Brice Hortefeux arrive à Bamako : Le Mali n''est pas aujourd''hui concerné par les tests ADN""

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Le ministre français de l”Immigration, de l”Intégration, de l”Identité nationale et du Codéveloppement, Brice Hortefeux, effectue aujourd”hui une visite dans notre pays. A cette occasion, il a accordé une interview exclusive à L”Essor.
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rnLe durcissement des lois françaises sur l”immigration, l”introduction très controversée des tests ADN pour certains candidats au regroupement familial, le montant de la prime au retour pour les émigrés… figurent, entre autres, parmi sujets importants abordés avec Brice Hortefeux
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rnL”Essor : Quel est l”objet de votre visite au Mali ?

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rnBrice Hortefeux : Je viens au Mali à la rencontre d”un peuple pour qui j”ai un profond respect. Je me réjouis de la grande qualité du dialogue franco-malien comme l”a montré, le 26 octobre à Paris, la rencontre très chaleureuse des présidents de nos deux pays, Amadou Toumani Touré et Nicolas Sarkozy. Ce dialogue est un échange entre pays souverains qui se respectent, entre gouvernements conscients de leurs responsabilités.
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rnComme ministre en charge de la politique migratoire de la France, je souhaite échanger avec les responsables maliens, sur les grands enjeux auxquels nous devons faire face, ensemble. Je suis venu pour écouter les besoins du Mali, pour entendre ses spécificités mais aussi pour expliquer les attentes du peuple français.
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rnL”Essor :
Vous êtes à la tête d”un département dont la création a été très controversée. Pourquoi un ministère qui accole les notions d”"immigration" et d”"identité nationale" ?
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rnB.H. : Un grand débat a eu lieu au printemps dernier, et le peuple français, en élisant Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, a très majoritairement approuvé l”idée d”un ministère de l”Immigration, de l”Intégration, de l”Identité nationale et du Codéveloppement.
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rnCette association de mots ne contient aucune idée de fermeture. L”immigration fait partie de notre patrimoine commun. Sans elle, la France ne serait pas la France. Fruit de la diversité de nos origines, l”identité nationale est aussi le ciment nécessaire à la cohésion de notre communauté.
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rnC”est pourquoi notre pays vient d”ouvrir, à Paris, une cité nationale de l”histoire de l”immigration. Je l”ai visitée avec l”ambassadeur du Mali en France, Mohamed Salia Sokona, ainsi qu”avec les ambassadeurs des autres pays d”émigration qui ont enrichi la France depuis des décennies.
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rnL”Essor :
Depuis votre arrivée, les lois françaises sur l”immigration se sont encore durcies. Ne redoutez-vous pas que cette tendance ne complique les discussions avec vos interlocuteurs maliens ?
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rnB.H. : Notre politique a l”ambition d”être équilibrée, cohérente, à la fois ferme à l”égard des personnes qui ne respectent pas les lois de la République française et protectrice des immigrés légaux qui souhaitent s”intégrer.
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rnCette nouvelle politique, pour la première fois, est définie de manière concertée avec les pays d”origine de l”immigration. S”il est légitime que la France veuille choisir qui vient s”installer sur son territoire, il est tout aussi légitime que le Mali choisisse comment organiser les flux d”entrée et de sortie de ses ressortissants. C”est tout le sens de la politique d”immigration concertée que nous proposons au Mali. Et cette immigration concertée, je ne la conçois pas sans un vigoureux effort de codéveloppement. Le Mali est déjà un modèle à cet égard. Nous devons aller encore plus loin en aidant les Maliens de l”extérieur à investir dans leur pays.
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rnL”Essor :
La possibilité d”effectuer des tests ADN sur les candidats au regroupement familial a été très mal ressentie en Afrique. Était-il vraiment indispensable de prévoir cette procédure, même avec toutes les précautions prises pour son éventuelle utilisation ?
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rnB.H. :
Douze États européens offrent déjà aux candidats au regroupement familial ce moyen supplémentaire de prouver leur filiation lorsque l”état-civil ne le permet pas. Le Parlement français a alors naturellement tenu à ce que la France propose également ce dispositif. Ce n”est donc pas une spécificité française et les Africains le savent.
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rnJ”ai personnellement veillé à ce que cette mesure s”inscrive dans un cadre juridique à la fois précis et protecteur. Comme le prouve le jugement favorable rendu par le Conseil constitutionnel, la procédure des tests ADN respecte parfaitement la dignité humaine.
rnDe plus, j”ai voulu que ces tests ne soient proposés que dans des pays où nos partenaires européens le pratiquent déjà. Ce n”est pas le cas au Mali, qui n”est donc pas aujourd”hui concerné.
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rnL”Essor : Le montant de la prime au retour pour les émigrés, est jugée notoirement insuffisante. Ne faudrait-il pas la revoir substantiellement à la hausse pour la rendre vraiment incitative ?
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rnB.H. : Je crois à l”aide au retour, car elle permet à des migrants de prendre un nouveau départ, dans leur pays d”origine. C”est une nouvelle chance qui doit leur être offerte. C”est pourquoi le niveau de l”aide a été fortement accru : il est, aujourd”hui de l”ordre de 5000 à 6000 euros, c”est-à-dire, en moyenne, 3,6 millions de francs CFA. Cette somme n”est pas négligeable. Elle permet, très concrètement, d”aider à la réalisation de projets sur place.
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rnCe dispositif est efficace. J”en veux pour preuve que 550 porteurs de projets ont déjà été soutenus par la France et sont revenus au Mali grâce à l”aide au retour. J”ai à l”esprit l”exemple d”un entrepreneur qui, ayant bénéficié de l”aide au retour, a créé à Bamako une entreprise de couture, créant 14 emplois, et une société de gardiennage qui emploie aujourd”hui 23 salariés. C”est un modèle à suivre.
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rnL”Essor :
Les résultats de la politique de codéveloppement restent très mitigés. Quelles sont, à votre avis, les raisons des résultats modestes jusqu”ici obtenus ?
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rnB.H. : Je suis loin de partager votre scepticisme ! Nous le savons, le codéveloppement est un enjeu majeur pour le Mali, qui est tout à fait exemplaire à cet égard. La coopération entre nos deux pays n”est pas nouvelle : Nicolas Sarkozy l”avait fortement impulsée depuis 2002 en venant deux fois au Mali. Les projets de codéveloppement sont ici les plus significatifs. La France a mobilisé 5 millions d”euros depuis 2003. Grâce aux projets aidés, 1 500 emplois ont été crées.
rnMa
is des progrès restent à faire. J”entends donc poursuivre et amplifier nos actions de codéveloppement. Je souhaite, en particulier, que nous aidions les migrants qui souhaitent transférer leur épargne au pays.
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rnUn nouveau site Internet d”envoi d”argent permettra, par exemple, à tous les Maliens vivant en France de comparer le coût des transferts d”argent vers leur pays. Je souhaite aussi que les banques maliennes s”associent aux banques françaises pour offrir aux Maliens de l”extérieur des produits bancaires qui leur permettent d”investir plus facilement au Mali. Pour cela, nous venons de créer de nouveaux instruments financiers, le compte et le livret épargne codéveloppement.

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