DIASPORA : La migration à la une de l’actualité

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           Dans le cadre de son projet “Dialogue intergénérationnel”, la fondation femmes d’Afrique et culture Mémorial de Rufisque/comité National du Mali (FAC-MR/CNM) en partenariat avec le PAREHF2 programme d’Appui au renforcement de l’Equité homme, Femmes pour la lutte contre la pauvreté et la promotion d’une bonne gouvernance. MPFEF, PNUD-000 13613 Mali a organisé le samedi dernier au Mémorial Modibo Kéïta une conférence-débats sur “ La Diaspora Africaine : cas particulier des Maliens”. C’est M. Doulaye Konaté, historien, ancien Recteur de l’Université de Bamako, président de l’association des historiens Africains qui a animé cette conférence-débats.
 
          Depuis la nuit des temps, l’homme s’est toujours déplacé à la recherche d’une vie meilleure. Les migrations sont  pour lui, une manière courageuse de surmonter l’adversité. La présidente de la fondation FAC-MR/CNM, Mme Sira Diop, dans son mot de bienvenue, après avoir remercié  l’assistance, a noté que cette conférence-débats est organisée à l’endroit des universitaires pour qu’ils puissent aussi dire de ce qu’ils pensent de cette question qu’est la migration.

            Pour le représentant de Mme la ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, cette rencontre s’inscrit dans le cadre du projet  “ouverture et maintien d’un dialogue entre les générations”, exécuté par  FAC-MR/CNM sur financement de PAREHF2. Selon M. Sangaré, le thème du Dialogue intergénérationnel interpelle son département qui a en charge d’élaborer et de mettre en oeuvre la politique de promotion de la femme, de l’enfant et de la famille. C’est parce qu’il s’agit là d’un point sensible, puisqu’elle touche aux rapports sociaux existant entre des groupes sociaux différents  et inégaux en fait que le ministère de la promotion de la femme de l’enfant et de la famille a fait de la participation de la société civile un des axes stratégiques dans la mise en oeuvre de cette politique, a-t-il noté.

            Les migrations font partie de façon intrinsèque de la nature humaine, a signalé le représentant du Ministre des Maliens de l’extérieur et de l’intégration Africaine, dans son discours d’ouverture. Selon lui, la migration qui est à la une de l’actualité ces dernières  années n’est l’apanage, ni d’un pays particulier, ni d’une civilisation particulière. A l’entendre, toutes les nations du monde l’ont connue et la connaissent à des degrés divers . A titre d’exemple, dira le Représentant du Ministre Oumar H Dicko que, pendant tout le XIXème siècle, plus de 60 millions d’européens ont émigré vers les Amériques et notamment vers ces Etats unis qui constituent l’illustration la plus parfaite des bienfaits de la Migration.
 
           Selon toujours le représentant du Ministre des Maliens de l’extérieur, les questions de migration et de mobilité, de façon générale, constituent une des principales questions urgentes et d’intérêt public. Selon le rapport final de la commission mondiale sur les migrations internationales, notera-til, la distribution géographique inégale des opportunités socio-économiques, les problèmes de gouvernance et de respect des droits humains qui sont généralement à l’origine des flux migratoires font que le nombre de personnes qui cherchent à migrer augmente sensiblement.

            Quant au conférencier, M. Doulaye Konaté, il a fait l’historique de cette migration . Le nombre est passé de 75 millions en 1965 à 100 millions en 1980 et à quelques 200 millions en 2005 dont 50% de sexe féminin. A en croire M. Konaté, aujourd’hui, les migrants sont présents dans toutes les régions du monde avec tout ce que cela comporte comme problèmes à résoudre, mais aussi comme opportunités à saisir de la part des Etats d’origine, de transit et de destination. Selon le conférencier, l’Afrique, pour réussir son développement véritable, a besoin de l’apport de tous ses fils, ceux de l’intérieur comme ceux de l’extérieur.

            L’ampleur et l’importance du fait migratoire commandent aux pays concernés par la question de faire de la migration un thème prioritaire de leur politique de développement.  Au cours de son exposé, M. Konaté a par ailleurs noté  l’importance à la fois numérique et économique de la diaspora malienne qui compte 4 millions d’âmes, soit le 1/3 de la population totale u pays et dont la seule composante vivant en France injecte dans l’économie du pays chaque année, au moins 128 milliards de nos francs au titre de la subistance des familles et de l’investissement.
 
          Après avoir évoqué les souffrances et contraintes des migrants, M. Konaté a signalé que la migration joue un rôle capitale dans le développement à la base. C’est ainsi qu’il eu à parler du plan culturel intellectuel et du visage de l’immigration actuelle. En ce qui concerne le transfert d’argent de la part de la diaspora, a noté M. Konaté, il est supérieur à l’aide publique au développement, car elle va également à la mise en place d’infrastructure économique sociale et culturelle par le biais de l’association des migrants.

            Selon lui, cette association joue un rôle important dans le développement à la base de notre pays. Ainsi de nombreuses études faites récemment, dira M. Doulaye, ont montré que les migrants maliens ont investi dans l’amélioration et dans la désertification de la production agricole .C’est ainsi qu’ils ont aménagé  des périmètre irrigués dans le développement du commerce de l’artisanat du transport. Au niveau des villages, dirat-il,ils ont réalisé des puits, des forages, des châteaux d’eaux, des digues, des centres de santé, des maternités, des écoles,entre autres.

Appel à témoins

            Pour la circonstance, Cheick Oumar Kanté, Mamoudou Diallo et M. Papa N’Diaye ont voulu intervenir étant des vrais produits de la diaspora .M. Cheick Oumar Kanté a noté qu’il est de retour au bercail après 17 ans d’exil aux Etats unis d’Amérique. Pour lui, “ce n’est pas facile d’être à l’étranger, mais tu es tenu de tenir et de surmonter les difficultés, puisque tu as déjà fait ton choix qu’est de partir”. Au cours de son témoignage, il a demandé aux jeunes qui veulent partir de penser au retour un jour. Il a également  salué l’effort des frères pour subvenir aux besoins des familles.

            Quant au jeune Mamoudou Diallo, étudiant en Médecine classe 5e année, il est né dans la migration “je suis de retour depuis 1990. Ainsi, j’ai eu la chance de poursuivre mes études ici au Mali. C’est en 2001 seulement que j’ai effectué une visite à mes parents”. Pour la cause, il a confirmé la situation en France qui était très dure et c’est en ce sens qu’il a invité les autres jeunes, une fois parti de penser au retour un jour, car, la vie en France est déplorable. “Je compte qu’à même aller faire ma spécialisation là-bas et après je viens servir mon pays”., a-t-il indiqué
 
          M. Mamou dit Papa N’Diaye, après 33 ans ans d’exil en France, est de retour. Selon lui, depuis  l’âge de 20 ans, le virus qui prend les Soninké a pris lui aussi. C’est pour quoi il a abandonné l’école au profit de la migration.
Au cours de son intervention, il a   expliqué les souffrances vécues par lui à l’étranger sans oublier l’injustice dont il a été victime par rapport à l’obtention d’un emploi.

            Il a par ailleurs noté qu’en dehors des souffrances et bien d’autres mal traitances , les migrants introduisent de nouveaux modes de réflexion sur les questions sociales et politiques et forment un lien humain dynamique entre les cultures, les économies et les sociétés. Pour lui, il s’agit pour les pays d’origine et de résidence de savoir tirer partie de toutes les possibilités qu’ils offrent.

Mariétou KONATÉ

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