Crise en Centrafrique : Un premier convoi de rapatriés maliens arrive à Bamako

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RAPATRIES-Le conflit intercommunautaire en République centrafricaine qui oppose les milices de la Seleka à majorité musulmane et fidèles au président Michel Djotodia, à des groupes d’auto-défense chrétiens, probablement soutenus par d’anciens militaires des Forces armées centrafricaines proches du président renversé François Bozizé, en plus de nombreux morts, est en train de contraindre des dizaines de milliers de personnes à se déplacer ou à se réfugier à l’étranger. Parmi les personnes qui ont eu la chance d’échapper aux exactions, viols, pillages et tueries contre les civils, musulmans et chrétiens, figurent des Maliens. Ils seraient environ 3000 à vivre sur le sol centrafricain, selon une source au ministère des Maliens de l’Extérieur.

 

 

La même source précise qu’un peu plus de 500 d’entre eux ont exprimé le besoin de rentrer au bercail. Le gouvernement a déboursé environ 300 millions de Fcfa pour financer entièrement le rapatriement de nos compatriotes par deux vols assurés par la compagnie aérienne Ethiopian Airlines. L’opération est organisée en partenariat avec le Haut conseil des Maliens de Centrafrique.

 

 

Il était 17h 05 ce lundi quand le premier vol spécial transportant 267 personnes, majoritairement des femmes et des enfants, s’immobilisait sur le tarmac de Bamako-Sénou. Au bas de la passerelle, 3 ministres venus à l’accueil. Le ministre des Maliens de l’Extérieur, Abdrahamane Sylla, était en effet accompagné de ses homologues du Travail et des Affaires sociales et humanitaires, Hamadoun Konaté, et de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mahamane Baby, également porte-parole du gouvernement.

 

 

On notait aussi la présence de représentants de l’Organisation internationale des migrations (OIM), du Haut conseil des Maliens de l’extérieur, de la Croix rouge malienne et des éléments de la protection civile, de la police et de la gendarmerie.

 

 

Le ministre Sylla est monté dans l’avion pour en descendre en compagnie du principal artisan du rapatriement de nos compatriotes, l’ambassadeur du Mali en RCA, au Cameroun et au Gabon avec résidence à Libreville, Diadié Yacouba Dagnoko. Les deux personnalités portant chacune une fillette dans leurs bras, ont été suivies par nos compatriotes descendant de l’appareil.

 

 

Nombre d’entre eux résidaient depuis plusieurs années en Centrafrique, tandis que d’autres sont nés là-bas. « Je suis le Dr Oumar Goro, né en Centrafrique. C’est la première fois que je foule le sol malien. Nous remercions le gouvernement et le président de la République pour avoir secouru sans hésiter tous les ressortissants maliens sans distinction qui se trouvent en danger permanent en Centrafrique en dépit des difficultés du moment », a dit le jeune médecin, qui a par ailleurs annoncé qu’un de nos compatriotes a perdu la vie à 80 kilomètres de Bangui. Les populations, assure-t-il, sont terrorisées et vivent dans le dénuement total.

 

 

« Nous remercions tous les acteurs ayant pris part à ce rapatriement. Que Dieu bénisse le Mali, que Dieu bénisse la Centrafrique. Mais sachez que beaucoup de nos compatriotes sont restés là-bas dans la forêt dans la grosse frayeur. Ils ne savent pas comment rejoindre Bangui. J’invite les autorités maliennes à les secourir le plus rapidement possible ». Ces mots ont été prononcés en langue nationale bambara par Maïmouna Diallo, résidant en Centrafrique depuis plus de 20 ans.

 

 

Après le cérémonial officiel d’accueil, le ministre Sylla a remercié le président Ibrahim Boubacar Keita « qui a instruit et diligenté ce rapatriement » qui, de son point de vue, a été une tâche laborieuse ayant consisté à rassembler l’ensemble des Maliens sur place pour leur établir les documents consulaires nécessaires à leur rapatriement.

 

 

Le ministre des Maliens de l’Extérieur s’est ensuite réjoui de « voir ces Maliens arriver sains et saufs aujourd’hui à Bamako ». Pour lui, « c’est un moment de fierté pour nous, même si le contexte n’est pas très agréable ». Les paroles du ministre Sylla ont été traduites en « sango », une des langues usuelles de la République centrafricaine, par le Dr Oumar Goro pour nos compatriotes qui applaudissaient après chaque phrase.

 

 

Les 267 rapatriés sont actuellement pris en charge par la protection civile avant que des dispositions pratiques soient prises pour leur acheminement vers leurs destinations finales. Rappelons que les Nations Unies ont tiré le 27 novembre 2013, la sonnette d’alarme à propos de la crise centrafricaine, redoutant au pays « de plonger dans un chaos total ». Jan Elliasion, le vice-secrétaire général de l’ONU, a estimé qu’il y a actuellement en Centrafrique 400 000 déplacés à l’intérieur du pays, que 200 000 personnes ont fui le pays et qu’un million de personnes sont dans une situation vulnérable, face à la faim et aux maladies telles que le paludisme, la grippe et le choléra.

 

 

Actuellement 1600 militaires français de l’opération « Sangaris », assistés la Mission africaine de soutien à la Centrafrique (MISCA), tentent de maintenir l’ordre dans le pays. La force africaine est composée de soldats tchadiens, camerounais, burundais et congolais.

S. TANGARA

 

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2 COMMENTAIRES

  1. Il faut que le Gouvernement suive les refugiés qui sont arrivés parce que les Autorités ont promis d’accompagner(d’aider) ces refugiés jusqu’à leurs insertions dans la vie quotidienne.

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