Espagne: la recherche de naufragés africains continue au large des Canaries

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SANTA-CRUZ-DE-TENERIFE (AFP) – vendredi 20 juillet 2007 – 23h03 – Les recherches se poursuivaient vendredi soir au large de l”archipel espagnol des Canaries pour retrouver trace de la cinquantaine d”Africains disparus en mer jeudi dans l”un des pires drames de l”immigration clandestine qu”ait connus l”Espagne.

"Nous continuons de chercher", et ce, "tant que la lumière du jour le permettra", a déclaré à l”AFP un membre de la société de secours en mer Salvamento Maritimo.

Près de 48 heures après le drame, d”importants moyens de recherches navals et aériens restaient mobilisés pour tenter de retrouver une cinquantaine d”Africains portés disparus dans le naufrage de leur embarcation qui tentait de rallier l”archipel des Canaries, tandis que 48 survivants étaient repêchés.

Seuls trois corps ont été retrouvés jusqu”ici, et aucun autre n”avait été détecté vendredi en fin d”après-midi.

Un premier groupe de 36 rescapés était arrivé à Puerto de los Cristanos, sur l”île de Tenerife, jeudi dans la nuit à bord du navire "Luz de Mar".

Un second groupe de 12 survivants a débarqué vendredi en début de soirée. Ces hommes, dont un garçon de 15 ans, étaient "très affectés psychologiquement", après avoir vainement tenté d”aider leurs amis disparus, ont indiqué à l”AFP des responsables de la Croix-Rouge.

Jeudi matin aux premières heures, l”embarcation à bord de laquelle avait pris place la centaine d”Africains candidats à l”immigration clandestine s”est retournée sous un coup de mer, dans de mauvaises conditions, au moment où un navire de secours s”approchait d”eux.

Le drame s”est noué à un peu plus de 90 miles au sud des côtes espagnoles (environ 180 kilomètres).

Les nationalités des survivants n”ont pas encore été précisément déterminées, mais ils pourraient venir "du Liberia, de la Sierra-Leone ou de Gambie", a déclaré à l”AFP un responsable de la Croix-Rouge sur place.

Vendredi matin la secrétaire d”Etat à l”immigration, Consuelo Rumi a déclaré que l”embarcation pourrait avoir pris la mer en Guinée-Bissau.

Parmi les tragédies individuelles de ce drame, un rescapé a déclaré aux secours qu”il voyageait avec ses cinq frères, mais qu”aucun d”eux ne figurait parmi les 48 rescapés.

D”autres survivants ont indiqué à la Croix-Rouge qu”il y avaient des femmes et des enfants dans l”embarcation, mais seuls des hommes adultes semblent avoir pour le moment été sauvés.

Une patrouille de la Garde civile inspectait par ailleurs vendredi soir une plage de Tenerife où des surfeurs ont dit avoir aperçu deux cadavres, a appris l”AFP.

Ce naufrage est la pire catastrophe liée à l”immigration clandestine en Espagne de ces dernières années, alors que le pays doit faire face à des arrivées d”immigrants de plus en plus nombreuses.

Il n”existe pas de statistiques fiables sur le nombre de personnes qui perdent la vie en tentant de rejoindre les Canaries, ou en traversant le détroit de Gibraltar pour rejoindre les côtes andalouses, ou bien en tâchant de rallier l”archipel méditerranéen des Baléares.

Les Canaries représentent l”une des principales portes d”entrée pour l”immigration clandestine, par voie maritime, depuis l”Afrique. Le rythme des arrivées s”est toutefois ralenti cette année par rapport au record de 2006 (plus de 31.000 clandestins).

Les immigrants, pour la plupart originaires de pays de l”Afrique subsaharienne, sont accueillis dans des centres d”hébergement de l”archipel, puis le plus souvent rapatriés vers leur pays d”origine.

Ni Salvamento Maritimo, ni la sous-préfecture, n”étaient en mesure de dire vendredi en fin d”après-midi si les recherches allaient se poursuivre samedi.

AFP

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