Les auditeurs de Kayira et de Djèkafo deux radios privées implantées en Commune I du district de Bamako ont, encore une fois, été informés du phénomène des expulsions massives dont sont victimes les Maliens vivant sur le sol libyen. C’était dans l’après du samedi 22 mai 2010, .
La politique raciste et anti-panafricaniste de Mouammar Kadhafi guide la révolution libyenne se poursuit avec l’expulsion massive des Maliens vivant sur son sol. Le pis est que le président ATT et le premier ministre Modibo Sidibé gardent le mutisme qui choquant tout le peuple Malien. En effet, le 30 septembre 2009, le 9 décembre 2009 et le 3 mai 2010, respectivement 153, 149 et Maliens ont été expulsés de la Libye soit disant amie du Mali. Les responsables de l’Association malienne des expulsés (AME) ont jugé nécessaire d’informer largement l’opinion nationale et internationale afin de les inviter à prendre conscience du phénomène. C’était à travers une conférence débat animée en langue nationale Bambara et en français dans ses locaux non loin du marché de Djélibougou. La radio Kayira était synchronisée à Djèkafo pour retransmission en direct les débats.
Plusieurs militants des droits de l’homme au même moment organisaient une marche qui s’est terminée par un sit-in devant les locaux de l’ambassade de la Libye à Paris en France. Une façon de dire à Mouammar Kadhafi que trop c’est trop. Parmi ces associations il faut citer entre autres l’Association des travailleurs maghrébins de France, la Fédération pour une citoyenneté des deux rives, Réseau ponts pas murs, Droits Devant.
Dans son mot introductif, Ousmane Diarra président de l’Association malienne des expulsés (AME) a indiqué qu’au delà des expulsions, c’est toute une machination répressive qui est mise en place par la Libye contre les ressortissants des pays au sud du Sahara. La Libye, estime M. Diarra, devait continuer à jouer le rôle de pays gendarme pour l’Union européenne. «Les expulsions dont subissent les ‘’africains noirs’’ en Libye s’expliquent par le fait que ce pays bénéficie du soutien de l’Europe qui lui alloue par an 20 millions d’euros pour lutter contre l’immigration», a-t-il laissé entendre.
Les milliers d’auditeurs des deux stations radios (diffusées sur Internet) participant à cette conférence débat informeront à travers le monde qu’à l’instar des autres pays maghrébins, la Libye s’est dotée récemment d’une loi dite de ‘’lutte contre l’immigration clandestine’’. Cette loi, selon eux, criminalise les migrants et ceux qui leur viendraient en aide de peine de prison et d’amende.
L’activité du week-end dernier de l’AME est une invite des organisations de la société civile du Mali et leurs différents comités de soutien en Europe et à travers le monde, à une synergie d’actions contre les traitements inhumains et dégradants infligés aux migrants en Libye. Par ailleurs, ils dénoncent les mesures anti immigrées prises par le pouvoir libyen et demandent l’abrogation de ce qu’ils appellent ‘’loi répressive’’. Ils disent regretter par la même occasion que la normalisation des relations entre la Libye et l’Union européenne se fasse malheureusement au prix du sacrifice des droits des migrants. Enfin, ils dénoncent ce qu’ils qualifient de politique sécuritaire et d’externalisation des frontières menée par l’UE.
Siaka Z. Traoré