Regroupant plus d’une vingtaine d’associations, la Coordination des Maliens de France et d’Europe contre la Réadmission des Expulsés d’Europe appelle les Africains de toute l’Europe à manifester le 28 janvier 2017. Le rendez-vous sera donné à Bruxelles. Le cortège partira de l’Ambassade du Mali à Bruxelles pour se rendre devant le siège de l’Union Européenne avec remise d’un Mémorandum.
Après un séjour à Bamako, Bert Koenders, Ministre des Affaires Etrangères des Pays-Bas, annonçant la signature de Bamako avec l’Union Européenne sur un accord de réadmission des sans-papiers en Europe a ébranlé tous les Maliens de l’Extérieur et de l’intérieur. Dans la foulée, le gouvernement malien avait apporté des démentis, mais le doute subsiste…
Depuis, la polémique ne cesse de monter. Et pour précipiter ce cataclysme, surgit le problème du «laissez-passer européen», une procédure qui facilite l’expulsion vers le Mali de ses Ressortissants sans-papiers de l’Europe.
«Un accord de réadmission entre le Mali et l’UE a été bel et bien signé »
Entre mensonge et ruse, les Maliens de France ne veulent plus rester en marge, ils montent au créneau.
Lors d’un sit-in qu’ils ont organisé au Consulat de l’Ambassade du Mali à Paris, Ousmane Diarra, Président de l’Association Malienne des Expulsés, proteste: «un accord de réadmission entre le Mali et l’UE a été bel et bien signé» et il appelle à une grande mobilisation contre cette mascarade orchestrée par les plus hautes autorités maliennes.
Ainsi, le 6 janvier dernier, une réunion s’est tenue à la Bourse du Travail de Paris. La Coordination des Maliens de France et d’Europe a vu jour et une structure composée de 7 membres a été mise en place pour piloter les actions à venir de l’organisation.
Qui sont les signataires de la Coordination ?
CSDMF, HCMF, CADERSIF, CADERKAF, MDDM, CBMF, COLLECTIF CITOYEN, Dynamique des foyers, AIDE, CISPM, COLLECTIF MAINS PROPRES, MAGNIFICAT, AJMSF, MADINEL, RD CONGO, COORDINATION SANS PAPIER 75, ADEMA, PARENA, URD et FARE
Quelques principales revendications
-Exiger la régularisation de la situation de tous les sans-papiers
Le Président du CBMF, Baidy Dramé, estimera que la situation de tous «les Maliens sans-papiers» doit être régularisée. Il dénonce la partialité de l’Europe qui accueille des nouveaux arrivés et renvoie aussitôt d’autres déjà établis chez eux depuis des années voire des décennies. Par conséquent, l’une des principales revendications de la Coordination sera d’exiger la régularisation de la situation de tous les «Sans-papiers» sur le territoire européen.
-Leur implication dans la gestion des fonds alloués dans le cadre de l’immigration.
Selon le Président de la CBMF, les Maliens de l’Extérieur sont mieux placés pour mettre en place une politique permettant aux jeunes de rester au pays. Avec l’aide de l’Europe et l’appui du gouvernement malien, la diaspora malienne veut être un partenaire actif dans l’élaboration de tout projet concernant les «Sans-papiers» voire les immigrés dans l’ensemble. Générer des emplois durables, à travers l’implantation d’usines dans les zones rurales, pilotées par des projets industriels et développer l’entrepreneuriat sont leur créneau.
-Bloquer les fonds destinés au Mali
En effet, la Coordination demande de mettre en stand-by les fonds promis au Mali et que l’Union Européenne fasse d’ores et déjà tout pour attribuer la tâche à des personnes responsables et crédibles. Si attribuer de l’argent au Mali pour venir en aide aux jeunes est une bonne stratégie contre l’exode, force est de constater que sa gestion par le gouvernement pose problème. Et, pour preuve, la plupart des aides destinées au développement est détournée à d’autres fins.
Pour toutes ces raisons, les manifestants souhaitent être impliqués en premier lieu dans les différentes actions programmées sur les questions migratoires avant toute libération de fonds.
-Valider leurs sièges des Députés
Baidy Dramé déclare que les Maliens de l’Extérieur ont droit à un quota de 10 à 12 % de Députés, comme cela est prévu dans la constitution malienne. Chose qui n’a jamais été appliquée. Alors, les manifestants demandent, en outre, de rétablir cette situation.
En somme, ils comptent bien se faire entendre lors de la manifestation du 28 janvier 2017 et le 31 du même mois il est prévu de rendre une visite aux Maliens détenus en Italie, plus précisément à Malte.
A suivre…
Neimatou N. Coulibaly, depuis Bruxelles
Le Combat