Quelques mois après le drame libyen à l’encontre des immigrés, c’est au tour des autorités algériennes de s’adonner à des exactions, à en croire des migrants maliens accueillis dans le centre d’accueil des migrants, en provenance d’Algérie.
Le mercredi 6 février restera un jour inoubliable pour certains de ces 160 Maliens qui ont regagné Bamako après avoir subi des exactions sur le sol algérien. Malgré les mesures adoptées par les autorités maliennes pour la protection des Maliens de l’étranger, le pays de d’Abdelaziz Bouteflika continue d’être l’une des destinations cauchemardesques pour les Noirs en général, et en particulier pour les Maliens. Des observateurs avertis de la situation en sont encore là à se demander si l’Algérie est signataire d’un certain nombre d’instruments juridiques internationaux. Il s’agit notamment de la Déclaration universelle des droits de l’homme, laquelle réaffirme la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine; la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples; la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale; la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale à l’égard des femmes; la Convention contre la torture, et autres peines et traitements cruels inhumains ou dégradants.
En tout cas, comment comprendre que les autorités algériennes procèdent à l’expropriation des biens matériels et à des emprisonnements et violences policières.
À en croire Alou Traoré, président de ce convoi, lui et tous ses compagnons ont été arrêtés dans leurs lieux de travail et conduits directement aux commissariats, où plusieurs d’entre eux ont passé des jours en prison, souvent sans eau ni nourriture. Après que leurs documents et biens matériels ont été confisqués, ils ont ainsi été, menottés, puis refoulés à la frontière nigérienne, où ils ont dû marcher des kilomètres pour atteindre une ville nigérienne, raconte-t-il. Et Ibrahima Diallo de se demander les autorités algériennes peuvent faire de leurs documents administratifs (passeports, diplômes, téléphones, cartes d’identité…). Toujours selon ce dernier, lors de son arrestation avec 5 de ses compagnons, les policiers algériens leur avaient même affirmé qu’il s’agissait uniquement d’une identification d’augmentation salariale. A leur grande surprise, ils se sont vus emprisonner pendant 14 jours, avant d’être refoulés. << Sommes-nous des assassins pour être traités de la sorte >>, s’est-il interrogé.
Pour Ousmane Tounkara, parler des conditions de son rapatriement est synonyme de cauchemar. À cet égard, il a tout d’abord signalé que depuis son arrestation et le retrait de ses pièces d’identité par les policiers algériens, il n’a connu que torture et châtiment corporel dans sa cellule. Selon lui, ils ont enduré 1 mois et 15 jours de trajet. Toujours selon ce migrant, certaines personnes du convoi disent avoir passé plus de deux mois de trajet avant d’atteindre Bamako. il explique cette situation par la confiscation de leurs pièces d’identité qui complique les identifications et enregistrements à l’OIM (Organisation internationale des migrant).
Parti en Algérie en mars 2015, Bourama Coulibaly affirme qu’il aurait préféré regagner sa patrie avec l’argent qu’il a durement gagné pendant son séjour algérien. C’est pourquoi, il souligne que les conditions de rapatriement ne sont nullement humaines. Aussi lamentable que cela puisse paraître, ce dernier souligne que certains de leurs compagnons n’ont pu finalement atteindre la destination finale (Bamako) à cause des maladies dues aux conditions de détention en Algérie.
Ceux-ci sont malheureusement restés au Niger en attendant des jours meilleurs pour revenir à Bamako. Faut-il rappeler qu’au cours de l’année écoulée, plusieurs jeunes avaient protesté devant l’ambassade d’Algérie pour dénoncer les pratiques inhumaines dont certains d’entre eux ont été victimes.
Adama TRAORE