La majeure partie des migrants maliens partent de nos régions à économie faible dont celle de Kayes. Mais, même si tout le monde s’accorde à dire qu’ils envoient beaucoup d’argent pour soutenir leurs familles, ces flux financiers restent relativement mal connus à cause du fait que dans leur grande majorité, ils transitent par des canaux informels.
Le Mali est un pays où la migration est fortement encrée dans la culture. Chaque famille malienne a son migrant et cela depuis toujours.
Il est aussi de notoriété que le Malien, aussi longtemps qu’il réside à l’extérieur reste toujours attaché à son pays. Cet attachement se manifeste par sa volonté d’aider les siens, de les soutenir et de réaliser des projets pour le développement de leur localité d’origine.
Leur protection et accompagnement dans les pays d’accueil doit donc être une priorité pour le gouvernement. D’après une étude de la BAD, les transferts financiers officiels des migrants maliens représentent 11% du PIB, 79 % de l’APD et une moyenne de 7700 Euro par foyer et par an.
En effet, la grande majorité des envoyeurs de fonds sont des migrants de première génération. Ce qui à terme, risque de poser la question de tarissement de cette source, ne serait ce qu’à cause de l’effet générationnel.
Il s’en suit que, de nombreux bénéficiaires sont des ouvriers agricoles dont la précarité des revenus est liée au cycle des cultures et aux aléas climatiques que les transferts viennent compenser.
Les ménages bénéficiant des ces transferts de fonds les dépensent en priorité pour la consommation familiale. Ainsi, l’évolution Observée ces dernières années est que les migrants maliens veulent de plus en plus investir dans l’habitat, mais cela ne crée pas beaucoup d’emplois. Pourquoi ? Peut être, parce que dans les 65% des transferts en provenance de la France, 73% transitent par des circuits informels.
Cette prédominance de l’informelle complique toute politique visant à encadrer et à orienter les transferts de l’argent des Maliens de l’extérieur. Toute chose qui pourrait s’expliquer. Elle est par une absence du réseau postal conventionnel, le faible taux de couverture du marché par les sociétés de transfert d’argent (STA), la faible bancarisation des bénéficiaires, le nombre de résidants a l’étranger en situation irrégulière et les liens sociaux et communautaires qui valorisent les personnes qui partagent leurs gains et mettent en avant les réseaux communautaires. Aussi, il est important de souligner que le transfert des fonds des Maliens pose plusieurs problèmes à savoir la dépendance de certaines régions vis –à- vis des flux financiers de la diaspora malienne, le Co-développement qui est un véritable miroir aux alouettes, la priorité au développement local au Mali et la canalisation des transferts vers les investissements productifs.
Malick Camara