Dans la salle de conférence de son département, le ministre en charge des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, Yaya Sangaré et son homologue marocain des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, chargé des Marocains Résident à l’Etranger et des Affaires de la Migration, Abdelkrim Benoutiq, ont procédé à la signature d’un nouveau mémorandum d’entente de coopération en matière de gestion des politiques migratoires entre les deux pays. C’était le lundi 25 février .
Faire de la migration un vecteur de développement entre le Mali et le Maroc. Tel est l’objectif stratégique de ce nouveau mémorandum.
En effet, la migration irrégulière fait périr un grand nombre de jeunes africains dans la méditerranée à la quête de l’Eldorado. Parmi lesquels, la part du Mali n’est pas négligeable. De ce fait, les autorités maliennes bien conscientes, de ce phénomène sont à pied d’œuvre pour stopper l’hémorragie. Cela, en transformant cette menace en une opportunité pour sa jeunesse, fortement tentée par la migration.
A cette occasion, le ministre Sangaré, a d’entrée de jeu, décliné l’objet de la rencontre. Il s’agit, précisera-t-il, de la mise en place d’un cadre de coopération entre le Mali et le Royaume du Maroc.
Ce cadre de coopération, à ses yeux, favorisera le partage des acquis et des expériences dans les domaines de la gestion des affaires des communautés résidentes à l’étranger d’une part et d’autre part, leur mobilisation pour le développement des deux pays à travers l’accompagnement pour une meilleure intégration éducative, culturelle et sociale des deux communautés.
Selon lui, ce mémorandum d’entente est essentiellement basé sur deux axes. Le premier axe, dit-il, vise à renforcer la coopération entre le deux pays dans le cadre des échanges d’expériences en matière de politique migratoire. A titre d’exemple, il a énuméré l’échange d’expertise en matière de gestion publique des affaires des communautés respectives résidentes à l’étranger, le partage des programmes relatifs à l’organisation et à l’encadrement de l’émigration internationale, la coordination et l’échange en matière de transfert de fonds, d’épargne, de création d’emplois et de coordination décentralisée.
Quant au deuxième axe, il dira qu’il vise à renforcer le partenariat entre les deux pays dans le cadre de la coopération pour une meilleure intégration éducative, culturelle et sociale des communautés des deux pays. Cela à travers l’échange entre les deux pays des besoins réciproques dans des domaines porteurs (afin d’orienter la formation des jeunes et de faciliter leur intégration dans le monde du travail), la mise en place de programmes d’accompagnement juridique et sociaux pour les femmes et les enfants en situation de vulnérabilité.
Par ailleurs, le ministre Sangaré a souligné que ce mémorandum contribuera à la mise en œuvre du pacte mondial et aux politiques migratoires en cours entre les deux pays.
Pour sa part, le ministre marocain a indiqué que ce mémorandum est le fruit de la rencontre entre les deux départements lors du sommet de Marrakech, tenu en décembre 2018. Ensuite, il a rappelé que les relations entre le Royaume du Maroc et la République du Mali sont très anciennes et pleines d’histoires exceptionnelles toujours renforcées par des liens d’amitié et de fraternité.
Après avoir souligné que sa visite s’inscrit dans le cadre du renforcement des liens historiques, d’amitié et de coopération bilatérale pour une exemplaire coopération sud-sud, le ministre Benoutiq, dira que son pays est convaincu que la gestion du flux migratoire n’est pas l’affaire d’un seul Etat encore moins d’une seule région. « C’est une responsabilité collective qui doit être partagée à la fois au niveau national, régional, continental et mondial » a- t-il déclaré.
Par Jean Joseph Konaté