dans la pirogue, Issa Coulibaly a déboursé  1000 euros. Et toujours, selon ses déclarations, c’est toute la famille qui s’est mise à contribution pour payer son voyage.

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Ayant perdu son père, et comme il se trouve qu’il est l’aîné de la famille, c’est désormais sur ses épaules que repose la charge de toute la famille. «Si le cas se présente, je vais repartir en aventure», a-t-il conclu.

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Par rapport au traitement reçu de la part des autorités espagnoles, les refoulés affirment avoir été très bien traités pendant leurs deux semaines de détention à Ténériffe.

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D’ailleurs, avant d’embarquer dans les deux appareils qui les ont ramenés à Bamako, chaque refoulé a reçu une enveloppe contenant 50 euros des autorités espagnoles.

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rnA la question de savoir pourquoi ils ont saccagé le bus de la protection civile, les refoulés donnent deux raisons : «Ce qui nous fait mal, déclare Issa Coulibaly, c’est que le refoulement dont nous sommes victimes ne concernait que les Maliens. Cette situation est la conséquence des accords signés par le gouvernement malien avec l’Espagne. L’autre raison est qu’on nous a  dit que l’Espagne a remis une importante somme d’argent au gouvernement malien, et qu’on devait  nous remettre cet argent à notre descente d’avion, toute chose qui n’a pas été faite».

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Le responsable des refoulements à la protection civile, le sergent chef Nohoun Coulibaly, affirme qu’à sa connaissance aucune somme d’argent ne lui a été remise.

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Le seul incident qui lui a été signalé, c’était la perte des bagages de l’un des refoulés, y compris  l’enveloppe contenant les 50 euros remis à chaque refoulé par les autorités espagnoles.

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Pierre Fo’o MEDJO

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