Calvaire des maliens : Un député Adéma supplicie le Premier ministre

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Député influent du parti de l’Abeille, l’honorable Yaya Sangaré n’est pas allé par le dos de la cuillère pour fustiger les couacs de gestion du Premier ministre Modibo Kéita qu’il qualifie de désastre national qui se plait à prolonger le calvaire des Maliens indéfiniment après deux ans et trois gouvernements. Florilèges.

Selon Yaya Sangaré, quand IBK a été plébiscité en 2013 à l’élection présidentielle, tout le monde a reconnu que la situation du Mali était marquée par de sérieuses difficultés sociales, économiques et sécuritaires qui nécessitaient des politiques nouvelles et des solutions fortes.

“Pour mettre en œuvre ces solutions fortes et ces politiques nouvelles, il lui fallait des hommes d’expérience, ayant un sens élevé de l’Etat, des hommes honnêtes et libres et pour lesquels la chose publique est sacrée. En somme, des hommes rompus au fonctionnement d’un Etat moderne, capables d’imprimer une autre façon plus efficace de gérer le Mali. C’est pour cela que pendant sa campagne, il a marqué les esprits avec une philosophie, un état d’esprit porteur : mettre le Mali au-dessus de tout.

Avec enthousiasme, détermination et énergie, il a rassemblé autour de son projet présidentiel, au-delà de sa propre formation politique, plusieurs autres partis aux visions parfois diamétralement opposées. Avec à l’idée de construire le Mali de demain, un Mali rayonnant, un Mali émergent, un Mali créateur de richesses et de valeurs positives au service de toutes ses filles et de tous ses fils. C’est à ce combat qu’il a invité les Maliens. Tous ceux qui l’ont rejoint dans ce combat se doivent d’être des gens loyaux, ambitieux, volontaristes, tenant un langage de vérité face à lui et face au peuple.

IBK, en tant que président de la République investi de la confiance de la grande majorité des Maliens a placé sa confiance en des hommes et femmes susceptibles de traduire en actions concrètes son idéal pour le Mali. Il s’agissait essentiellement du retour de l’honneur du Mali, à travers le rétablissement de la paix et de la sécurité, de la réconciliation entre Maliens ; du bonheur des Maliens, c’est-à-dire faire en sorte que chaque Malien se sente heureux avec des services sociaux de base à leur portée ; garantir l’avenir du Mali, à travers des mesures qui permettent de bâtir une économie robuste et pétrie d’emplois durables.

Après trois années d’exercice du pouvoir, qu’ont fait les gouvernements Oumar Tatam Ly, Moussa Mara, Modibo Kéita I, II et III pour être à hauteur de mission et de souhait pour IBK et le peuple malien ? C’est à cette évaluation que tous ceux qui ont décidé de le soutenir, doivent s’atteler au lieu de s’enliser dans des confrontations stériles et puériles majorité-opposition.

Demander donc des comptes à ces gouvernements doit être compris comme un exercice démocratique de redevabilité qui ne remet nullement en cause le président de la République ni le soutien manifesté à son endroit. Au contraire, l’exercice doit lui permettre de comprendre les défaillances et les insuffisances de son équipe gouvernementale et de corriger le tir avant qu’il ne soit trop tard. Comme on a coutume de dire, quand le bras faillit, on punit la tête. Mais dans le cas d’espèce, quand le président se trompe, on décapite le gouvernement”.

 

Le Premier ministre est un fusible et non un conducteur de charges électriques

Selon l’élu de Yanfolila sur sa page Facebook, “le PM se doit de prendre tous les coups à la place de son patron, auquel cas, il doit abdiquer. Rien de grave, de nuisible ne doit atteindre le président de la République en présence du Premier ministre. Que diantre ! Ici, le PM se la coule douce, reste coi quand son patron fait l’objet de toutes sortes d’attaques.

Une dialectique universelle sur la tête. Même si à l’heure du bilan, c’est malheureusement le président de la République seul qui sera face au peuple pour justifier ses choix et ses décisions. Et il appartient à la représentation nationale de lui faciliter cette tâche à mi-mandat en toute objectivité, avec fermeté et loyauté. Sans démagogie et sans faux-fuyant. Les débats de tranchée n’ont pas leur place en ces occasions. Le Mali est malade, malade du comportement de ses élus nationaux, de ses cadres qu’IBK connaît assez bien pour avoir été Premier ministre, chef de l’administration publique et président de l’Assemblée nationale.

Disons-le tout net, beaucoup de Maliens d’en bas ne sont pas satisfaits de ce qui se fait en leur nom ; ils s’expriment à travers les réseaux sociaux avec leur style (virulence, impertinence, impétuosité) relayés par l’opposition parlementaire en des termes souvent peu convenables. Même si elle est minoritaire, cette opposition doit être écoutée avec respect et considération. Elle ne doit pas être banalisée au risque d’ouvrir la rue à certains Maliens mécontents pour s’exprimer.

Avec des argumentaires plus robustes, la majorité parlementaire doit être à mesure de prendre en charge les préoccupations légitimes des Maliens et convaincre l’opposition à s’inscrire dans une dynamique d’union sacrée pour sauver ce qui reste encore de l’Etat malien. Je ne crois pas qu’ils soient des ennemis du pays et personne ne le convaincra de cela ; peut-être qu’ils ont des méthodes, des approches différentes, peut-être aussi qu’ils sont pressés d’exercer le pouvoir d’Etat, profitant en cela de toutes les maladresses du gouvernement pour faire croire au peuple que son vote a été spolié ou qu’il s’est trompé de choix. En oubliant que les élections sont prévues au Mali, tous les cinq ans. Toute autre voie de conquête du pouvoir d’Etat est condamnable et inscrite dans notre Loi fondamentale comme un crime imprescriptible.

Après deux ans à la tête du gouvernement, nous nous devons de reconnaître que le Premier ministre Modibo Kéita joue arrêté, sans initiative sur le terrain. Un stratège en manque de tactique et de stratégie pour donner envie à son équipe de gagner. Il n’est même pas sur la défensive, il est dans une position statique qui déroute ses adversaires, ses partenaires et ses observateurs.

L’échec d’un tel homme peut ne pas être celui du président de la République à la décharge qu’il le sort rapidement de son dispositif de jeu. Quand on atteint le seuil de l’incompétence, on se doit de se regarder dans le miroir, d’avoir pitié de son pays et se sauver en le sauvant. C’est ce que l’on appelle, en d’autres lieux l’audace et la détermination des hommes dignes, qui mènent à la satisfaction personnelle du devoir accompli.

Les mots grandiloquents ne suffisent plus malheureusement pour rassurer un peuple affamé, humilié, inquiet, ils n’ont besoin que des actes concrets, des actions qui produisent des effets positifs sur leur quotidien… Un Premier ministre qui se déplace rarement à l’intérieur du pays est un homme coupé des réalités de son peuple. Honte à ceux qui s’accrochent au pouvoir pour les délices et les avantages personnels au détriment du bonheur de tout un peuple !

Comme notre actuel Premier ministre est un homme éminemment politique, il a l’art de rendre vraisemblables les mensonges, respectables les meurtres les plus ignobles et de donner l’apparence de la solidarité à un projet qui n’est en réalité que du vent. Certainement, un grand lecteur de George Orwell, écrivain et journaliste anglais. On nous a enseigné que les grands hommes font les grandes pages de l’Histoire des peuples. Certains ratent piteusement ces occasions exceptionnelles, en illustrent 1986, 2002 et… 2015-2016”.

A.D

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9 COMMENTAIRES

  1. Du m importe quoi l image est celle de yaya Sangaré le DCAP de Bamako coura et l honorable Sangaré.

  2. Le PM est un homme respectable et mérite la reconnaissance de tous les maliens car il est intègre et assez humble.

  3. Analyse erronée du député. C’est le Inchalla qui a été utilisé pour tromper les faibles d’esprit et le ciel sait qu’ils sont nombreux au Mali. Sinon n’avait aucun projet à faire partager.

  4. “Un député Adéma supplicie 😆 le Premier ministre”
    Que ce A-D, avant de se prétendre journaliste, s’achète déjà un dictionnaire et consulte la définition du verbe “supplicier”! Ca lui évitera d’écrire des conneries! 😆 😆 😆 😆 😆

    “L’échec d’un tel homme peut ne pas être celui du président de la République à la décharge qu’il le sort rapidement de son dispositif de jeu.” 😮 😮 😮 😮 😮 😮 😮 😮 😮 😮 😮 😮 😮 😮 😮 😮 😮 😮 😮 😮 😮
    Heu, quelqu’un a-t-il un décodeur? 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

    Bref, cet interminable et indigeste couplet griotique à l’endroit d’Ibk, vise (en vain!) à nous faire avaler grosso modo que
    “Ibk n’est responsable de ce qui ne va pas, seuls ses ministres (ou premier ministre!) sont fautifs! 😆 😆 😆 😆 😆

    Mais comme nous ne sommes plus des enfants, nous rappellerons juste à ce A-B qu’un 1er ministre n’est jamais QU’AUX ORDRES d’un président d’une part, et que c’est au président qu’il appartient de placer les “bonnes personnes aux bons postes”!

    Aussi, dans le cas où un président se trouverait soi-disant entouré de nullards, IL EN EST LUI-MEME LE SEUL ET L’UNIQUE FAUTIF!

    Alors A-B, griot amateur, remballe une bonne fois tes louanges à 2 balles!

    • Ce depute est loin d’etre un homme vulgaire comme le Pense l’autre. L’honorable Sangare demande au PM de s’assumer. A defaut de bons resultats il doit tirer les consequences.

      • souroukounama
        “L’honorable Sangare demande au PM de s’assumer. A defaut de bons resultats il doit tirer les consequences.”

        Non, et tu comprends son “message” aussi bien que tout le monde! Il tente, de façon lèche-bottes et griotique, de laisser croire que tout ce qui ne va pas est du fait du PM, et surtout pas d’Ibk!

        Et quand tu dis “A defaut de bons resultats il doit tirer les consequences.”, je suis au regret de te dire que la formule exacte bserait plutôt:
        “A defaut de bons resultats d’un PM, le président de la république doit tirer les consequences.” :hmm: :hmm: :hmm:

        Or, depuis le temps qu’il est poste, efficace ou pas et nul ou pas, Ibk n’a jamais levé le petit doigt!!!!!

        Alors soyons sérieux, si un PM ou un ministre s’avère défaillant ou inefficace, c’est celui qui l’a nommé qui est sensé LE DEGAGER, sans quoi, il est DIRECTEMENT et NOMMEMENT responsable de son absence de résultats!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

  5. Toute autre voie de conquête du pouvoir d’Etat est condamnable et inscrite dans notre Loi fondamentale comme un crime imprescriptible. Voila ce que dit Hon Yaya Sangaré. On se demande comment ce député veut dédouaner le PR IBK de toute cette situation dans laquelle vit le Mali en sachant que c’est la tête qui est pourrie et aucun fusible ne peut sauver cet homme venu sans projet, ni programme avec le seul but de se servir de l’Etat pour assouvir ses fantasmes! Je croyais Yaya courageux, je me rends compte qu’il est de la trempe des laudateurs qui ne rendent pas service à la République et à leur parti

    • sgoumbo
      “je me rends compte qu’il est de la trempe des laudateurs qui ne rendent pas service à la République et à leur parti”

      RI-GOU-REU-SE-MENT exact! 🙁
      Hélas! 🙁

      Et émanant de la sphère politique, ce genre de griotisme aussi infantile que vain à quelque chose de…PATHETIQUE! 🙁 🙁 🙁

      A ce niveau-là, on ne parle même plus de louanges, mais de “cirage de babouches”… 🙁

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