Plus de 70 morts dans les eaux de la Méditerranée, pour avoir voulu chercher à se sortir, et à sauver les leurs de la misère rampante, qui est la nôtre, pourtant dans ce beau pays débordant de richesses.
Après le drame, des Maliens ont compté sur une réaction rapide du gouvernement, une adresse au plus haut niveau de l’Etat, pour déplorer et pleurer nos morts, pour baigner de larme notre drapeau en berne, pour sangloter notre deuil. Mais hélas !
Les associations islamiques n’ont pas admis ce silence de mort de la part des autorités vivantes. C’est là qu’est partie l’idée d’une manifestation pacifique pour exprimer une révolte. « Après ce drame qui a frappé les Maliens, nos autorités n’ont décrété aucun deuil, même pas les drapeaux en berne. Pourtant les morts des autres ne les laissent pas indifférentes. Nous avons été déconseillés de battre le pavé et persuadés d’abandonner l’idée de manifester. Mais on ne peut pas nous empêcher de faire nos prières », nous a expliqué un responsable du Haut conseil islamique.
C’est l’esprit surchauffé que les oulémas du Mali ont organisé la prière à la grande mosquée de Bamako, pour le repos des âmes de nos disparus dans les eaux de la Méditerranée. Nos associations islamiques ont certes bien fait d’aller prier à la mosquée, mais le droit de manifester, de battre le pavé reste également une liberté collective qu’on a violée en la leur privant. Cela constitue une atteinte grave, car que peut-on présumer pour ceux qui n’admettront pas de renoncer à leur droit de manifester ?
B. Daou
Bonsoir
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