Bamako-Gao, Gao-Niamey, Niamey-Ouaga…: Le calvaire des migrants

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Illustration. Un groupe de travailleurs migrants expulsés (Image d'archives) © AFP/HABIB KOUYATE

Raquettes, tracasseries routières, traitements inhumains des passeurs sont, entre autres, les souffrances que subissent les migrants à destination d’Europe. C’est le constat fait par une mission conjointe menée par le Réseau Afrique-Europe Interact avec des associations de migrants. Ils ont partagé cette information avec la presse la semaine dernière à la faveur d’une conférence de presse.

Pour constater de visu les difficultés auxquelles les migrants maliens et d’ailleurs à destination d’Europe qui traversent le Sahara, le Réseau Afrique-Europe Interact, en partenariat avec des associations de migrants, a initié cette mission d’exploration de deux semaines.

Il s’agit de l’Association des refoulés de l’Afrique centrale, l’Association pour le développement des migrants du cercle de Kita et l’Association pour la défense des migrants au Mali. La mission est partie le 27 janvier de Bamako pour retourner le 10 février 2017. Elle est passée par l’axe Bamako-Gao, Gao-Niamey, Niamey-Ouagadougou pour atteindre Bamako.

Sur le terrain, le constat est amer. Les migrants sont soumis à toutes sortes de traitement. Il s’agit des tracasseries policières, des traitements inhumains des passeurs et bien d’autres.

Selon les missionnaires, la politique de refus d’entrée et de refoulement du Niger pousse les migrants à emprunter les couloirs dangereux. Cela peut engendrer l’augmentation du nombre de morts dans le désert.

Aux dires de Djélika Kanté, présidente de l’Association pour le développement des migrants du cercle de Kita, c’est un traitement inhumain qui attend les migrants une fois à Gao. “C’est à cause des difficultés que ces jeunes quittent leurs localités à la recherche de moyens. Mais ils partent se donner à la mort à cause de certaines personnes qui leur fournissent de mauvaises informations. Sans informations ou souvent avec des informations erronées, ils risquent leur vie”, précisera-t-elle.

Selon Pierre Yossa de l’Aracem, le monde migratoire est devenu un commerce qui menace l’humanité. “Les arnaques commencent depuis les gares routières de Bamako. Certaines compagnies de transport affichent le prix du transport Bamako-Algérie à 60 000 F CFA. N’étant pas au parfum de cette arnaque, les migrants tombent facilement dans le filet. Sur le trajet Sévaré-Gao,  des passagers sont forcés de payer la somme de 1000 à 25 000 F CFA à chaque poste”.

Selon Mme Djori Traoré de l’Association pour la défense des migrants maliens, “il y a au moins trois maisons remplies de migrants sous l’emprise des passeurs à Gao. “Impossible pour eux de s’échapper”.

Pour atténuer la souffrance des migrants et pour une bonne orientation, le coordonnateur d’Afrique-Europe Interact, Ocaf Bexnau, a affirmé que sa structure entend mettre en place un “Alarmphone désert” pour mieux orienter les migrants.

Mariam Camara

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