Les responsables de l’Association Temedt-Mali étaient face à la presse le mardi 16 juillet dernier, à son siège sis à Magnabougou Faso Fanu pour parler de l’état de l’esclavage au Mali, mais également de faire le bilan de clôture du projet ”Défier l’esclavage, la discrimination sur le travail et l’ascendance au Mali” financé par l’organisation ”Voice”. Au cours de cette rencontre, le président de Temedt a précisé qu’aujourd’hui il y a eu des avancées dans la lutte contre l’esclavage au Mali.
Cette conférence de presse était animée par Ibrahim Ag Idbaltanat, président de l’Association Temedt, accompagné par Abdoulaye Maco, coordinateur du projet ”Défier l’esclavage, la discrimination sur le travail et l’ascendance” et vice-président de l’Association Temedt.
Lancé il y a deux ans, le projet ”Défier l’esclavage, la discrimination sur le travail et l’ascendance” avait pour objectif de faire le plaidoyer auprès des autorités, sensibiliser et renforcer la capacité des populations sur les conséquences de l’esclavage par ascendance au Mali. Après plusieurs mois d’activités dans plusieurs localités du pays afin de mettre fin à cette pratique moyenâgeuse, le projet tire vers sa fin. C’est pour informer les journalistes sur les résultats du projet que les responsables de Temedt ont organisé cette conférence de presse.
Dans son intervention, le président de Temedt a d’abord remercié les partenaires financiers du projet, dont l’organisation ”Voice” parce que sans leurs appuis, il était difficile d’obtenir de résultats encourageants dans la lutte contre l’esclavage par ascendance. ”Il est important de rappeler que l’esclavage est la plus vieille institution au monde, mais c’est une institution la plus têtue. Après des années d’effort pour l’éradiquer, mais elle est toujours présente avec ses séquelles. L’esclavage a existé dans tous les pays et dans toutes les sociétés du monde. Il n’y a pas un pays au monde au niveau duquel il n’y a pas eu l’esclavage.
En plus de cet esclavage domestique, les gens se sont organisés pour sophistiquer l’esclavage jusqu’à faire ce que nous appelons la traite atlantique où c’est mieux organisé, ils amenaient des gens de l’Afrique jusqu’aux Amériques pour travailler dans les plantations. Ensuite, il y a l’esclavage dans l’Orient qui était plus ancien et plus dur que la traite de l’Atlantique.
C’est pour dire que l’esclavage n’a pas concerné que les noirs, il a concerné aussi les blancs et les arabes. Il y a un savant arabe qui a dit que seul le peuple noir accepte toujours l’esclavage.
Les autres peuples luttent pour sortir de l’esclavage, mais seul le noir s’accommode de l’esclavage. Aujourd’hui, notre lutte est une lutte pour l’éradication de l’esclavage”, a-t-il expliqué. Il a également ajouté que projet ”Défier l’esclavage, la discrimination sur le travail et l’ascendance au Mali”, ils ont enregistré des résultats très encourageants dans l’éradication du phénomène au Mali.
”Au Mali, le problème de l’esclavage n’est pas seulement communautaire, mais plutôt national car il existe dans plusieurs localités du pays. Grâce au projet, nous avons pu faire des plaidoyers auprès des autorités judiciaires et religieuses afin qu’elles puissent nous aider à lutter efficacement contre l’esclavage sur toutes ses formes au Mali. En plus de cela, nous avons mené des campagnes de sensibilisation auprès des populations. Je pense qu’avec le projet nous avons obtenu plus de résultat que pendant les quinze années de création de Temedt.
En 2022, nous avons trouvé à Kayes une rencontre d’entente où les maitres ont accepté de s’assoir autour de la même table que ceux qui se disent esclaves. Aujourd’hui, nous pouvons dire qu’il y a des avancés dans la lutte contre l’esclavage au Mali.
Par exemple, en février et mars 2024, trois cas d’esclavage par ascendance ont été jugés lors de la cour d’assises spéciale à Kayes et il y a eu de lourdes sanctions contre les commanditaires”, a-t-il laissé entendre, avant de remercier les partenaires financiers de Temedt notamment ”Voice”.
Mahamadou Traoré