Créée le 06 Octobre 1996, l’Association des Maliens Expulsés (AME) a participé au Forum social Mondial tenu récemment à Gao. Les Expulsés ont fustigé le comportement du gouvernement Maliens lors des événements de Ceuta et Mélila.
En effet, depuis plusieurs années, la question de l’immigration est devenue une question essentielle dans les relations entre le Nord et le Sud. Les Expulsés pensent qu’avec l’exacerbation de la crise économique et sociale, résultat d’une offensive néolibérale massive et brutale contre le salariat, les acquis sociaux et des droits fondamentaux de l’homme à travers le monde (notamment la libre circulation des personnes), les gouvernements du Nord, en alliance avec les pseudo-démocraties du Sud, mènent de manière systématiques des politiques répressives contre l’immigration et le droit d’asile. Ceci se traduit par une expulsion massive de « sans papiers ».
Selon l’AME, ces politiques répressives, d’abord nationales sont coordonnées et planifiées à l’échelle Européenne. Elle estime que « cette Europe forteresse » utilise les pays limitrophes, notamment le pourtour méditerranéen, pour jouer le rôle de gendarme dans la mise en œuvre de ces mesures anti-démocratiques et contraire à toutes les conventions internationales relatives à la libre circulation des personnes et au droit d’asile. L’AME pense que les conséquences sont connues de tous : drame de Mélila.
De nombreuses disparitions ont eu lieu dans des barques de fortune aux larges des côtes de la Sicile, d’Andalousie, du Maghreb, de la Mauritanie etc… Pourtant, l’AME trouve que les capitaux et les biens circulent librement et sans restriction. Et, les migrants « sans papiers » sont perçus par les pouvoirs publics comme de vulgaires criminels à expulser manu militaire et dans des conditions qui offensent la dignité humaine (Personnes menottées et scotchées sans bien, notamment l’argent, qu’elles, n’ont pas eu le temps de récupérer avant l’expulsion).
Pour l’AME, l’immigration est d’un apport constructif pour le développement (aide essentielle à la famille, projet de développement pour le village ou le région, apport massif d’argent dans le pays d’origine). L’AME estime qu’il faut repenser à une nouvelle coopération Nord-Sud plus appropriées aux besoins des populations.
Le Gouvernement malien au banc des accusés.
Le Collectif de Montreuil pour les droits des sans papiers a saisi l’occasion pour épingler le gouvernement malien. Pour ce collectif, le gouvernement malien n’a pas défendu les ressortissants africains et en particulier ses compatriotes dans les évènements de Ceuta et Melina. Selon ce collectif, le gouvernement malien a eu un double discours au Mali et en France. Et cela par l’intermédiaire du consulat. Le Consulat a refusé de délivrer à nos ressortissants dans les plus brefs délais les passe ports ou cartes d’identité Consulaire nécessaire pour monter le dossier administratif remis aux autorités françaises à indiqué le collectif.
Par contre a-t-il indiqué, le consulat se permet de rendre visite chaque mardi aux ressortissants maliens qui sont arrêtés, se retrouve au centre de rétention (à cité vincennes ou Ménil – Amelot) pour délivrer les laissez- passer qui permettront leur expulsion. Pour le collectif. Le gouvernement malien connaît les raisons de l’immigration. En tout Etat de cause, le Collectif se dit déterminé à lutter pour les droits des sans papiers et les droits, humains et invite le gouvernement à plus d’attention humaines et invite le gouvernement à plus d’attention à ses ressortissants.
Fadio SANOGO
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