Accord de réadmission gouvernement malien-UE : Tiebilé Dramé opte pour la « régularisation des sans-papiers africains »

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Tiébilé Dramé, à Bamako, en août 2013. ISSOUF SANOGO / AFP

Pendant que l’accord de réadmission visant à mettre hors Europe des Maliens en situation irrégulière, fait des vagues et éclabousse le gouvernement malien, Tiebilé Dramé le président du Parena prône leur régularisation. Il invite le Gouvernement du Mali, en relation avec les gouvernements des pays africains concernés, à négocier avec l’Europe la régularisation des sans-papiers africains.

Au deuxième congrès de la Cnas-Faso Hèrè, le samedi 24 décembre 2014, à la Maison des ainés, le parti pour la renaissance nationale (Parena), à travers son président Tiebilé Dramé, a demandé la régularisation des Africains en situation irrégulière en Europe. Ancien expatrié lui-même, cet ancien ministre malien des Affaires étrangères, reste intraitable sur des questions touchant aux conditions de vie et de séjour en Europe, de ses compatriotes et des Africains en général.

S’adressant aux congressistes de la Cnas-FH, le président du Parena a déclaré que « incapables de protéger les Maliens à l’intérieur, le Président et le Gouvernement sont incapables de protéger les Maliens de l’extérieur ». Selon lui, malgré les dénégations du président de la République et du Gouvernement, il apparaît non seulement que les autorités maliennes ont pris des engagements précis avec l’UE bien avant la visite de Koenders (11 décembre) mais que ces engagements ont connu un début d’exécution par l’envoi de délégations officielles maliennes chargées d’interviewer des détenus dans plusieurs pays européens en vue de préparer leur retour forcé au Mali. Tiebilé Dramé a salué la « résistance des Maliens de l’extérieur contre les micmacs et l’opacité dans lesquels baigne le Gouvernement ». La diaspora malienne est une des principales mamelles nourricières de notre pays.
Elle est un prolongement de notre peuple sur les cinq continents, un vecteur de la civilisation, de la culture et des langues maliennes à travers le monde, a poursuivi le président du Parena. Se mettant aux antipodes du débat actuel sur l’accord de réadmission entre le gouvernement malien et l’Union européenne, pour lui, « notre pays est un vieux pays d’émigration. Notre gouvernement se doit de défendre les Maliens de l’extérieur avec plus de fermeté. Comme il se doit d’engager avec la diaspora un dialogue fécond et constructif sur ses conditions de vie et de travail dans les pays d’installation ». Il y a 200.000 Sénégalais et 200.000 Maliens sur le sol européen, la plupart en situation régulière. La régularisation de la situation administrative des sans-papiers africains n’est pas au-dessus des forces de l’Europe qui a généreusement ouvert ses portes pour accueillir plus de deux millions de Syriens et d’Irakiens fuyant la guerre, a soutenu Tiebilé Dramé. Pour lui, « l’Europe doit de faire un effort en direction des ressortissants africains qui sont déjà installés sur son territoire et qui ont fui la pauvreté, l’avancée du désert et dans certains cas des guerres et des conflits ». Le président du Parena a invité « le Gouvernement du Mali, en relation avec les gouvernements des pays africains concernés, à négocier avec l’Europe la régularisation des sans-papiers africains ». Un seul pays comme le Mali ne pouvant pas négocier efficacement avec un bloc aussi puissant de 28 pays riches, pour Tiebilé Dramé, il est urgent de constituer « un front commun des pays africains concernés par la crise migratoire pour renforcer notre capacité de négociations et accroître nos chances de parvenir à des accords favorables aux communautés africaines installées en Europe ». Pour ce faire, notre gouvernement doit être moins faible, moins discrédité, moins empêtré dans la mauvaise gouvernance et les scandales, plus adossé au peuple malien. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui, commente-t-il. C’est un autre Mali qu’il faut pour mieux défendre les Maliens de l’extérieur comme de l’intérieur, a ajouté le président du Parena.

B. Daou

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