Un communiqué publié par la BAD, à la fin de la visite de son président au Mali, lève un coin du voile sur le niveau de transferts de fonds des Maliens de France vers notre pays. Pas moins de 120 milliards de nos francs sont ainsi rapatriés chaque année vers le Mali et cette colossale somme ne prend en compte que les circuits officiels de transfert de devises.rn
rn
rn
Les transferts officiels d”argent de la diaspora malienne de France vers leur pays d”origine atteignent 120 milliards de FCFA (183 millions d”euros) par an, a annoncé à Bamako la Banque africaine de développement (BAD) dans un communiqué diffusé à la fin de la visite de trois jours effectuée au Mali par son président, le Docteur Donald Kaberuka. En effet, selon ledit communiqué : "Les seuls transferts de la diaspora malienne de France effectués par le circuit officiel atteignent 120 milliards de FCFA, comparables au niveau de l”aide au développement ciblant le Mali".
rn
rn
Cette affirmation est fondée sur une étude réalisée par l’institution bancaire africaine sur "les transferts des migrants africains".
rn
rn
Il faut cependant noter, selon toujours la BAD, que l”impact de ces importantes sommes est limité par les frais élevés des transferts (en moyenne 19 euros pour 100 euros), ce qui dissuade la diaspora de recourir au circuit officiel. En clair, l’estimation du volume de transfert financier des expatriés maliens en France ne saurait être exhaustive car une part non négligeable des transferts de fonds passe par des chemins informels. C’est pourquoi, selon le communiqué : "Lors d”une réunion des bailleurs du Fonds africain de développement (FAD, une entité de la BAD) à laquelle il a assisté durant son séjour malien, M. Kaberuka a appelé à mieux canaliser les transferts financiers de la diaspora », non sans reconnaître que « le rôle de la diaspora devient de plus en plus prépondérant au regard de l”importance et de la stabilité de ses transferts de fonds". "Il s”agit maintenant de l”engager dans le développement de son pays, en levant les contraintes freinant ces transferts de fonds, ce qui constituerait un complément très important aux financements des bailleurs", a-t-il en plus en plus affirmé.
rn
rn
En réalité, cette étude réalisée par la BAD sur les transferts d’argent effectués par la diaspora africaine révèle à quel point l’apport des expatriés africains reste déterminant dans la construction du développement économique et social de leurs pays d’origine. En effet, tout comme le Mali, la plupart des pays africains comptent sur les importantes sommes d”argent qu’envoie leur diaspora, d”après la BAD. A titre indicatif, la BAD précise que "les transferts d”argent de la diaspora (africaine) représentent pour certains pays 75 % de leur aide publique au développement. (Ils) atteignent 14 à 17 milliards de dollars par an". Toujours selon l’institution bancaire africaine, l”argent envoyé par les ressortissants établis à l”étranger représente l”équivalent de 750% de l”aide publique au développement du Maroc, 218% de celle du Sénégal et 346% de celle des Comores.
rn
rn
Il convient d’ajouter que cette estimation financière, qui ne tient pas compte des sommes convoyées à travers les circuits non officiels, ne saurait suffire à elle seule pour traduire exactement le poids énorme de l’apport des émigrés africains dans l’économie de leurs pays respectifs car en dehors du transfert d’argent, ils se livrent de plus en plus au transfert de technologie et de savoir-faire.
rn
“