À l’image de plusieurs chefs d’Etat africains, Ibrahim Boubacar Keita semble être dans l’émotionnel dans le dossier d’esclavage en Libye. Seuls le Rwanda et la Côte d’Ivoire ont été plus concrets en rapatriant leurs migrants en situation irrégulière en Libye.
Depuis la découverte du marché des esclaves sur le territoire libyen, la mobilisation ne faiblit pas. À l’instar de la communauté internationale, plusieurs manifestations ont été organisées à Bamako, à l’initiative des organisations de la société civile, des artistes et partis politiques.
Le président de la République Ibrahim Boubacar Keita n’est pas resté en marge. Dans un communiqué publié, Ibrahim Boubacar Keita a dénoncé les pratiques et exigé la mise en place d’une commission d’enquête composée de l’Union africaine, l’Union européenne et l’ONU pour établir les faits. IBK a aussi rappelé l’Ambassadeur du Mali à Tripoli.
Seulement, ces mesures ne changent pas grand-chose dans le phénomène. Les migrants en situation irrégulière sont dans un territoire sans autorités légitimes. Ils continueront à subir les conséquences de cette pratique d’un autre siècle. C’est pourquoi la Côte d’ivoire a été plus volontariste en rapatriant 155 migrants dont 89 femmes et de nombreux mineurs en Libye dans leur pays par avion lundi soir.
La plupart de ces Ivoiriens était en détention dans ces centres à Zouara, côte libyenne, ouest, et partageait des chambres avec des Maliens.
Le président IBK doit faire de même au lieu de compter sur des enquêtes qui ne donnent généralement pas de résultats tangibles.
Zan Diarra