La formation des imams maliens au Maroc a permis à ces régulateurs de conscience d’approfondir leur champ de connaissances. Mais surtout de pouvoir devenir des guides éclairés, ouverts au dialogue pour la tolérance et la liberté de culte
La première vague de 100 imams formés à l’Institut Mohammed VI de Rabat (Maroc) est revenue au bercail après avoir reçu un enseignement sur les fondamentaux religieux et spirituels pour la pratique d’un islam tolérant, de dialogue et de paix, un islam qui accepte la différence dans la liberté de culte. Il s’agit de faire de ces dirigeants religieux des guides éclairés capables de contrer l’extrémisme violent et l’obscurantisme.
Ces imams ont reçu officiellement, le week-end dernier au Centre international de conférences (CICB) de Bamako, leurs diplômes. La cérémonie, placée sous le parrainage du Président de la Transition, était présidée par le Premier ministre, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le Général de division Abdoulaye Maïga . C’était en présence des membres du gouvernement et des autorités religieuses.
La formation de ces régulateurs de conscience au Maroc marque une étape importante dans la coopération de notre pays avec le Royaume chérifien. Mais c’est surtout le résultat du protocole d’accord, signé en 2022 entre les deux pays pour renforcer les capacités de nos imams en vue de promouvoir un islam modéré. Il est bon de préciser que cette initiative participe également à la promotion de la paix et de la stabilité. Ces imams doivent être le relais d’un dialogue inter religieux.
En collaboration avec le Royaume chérifien, le gouvernement a mis en place un plan de formation qui ne se limite pas seulement à l’enseignement religieux traditionnel, mais s’étend également à la formation professionnelle et à l’élaboration de discours alternatifs pour contrer le terrorisme. et l’extrémisme violent.
Les imams maliens ont brillant dans cette formation intensive de deux ans qui les a vus élargir leur champ de connaissances sur la religion du prophète Mohamed (psl) qui a prôné des valeurs de tolérance, d’acceptation de l’autre dans la différence, donc de coexistence pacifique. Moustapha Koné a décroché la première place à la fois au niveau national et à l’échelle mondiale (parce qu’il y avait plusieurs nationalités). Quant à Fatoumata Théra, elle s’est hissée à la première place nationale et quatrième rang au plan mondial.
Au nom des bénéficiaires, l’imam Yaya Cissé a souligné l’importance du département en charge des Affaires religieuses dans la conclusion d’un nouvel accord pour la formation de 300 autres imams au Maroc. Selon lui, la formation offerte par l’Institut Mohamed VI va au-delà d’un simple programme éducatif. Elle incarne un engagement envers le renforcement des capacités spirituelles et intellectuelles des imams, tout en promouvant les valeurs de tolérance, de dialogue interreligieux et de coexistence pacifique.
Pour sa part, le ministre des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes a exprimé sa gratitude envers le Président de la Transition pour l’obtention d’une bourse destinée à la formation de 300 autres imams maliens au Maroc. Mahamadou Koné dira qu’au-delà d’une formation islamique approfondie, ces imams ont également eu l’opportunité d’acquérir des compétences professionnelles dans divers domaines, notamment la menuiserie métallique, la climatisation et la mécanique. Et d’insister sur le fait que la religion n’encourage pas le terrorisme, mais forme plutôt les individus pour le combattre.
Il a également mis en avant l’importance des imams dans la promotion de la paix et de la cohésion sociale, soulignant ainsi leur rôle crucial dans la société. «Leur succès est une source de fierté pour le Mali et un exemple inspirant pour les générations futures d’imams et de leaders communautaires», a ajouté le ministre Koné.
PAIX ET DE COHÉSION SOCIALE- Le ministre a toutefois rappelé aux différentes confessions religieuses l’importance de promouvoir la paix et le vivre ensemble. En valorisant la diversité culturelle et religieuse de notre société, il a insisté sur le rôle que jouent les communautés religieuses dans le renforcement des liens sociaux et la prévention des conflits.
Pour sa part, le Premier ministre a souligné l’importance de mettre en place des réponses adaptées et diversifiées pour surmonter durablement les défis actuels. Le Général de division Abdoulaye Maïga a également félicité les Forces de défense et de sécurité pour les progrès significatifs et les succès obtenus sur le terrain, particulièrement dans un contexte de lutte asymétrique contre le terrorisme et l’extrémisme violent.
En outre, le Chef du gouvernement a réaffirmé que la lutte pour restaurer l’intégrité territoriale et défendre la souveraineté du Mali reste une priorité non négociable pour le gouvernement. Avant de souligner l’importance de la convention pour la formation des Imams, mise en place par le Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta , comme un symbole fort de l’engagement des autorités à promouvoir le bien-être social . «Cette initiative reflète une volonté de renforcer les valeurs traditionnelles maliennes de tolérance et d’acceptation, qui sont essentielles pour le vivre ensemble», soutient-il.
Il a également insisté sur la nécessité de préserver ces valeurs séculaires, qui servent de guide à l’action gouvernementale. Abdoulaye Maïga prônera également la coexistence pacifique entre toutes les confessions, un atout précieux pour le Mali, en assurant que personne ne devrait être stigmatisée en raison de sa religion.
Actualité oblige, le Premier ministre est revenu sur la déclaration du collège des Chefs d’État de la Confédération des États du Sahel du 22 décembre dernier. Dans cette déclaration, les trois dirigeants appellent la population à redoubler de vigilance en dénonçant systématiquement tout comportement suspect aux forces de sécurité. Il a insisté également sur la nécessité de rejeter les discours et tentatives d’enrôlement par des groupes terroristes.
Le Premier ministre invitera aussi les imams à frais émoulus à soutenir le gouvernement dans cet élan de sensibilisation et de prévention pour promouvoir la paix et la sécurité. En encourageant chacun à devenir un artisan de la paix et un éducateur, le Général de division Abdoulaye Maïga a mis l’accent sur la responsabilité collective dans la promotion d’un environnement serein et apaisé.
Amara Ben Yaya TRAORE