Crise au consulat du Mali à Paris : Comment les autorités consulaires et diplomatiques ont tenté de saboter la mission du ministre Bathily

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Mohamed Bathily
Mohamed Ali Bathily

Dépêché d’urgence par le gouvernement  à Paris le dimanche 25 décembre 2016 pour calmer les esprits de nos compatriotes qui avaient pris et occupé deux jours plutôt le consulat du Mali dans cette ville, le ministre des Domaines de l’Etat et des affaires foncières, Mohamed Ali Bathily, éprouve en fin de mission un sentiment de soulagement.

Après des séances d’âpres  discussions avec la diaspora malienne dans la capitale française, notamment le Collectif « Mains propres », Monsieur Bathily est arrivé à instaurer un climat de dialogue avec nos compatriotes de France autour de leurs préoccupations : carte NINA, passeport biométrique, question de réadmission… Si le siège n’était pas encore levé au consulat, les responsables du collectif ont assuré  lundi que cela n’était plus qu’une question de temps.

Les grandes lignes d’un séjour à pas de charge !

Il faut noter que les revendications des occupants du consulat depuis le 23 décembre dernier, sont au nombre de dix-sept points qui ont été égrainés au ministre émissaire. Il s’est dit déterminé à suivre ces revendications jusqu’à satisfaction dans un délai maximum de trois mois.

A l’issue d’un séjour d’une semaine de  négociations avec la diaspora malienne à Paris, le ministre Bathily est enfin de retour à Bamako, après avoir fourni des éclairages et reçu en retour des concessions.

Après ses homologues des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, et des Maliens de l’extérieur, le Dr Abdramane Sylla, le choix du gouvernement du Mali a été porté sur le ministre Bathily pour desserrer l’étau autour de notre consulat à Paris. Le ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières est parvenu à se faire entendre des frondeurs, mais  la partie n’a pas été aisée pour lui. En effet, dès son arrivée, le ministre a eu des difficultés à rencontrer les autorités diplomatiques et consulaires sur place.

« Depuis mon arrivée le lundi matin, aucune autre autorité diplomatique, ni consulaire n’a cherché à me voir. J’ai appelé et j’ai rendu compte  par écrit « SMS » au Premier ministre, j’ai appelé le ministre des Affaires étrangères, de la coopération Internationale  et de l’Intégration Africaine, je lui ai dit que j’étais un peu embarrassé par cette situation. Le Premier ministre m’a dit : « M. le ministre, vous avez été envoyé en mission par Monsieur le Président de la République, c’est moi qui vous le dit. Vous êtes chargé d’une mission et quels qu’en soient les obstacles, tâchez d’accomplir cette mission », a expliqué le ministre.

De son côté, le collectif avait posé des préalables pour échanger avec l’émissaire du Gouvernement, dont la présentation d’un ordre de mission en bonne et due forme avec la présence à ses côtés des autorités de l’ambassade et  consulaires. Face à ces  préoccupations, le ministre s’est voulu rassurant : « Je n’ai pas l’habitude de m’adresser à la communauté en tant qu’envoyé du gouvernement du Mali. Les ministres attitrés à cet effet l’ont toujours fait. Le premier constat que je voudrais dégager ici, c’est que je suis heureux de le faire. Le deuxième constat, c’est que j’ai choisi d’expliquer les problèmes posés et l’approche que le gouvernement en a pour l’ensemble de la communauté malienne et non aux seuls occupants du consulat ».

A ses interlocuteurs, le ministre a d’abord fait comprendre que leur colère était normale. Cependant, il pense qu’un dialogue était indispensable pour trouver la solution, à travers des actes concrets.

« Je pense que les raisons qui sont à l’origine de l’occupation sont des raisons qu’il faut respecter, ce n’est pas des raisons fantaisistes, c’est des raisons valables, c’est des raisons fondées, réelles, des raisons qui témoignent de la défaillance de l’administration publique vis-à-vis de nos concitoyens à l’étranger. Il n’y a rien donc à dire que de chercher à le résoudre,  sinon on ne saurait donc contester le bienfondé de leurs revendications », a reconnu le ministre.

 

L’embarras du ministre Bathily

Arrivé dès le dimanche 25 décembre, la mission du ministre des Domaines était précise : rencontrer la communauté malienne en France, convaincre les occupants du consulat de la volonté du gouvernement d’apporter des réponses idoines à leurs préoccupations afin qu’ils décampent des lieux, et échanger avec eux sur leurs points de revendication (17 au total). Comment faire alors pour atteindre surtout les manifestants ? Les autorités de l’ambassade et consulaires étaient-elles des passages obligés ? Le ministre ne voulait pas se tromper de sa mission. C’est pourquoi, il tenta de contacter en tout premier lieu l’Ambassadeur du Mali en France, mais en vain.

Mohamed Ali Bathily raconte, au cours d’une soirée de rencontre avec la diaspora, les écueils de sa mission : « Quand je suis arrivé, j’ai cherché à rencontrer les autorités de l’ambassade, du consulat,  téléphoné personnellement à l’ambassadeur, il m’a répondu aussitôt qu’il était heureux que le choix du gouvernement soit porté sur ma personne. En effet, je connais personnellement l’ambassadeur depuis fort longtemps. Dans ce cas, comment faire pour le voir, on m’a dit lundi, il ne travaillait pas. Il m’a dit qu’à vingt heures, il rencontrait les occupants pour discuter avec eux. Je lui ai dit que ça tombait bien et je vais  avec lui écouter leurs doléances et me présenter à eux. Il m’a demandé d’attendre qu’il aille avec les fonctionnaires du consulat parce qu’ils avaient transmis un document avec dix-sept points de revendication. Les agents du consulat ayant traité ces doléances, il a indiqué qu’il va commencer avec la négociation, prendre la température, et me rendre compte. Je lui ai dit que  c’était bien s’il estimait ainsi et qu’il me rendrait compte de ce qui se serait passé. J’attendais donc qu’il me rende compte. Je suis resté jusqu’à lundi à une heure du matin sans suite. Le lendemain mardi, je l’ai appelé, il m’a dit que la rencontre avait eu lieu, mais que les discussions continuaient. Je lui ai dit que le lundi dans l’après-midi, j’ai touché certains de la communauté parce que pour moi, il était nécessaire de s’adresser à l’ensemble de la communauté même si on négociait avec les occupants et que je leur ai demandé de toucher les responsables de toutes les associations pour leur dire que j’étais là et que je suis venu avec un message du gouvernement, je souhaiterais le partager avec l’ensemble de la communauté.  Ces responsables ont pu joindre les occupants du consulat parce que je ne les connaissais pas et que j’ai eu une conversation avec deux d’entre eux : M. Camara et ensuite M.Tapa Konté. Je leur ai dit que j’étais là à leur disposition pour pouvoir discuter avec eux et leur dire ce que le gouvernement m’a chargé de leur transmettre. Ils m’ont dit qu’ils allaient me contacter plus tard parce que j’ai parlé avec eux vers 21 heures. Ils m’ont dit le lendemain mardi à 14 heures qu’ils souhaitaient me rencontrer à l’Ambassade à 18 heures. Entre temps, j’ai téléphoné à l’ambassadeur plus de dix fois sans réponse, j’ai laissé des messages vocaux sans réponse, j’ai envoyé un message écrit sans réponse.

Volonté de sabotage ?

Le ministre émissaire sera contacté pour l’informer du report de son rendez-vous de 18 heures à l’Ambassade : le motif avancé, les autorités de l’Ambassade et du consulat n’en sont pas informées. « Donc, à 18 heures j’ai voulu me rendre à l’Ambassade, Monsieur Morikè Bathily m’a informé que la rencontre devrait être reportée parce les occupants disaient qu’entre -temps le conseiller à la communication de l’Ambassade les a contactés pour dire qu’il n’était pas informé de la rencontre », a expliqué le ministre.

C’est ainsi qu’un nouveau rendez-vous sera fixé pour que le ministre rencontre les Maliens de la diaspora en France, au consulat. A cette rencontre, le ministre Bathily a surtout salué l’accueil à lui réservé : « Ils m’ont accueilli avec respect, nous avons discuté avec respect et après ils m’ont permis de m’adresser aux militants qui occupaient le consulat avec respect ! Donc, je dois vous dire et l’avouer que je dois les saluer avec respect ».

Sur la question du passeport et de la carte NINA, le ministre a informé qu’il n’était aucunement possible de les dissocier l’un de l’autre. Par contre, le gouvernement, qui mesure déjà l’ampleur des préoccupations, a pris des dispositions en vue d’envoyer une équipe de dix personnes avec l’équipement nécessaire pour prendre en charge les besoins.

La diaspora avait sont idée sur le bon déroulement de ce processus.

Selon un intervenant, il faut recruter les jeunes compétents sur place, pour des besoins d’efficacité et d’économie.

« Nous voulons que vous recrutez parmi nos enfants ici qui sont allés à l’école qui ont leurs diplômes pour faire le travail de recensement au lieu de nous envoyer des gens qui n’ont aucune envie du travail. Aujourd’hui, le consulat ressemble au grand marché de Bamako, au Dabanani où c’est seul le business qui paye. Si tu ne banques pas, ton problème n’est pas résolu », a déploré cet intervenant.

Le lundi tout près encore, le consulat était toujours occupé par les frondeurs. Mais selon un responsable associatif joint sur place, la mission du ministre émissaire a été plus que salutaire. Par conséquent, la levée du siège, nous a-t-il confié, n’était qu’une question de temps. Ce qui est vrai aujourd’hui.

« La présence ou non au consulat n’a plus d’importance ! Le ministre a rencontré les occupants et l’ensemble de la communauté, il est resté courtois, poli et serein. Le dossier a beaucoup évolué. Un nouveau consul a été nommé ; à la suite du passage du ministre, les discussions se poursuivent avec Son excellence Monsieur l’Ambassadeur. M. Tapa (président du collectif) a accepté de lui ouvrir toutes les portes. M. l’Ambassadeur a accepté de prolonger la validité de l’ancien passeport. Cela est fort appréciable ! La levée du siège n’est plus qu’une question de temps », a assuré le responsable de ‘’l’Association ONDIGA’’.

Correspondance particulière

 

Commentaires via Facebook :

16 COMMENTAIRES

  1. Comrades it is most likely being subjected to trickery plus deceit will become common for African nations dealing with European Union (EU) unless those African nations are well on their way to achieving Live Well Africa movement promoted self-sufficiency plus self-sustainment. Mali like all nations of Africa moment have come to be all it should be. We are capable of doing it but, issue is will we do it or will we submit to all conditions which will lead to our annihilation such as insecurity, corruption, lack of development plus failure to answer Buntu call of being self-reliant. Very much sincere, Henry Author Price Jr. aka Obediah Buntu IL-Khan aka Kankan.

  2. Il faut dire tout simplement que les fonctionnaires Maliens ont importé en France, les méthodes de l’administration Malienne. Ici, aucun fonctionnaire ne vous demande le prix de thé pour que son problème soit traité. Les choses se passent dans les règles et par ordre d’arrivée. Aucun privilège n’est accordé aux uns plus qu’aux autres, tout le monde est à égalité devant l’administration. Leur mauvaise humeur consiste simplement à faire plier les immigrés à la pratique du sourofing. Certains s’y plient pour pouvoir conserver leur boulot, mais pas tous, parce que les gens ont compris. L’alternative est trouvée. C’est bien sûr, le recrutement des enfants nés ici, qui ne connaissent pas les pots de vin pour l’établissement d’un document administratif. Ce gouvernement et ses fonctionnaires font la honte du Mali. I.B.K paiera très cher sa légèreté vis à vis des blancs. Il n’a fait venir aucun Malien en France. Il ne peut faire rapatrier personne. Qu’il se prépare à foutre le camps, et permettre aux Maliens d’élire un Président beaucoup plus consciencieux, ne souffrant pas souvent de malaise vagal dû au whisky. Ce incapable et incompétent Président a vraiment niqué les Maliens! Quel crétin!

  3. l’ambassadeur a donné 16 000 euros à Tapa Konte pour casser le mouvement

  4. Vous publiez un rapport pour nous informer que des discussions sont en cours alors que le siège est levé depuis plus de 48 heures à la suite de la signature d’un accord.
    Pour qui roulez vous.
    Les médias étrangers sont allés à la source pour écouter ceux et celles qui ont pris d’assaut le consulat et s’enquérir des nouvelles. Mais, la presse malienne est restée muette sur cette question pourtant beaucoup plus épineuse et délicate qu’un “accord de réadmission” entre UE et le MALI.

  5. Donc, un ministre de la république est allé en mission et il n’a pas été reçu par les représentants de l’État? Rien qu’en répondant par l’affirmatif on arrive à la conclusion qui pose une question: Qui tire les ficelles?
    D’après les contacts que nous avons en France le Ministre n’a pas été en mesure de prouver qu’il est en mission officielle et n’a produit aucun document qui pourrait l’attester.
    La correspondance particulière devrait au moins se renseigner auprès du collectif qui avait assiégé le consulat. De cette manière, elle aurait su que Bathily n’a pu apporté aucune réponse qui tient la roue aux questions posées par ledit collectif. Et c’est le consul intérimaire qui a dirigé les discussions et obtenu l’accord signé entre les partis.

  6. MALIENS QUI SOMMES EN FRANCE SOUTENONS LA CANDIDATE QUI S’ OCCUPERA DE SES PROBLEMES FRANCAIS POUR DONNER UNE OPPORTUNITE AUX AFRICAINS DE SE RETROUVER ET SE RECONNAITRE AUSSI EN PRIORITE NATIONALE A RESOUDRE LES PROBLEMES AFRICAINS SURTOUT MALIENS DANS UNE GRANDE LANCEE NATIONALE, NATIONALISTE ET MEME NAZIAL POUR LIBERER NOS PEUPLES DE:
    >L’ ISLAM
    >LA COLONISATION SOUS TOUTES SES FORMES

    https://www.youtube.com/watch?v=NvCBpcnZkAg

    🙂 JE VEUX LE MEME DISCOUR POUR IBK EN 2017 DEJA EN SYNCHRONISATION AVEC L’ ELECTION FRANCAISE 🙂

    😀 SI IBK NE LE FAIT PAS BATHILY DEVRAIT LE FAIRE OU SE TAIRE A JAMAIS 😀

    !!!!! LIBEREZ VOUS DE L’ ISLAM ET DES SYSTEMES FRANCAIS !!!!!!!

  7. Moi je pense que M.BATHILY doit se méfié parce que la seul personne crédible dans le gouvernement est lui, il faut qu’il évite d’aller au charbon comme ça.

  8. voila un des rares dignes fils du Mali, ils tenteront de le salir par tt moyens et s’ l’ approprier pour qu’ il la ferme

  9. Sans blague!
    Un ministre de la republique va en mission au nom de la republique dans un pays eteanger. Un ambassadeur de la meme republique en mission de cette meme republique, dans ce meme pays etranger, est incapable, par mauvaise volonté ou par incompetence de coordoner avec son ministre, afin de regler un probleme de la republique!
    C’est ce qu’on appelle “la main gauche ne sait pas, ou ne veut pas savoir, ce que fait la main droite”.
    Il n’y a qu’au Mali où l’on voit un tel degre d’incompetence.
    Si les recits du ministre sont corectes, cet ambassadeur doit etre relevé. Et le plutot possible……

    • Que dit d’un gouvernement qui envoie ces ministres en mission sans aucun document officiel, sans prendre la peine d’informer au préalable ces fonctionnaires qui s’y trouvent? À la place de l’ambassadeur j’aurais agi pareil.
      Faut reconnaître qu’on a un gouvernement qui pilote à vue et ça c’est très grave.

      • …… ce gouvernement doit demissioner…
        Purement & simplement!
        Mais, bon! On dit que “les peuples ont les dirigeants qu’ils meritent”

  10. La Diaspora malienne a parfaitement raison de demander l’embauche des enfants de maliens de France car ils sont compétents, bien formés, parlent correctement le Français et surtout ils ont une autre vision du travail et du service public car étant nés en France ils ont acquis les bases et les fondamentaux. Le personnel amené ne travaille pas, leurs seuls soucis c’est le business. C’est une véritable honte. Allez au consulat du mali c’est avoir la boule au ventre toute la journée, c’est inadmissible. Pour un passeport il faut au moins attendre 12 mois, perdre plusieurs journées de travail, subir les humeurs d’un personnel insolent et tout ça dans le froid ou sous la pluie.
    C’est pas ce consulat qui donne une bonne image du pays… Je suis désolé de le dire mais c’est la vérité.
    Le minimum de bon sens voudrait que l’on traite nos compatriotes exilés avec respect et être à leur service. Ce n’est pas le cas, hélas….

  11. 1- Ils se croyaient à Bamko ou quoi!

    2- Il est temps que les uns et les autres ouvrent enfin la bouche en brisant enfin ce codex des singes de la sagesse…!

    3- Evidemment son appartenance à aucun parti politique lui a permis de reconnaître certaines vérités et de mentionner certaines failles qu’un ambassadeur ou consul affilié à la majorité présidententiel ne pourrait jamais faire cas…!

  12. De toutes les façons le régime donne du travail à ceux qui n’a n’ont pas besoin et font des bêtises au tour d’eux. C’est le cas des nominations dans ces ambassades du Mali à l’étranger. Il faut revoir ce recrutement du personnel affecté dans les ambassades du Mali dans le monde. IBK doit veillez à ça en occultant toute forme de recrutement à travers les partis politiques qui sont les sources des plus incompétents du pays. Alors pour des affectations à l’extérieur du Mali, il faut faire attention car il s’agit du nom du pays hors du pays.

    • Allez savoir si des extraits de naissance ne sont pas délivrés à 50 Euros, le RAVEC à 15 Euros par des petits groupes furtifs dans les foyers, l’ancien passeport vendu à ces pauvres gens à 100 000 FCFA !
      On met tout cela sur le dos de notre I BK.

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