Association malienne des expulsés : Contre le sommet EUROPE-AFRIQUE à La Valette

Dans un document qui nous est parvenu, l’Association Malienne des Expulsés (AME), présidée par Ousmane Diarra, monte au créneau contre le Sommet Europe Afrique qui doit se tenir du 11 au 12 novembre 2015 à La Valette. Selon l’AME, l’Accord entre l’UE et l’UA pour la lutte contre le trafic d’êtres humains vise à renforcer la politique européenne sur la gestion de la migration pour valoriser le frontex qui a causé la mort des milliers de personnes dans la méditerranée (Lampedusa). Cela sera, a-t-elle ajouté, une véritable guerre contre les migrants et ne doit donc pas  être négocié par les dirigeants africains et européens, car elle (empêchera les migrants africains d’aller en Europe.

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L’AME signale qu’à Malte sont attendus les chefs d’Etats et de gouvernements des 28 États membres, 35 représentants des pays africains, des représentants de l’Union africaine, de la CEDEAO et des Nations Unies. Le  plan d’action qui devrait sortir du Sommet, indique-t-elle, prévoit un accord entre l’UE et l’UA pour lutter contre le trafic d’êtres humains, améliorer la coopération dans le domaine des retours et réadmissions, promouvoir des voies légales d’accès et la mobilité, protéger les migrants et les réfugiés, éradiquer les causes de la migration et promouvoir des actions de développement et de coopération.

L’inquiétude de l’AME sur le sommet de La Valette.

L’Association exprime ses inquiétudes : « L’immigration étant un phénomène fortement lié au développement humain, social, économique et structurel : sa multiplication,  ses implications  et ses connections sont flagrantes. Cela  témoigne des incohérences et les manquements des politiques migratoires mises en œuvre. Au regard des bouleversements intervenus ces dernières années, tant sur le plan humain et politique, on constate des incapacités des pouvoirs publics à saisir la donnée du développement intégral.

L’UE veut inciter les partenaires africains à collaborer sur la gestion migratoire. Bruxelles avait demandé aux partenaires africains de reconnaître un laissez-passer européen qui permette d’expulser rapidement en survolant la vérification de la nationalité. Une version de l’accord  prévoyait la réadmission dans les pays limitrophes, si les pays africains prenaient trop de temps pour l’identification. »

Selon l’AME, l’Accord entre l’UE et l’UA pour la lutte contre le trafic d’êtres humains vise à renforcer la politique européenne sur la gestion de la migration pour valoriser le frontex qui a causé la mort de milliers de personnes dans la méditerranée (Lampedusa). Cela sera, a-t-elle ajouté, une véritable guerre contre les migrants et ne doit donc pas  être négocié par les dirigeants africains et européens, car, elle empêchera les migrants africains d’aller en Europe.

Améliorer la coopération dans le domaine des retours et réadmission

Cet accord, souligne l’association, est très dangereux pour les migrants africains, car, il va permettre à l’Europe d’expulser légalement  les sans papiers africains vivant dans leur continent  en nombre.  L’AME indique : « C’est pour cela que pendant que  Mr Sarkozy était le président de la République française, il avait tenté de signer le même type d’accord avec le Mali. Vu la mobilisation de la société civile malienne, le gouvernement de l’époque n’avait pas signé. » Aujourd’hui, l’AME se pose la question de savoir si le gouvernement actuel acceptera de signer  ce même accord au sommet de La Valette ?

Promouvoir des voies légales d’accès et de mobilité

Pour l’AME, le chantage à la mobilité et à la voie légale d’accès  est inacceptable. L’UE doit cesser de conditionner sa coopération extérieure à la signature des accords vu que la vie humaine est sacrée et que cela compromet la déclaration universelle des droits de l’homme.

Protection des migrants et des réfugiés (possiblement hors d’Europe)

Le soit disant terme de protection est contraire à la déclaration universelle des droits de l’homme «  toute personne a le droit de partir et de revenir là où il veut quand il veut », indique l’association. Les Etats européens, soutient-elle, veulent instituer des centres de tris dans les pays de transit pour sélectionner les migrants et commencer la pratique de reconnaissance des statuts.

Éradiquer les causes de la migration

Pour l’AME, éradiquer est un concept difficilement maitrisable : « Il faut traiter les causes profondes dans un esprit de solidarité. Notons aussi que la diaspora malienne est un soutien inestimable pour l’économie malienne avec des investissements  de plus de 450 milliards de nos francs par an », souligne-t-elle.

Face à cette situation, l’AME exige  l’annulation complète et effective des dettes des pays endettés, la signature de la convention internationale sur le droit des travailleurs migrants et leur famille par les Etats membres de l’UE. L’AME prône aussi l’égalité entre les immigrants (syriens, Africains etc.), enfin, la publication et la diffusion des termes des accords et des conventions signés au cours de cette grande rencontre car les droits des migrants doivent être protégés par les droits internationaux.

B.D.

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