Ibrahim Boubacar Keïta au Forum international des jeunes : «Nul n’a le droit de jouer à l’apprenti sorcier avec le dossier du Mali»

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Le Forum international des jeunes sur la paix et la sécurité au Sahel a pris fin le jeudi 18 septembre 2014. Premier du genre, ce Forum organisé par le Conseil national de la jeunesse du Mali (Cnj-Mali), en collaboration avec la fondation du Forum de Bamako, a enregistré plus de 300 participants venus des quatre coins du monde.

 

IBK hier lors du forum international des jeunes
Une vue de la cérémonie de lancement du forum, hier, au CICB

La cérémonie d’ouverture a été présidée par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, le mardi 16 septembre 2014, au Cicb. Après avoir fait la genèse de la crise que notre pays a connue en 2012, Ibrahim Boubacar Keïta a déclaré : «Nul n’a le droit de jouer à l’apprenti sorcier avec le dossier du Mali. Nous ferons tout ce qu’il faudra pour conforter l’Etat au Mali. Toutes nos faiblesses, nous les corrigerons sans aucune espèce d’état d’âme. Seul le Mali compte, seul le Mali devrait compter et la survie de ce Mali est la condition de notre survie générale».

 

 

Le président de la République a également indiqué qu’aucun de nos Etats, pris séparément, n’est aujourd’hui en mesure de faire face à la problématique sécuritaire dans le Sahel. C’est pourquoi, il a demandé une mutualisation des forces et des capacités pour y faire face. «C’est ce que nous faisons avec l’appui de la Communauté internationale, qui a compris le danger et qui nous aide. Parce qu’au-delà de ce pays du Sahel, le sort de l’humanité se joue quelque part», a martelé Ibrahim Boubacar Keïta.

 

 

Et d’ajouter : «Jeunesse d’Afrique, jeunesse du monde, vous êtes en danger. Ensemble, nous pouvons et devons faire en sorte que tout soit perfectible, corrigeable. Mais de grâce, ne tombez pas sous le joug de ces nouveaux gourous qui n’ont qu’une ambition : celle de domination mondiale, de pouvoir absolu qui se traduit au quotidien par la terreur qu’ils infligent aux paisibles populations».

 

 

C’est pourquoi, dit-il, nous irons au bout du monde pour chercher l’emploi pour les jeunes. «Nous aurons des relations avec le monde entier sans exclusive aucune, mais jamais, nous ne méconnaîtrons ce que nous devons à tel ou tel autre pays. L’ambiance, la qualité de l’auditoire de cette jeunesse d’Afrique rayonnante, intelligente et bruyantissime, me donnent l’espoir que le combat que nous menons aujourd’hui est un combat qui triomphera», a poursuivi le président de la République. Avant de déclarer que «le jour de l’Afrique s’est levé. Votre conscience aiguë des enjeux, votre volonté de vous former pour être parmi les meilleurs dans ce monde de l’excellence me comblent d’espoir».

 

 

Par ailleurs, Ibrahim Boubacar Keïta précise «notre quête de paix doit être comprise comme inébranlable, parce que simplement, sans la paix rien ne sera possible. Il nous faut la paix à tout pris, mais que l’on sache que si toutes les velléités d’indépendance ou d’autonomie devaient se traduire par des concrétisations où en serait le monde aujourd’hui. Donc ne me demander pas de faire ce que tu n’as pas fait chez toi. Nul n’a intérêt aujourd’hui à affaiblir nos Etats».

 

Pour le ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, Mamadou Gaoussou Diarra, le Forum de Bamako servira à dynamiser et à redéfinir un cadre viable de coopération, de partenariat et d’engagement au profit des jeunes dans l’espace sous-régional, qui sont les meilleurs messagers de l’intégration, de la paix, du dialogue et de la sécurité.

 

 

Selon le président du Cnj-Mali, Mohamed Salia Touré, il est temps qu’on pose des actes  mobilisateurs et fédérateurs. Car, soutient-il, l’Afrique ne doit pas être une victime éternelle de l’histoire. Le Mali ne peut pas être une victime récurrente d’accidents graves institutionnels, de fractures citoyennes aux plaies sociales béantes, de souffre-douleur pervers de minorités criminelles ou vengeresses. Face à la gravité de la situation, Mohamed Salia Touré  estime que, malgré sa supposée inexpérience et prétendue insouciance, la jeunesse africaine est  une force qui peut changer le cours des choses. Pour lui, contrairement aux mauvais clichés qu’on donne de la jeunesse, elle n’est pas à court d’idées. Elle n’est pas une charge, mais plutôt une opportunité qu’on doit exploiter, en lui garantissant des emplois décents.  Cela, afin de faire de  la jeunesse un modèle de dialogue et de paix pour le développement durable. D’où le sens de cette rencontre.

Partant, il a exprimé l’engagement des jeunes à apporter leur pierre pour la construction de la paix au Sahel et au Mali. Avant d’exprimer le souhait de la jeunesse que cette crise qui terrorise le Mali soit débloquée rapidement.

 

Diango COULIBALY

 

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