Lors de son séjour ivoirien, le chef de l’Etat a bénéficié de ce qui est symbole de pouvoir. Retour sur la symbolique d’un couronnement qui aurait pu passer inaperçu s’il n’était pas lourd de sens.
En Côte d’Ivoire les chefs traditionnels sont d’une importance capitale. Ils sont détenteurs des pouvoirs sacrés. De ce fait ils contribuent au renforcement de la célébrité donnant ainsi une aura, c’est-à-dire, une étoile qui brille aux grands hommes d’Etat.
Plusieurs chefs d’Etat ont effectué de nombreux déplacements dans le pays d’Houphouët Boigny mais n’ont pas été reçus par les chefferies traditionnelles.
Dans la tradition « Akan » les attributs de chef traditionnel sont destinés à celui qui le mérite. Il faut soit avoir une longue vie soit être sur une bonne lancée pouvant aboutir à la réalisation de plusieurs projets. En langue locale Ebrié « E gui E tcheme E kereki Mandjo E Boto » (littéralement : « que le tout soit remis à celui qui sera un guerrier ». Le pagne est appelé pagne « kita » chez les akans, la couronne veut dire la grandeur, la canne est le bâton du commandement du roi, le chasse-mouches est fait pour conjurer les mauvais esprits, le mauvais sort et les ennemies du pouvoir. Quant à la paire de chaussures appelée « ABODJEE », dans le pays akan elle est remise au guerrier.
Ebriés est l’ethnonyme péjoratif de « Atchan », un sous-groupe qui est du grand groupe « Akan ». Un groupe ethnique qui domine jusqu’au Ghana voisin où ils sont appelés Ashantis ou Fantis. Les Atchans sont les premiers habitants du site qui est devenu par la suite la capitale Abidjan aujourd’hui. Ce peuple est de tradition pécheur. Ils se disent « venus des eaux ». Les premiers sont apparus au bord de la lagune au 18ème siècle d’où le surnom de « lagune ébriée » à la ville d’Abidjan et qui est un cours d’eau qui traverse la capitale économique ivoirienne. Le nom Abidjan est d’origine ébriée ( « Abimija » : qui veut feuille verte sur laquelle ce peuple séchait l’attiéké, leur plat principal). C’est par déformation du colonisateur qu’Abimija est devenue Abidjan.
Les chefs traditionnels Atchan sont les génies protecteurs des règnes. Baptiser un chef d’Etat avec tous les attributs des grands chefs traditionnels atchan dénote plusieurs significations. Le 11 mai dernier, la cérémonie d’intronisation du président Ibrahim Boubacar Keïta au District autonome d’Abidjan s’est déroulée sous une grande pluie. Autre symbole. Coïncidence ou ironie du sort : chez les akans l’intronisation des rois se fait sous la pluie. Ce qui présage d’un bonheur à venir pour IBK.
Le président IBK baptisé « BOTO », nom d’un ancien chef atchan, qui a su surmonter une famine qui a secoué le milieu akan après l’histoire de la reine Abraha Pokou. Le peuple atchan retient du roi « Boto » la paix et la reconstruction qui ont constitué son chantier principal. Le président IBK est aussi considéré en milieu atchan comme l’homme de la réconciliation au Mali.
Robert Beugré Mambé, le Gouverneur du District Autonome d’Abidjan, un Ebrié du groupe atchan a déclaré que « le président Ibrahim Boubacar Keïta méritait tous les attributs des chefs traditionnels atchan pour ses efforts à faire du Mali un pays qui retrouve sa place d’antan dans le concert des nations.»
Il faut noter que le président Félix Houphouët Boigny père de l’indépendance de ce pays avait lui-même été intronisé avec tous les attributs de chef traditionnels après sa large victoire sur les guébiets ; un groupe ethnique venu du Liberia voisin avec une idée sécessionniste visant à voulant annexer l’ouest de la Côte d’Ivoire pour créer la République de l’Ebrunie. Alassane Ouattara, après son investiture à Yamoussoukro a été intronisé par les chefs traditionnels atchan. Henry Konan Bédié bien qu’il soit baoulé du groupe akan n’a pas bénéficié de tous les attributs des chefs traditionnels. Malheureusement, Bédié a terminé son mandat en queue de poisson par le coup d’Etat de noël de feu général Robert Gueï. Ils sont nombreux, les chefs d’Etat qui partent négocier pour bénéficier de cette largesse mystique.
Pour la petite histoire, Blaise Compaoré, après son coup d’Etat sanglant sur Thomas Sankara s’était précipité en Côte d’Ivoire en 1987 pour se faire introniser. C’est lors de sa deuxième visite officielle dans les coulisses et à cause de son épouse ivoirienne de l’ethnie baoulé qu’il avait pu bénéficier des attributs des chefferies traditionnelles ivoiriennes.
A défaut des chefs traditionnels togolais, en 1974 quelques mois avant son accident d’avion, Gnassingbé Etienne Eyadema avait bénéficié des attributs de plusieurs chefferies traditionnelles de la Côte d’Ivoire sous le regard très discret du président Félix Houphouët Boigny.
En attendant, la première retombée directe de ce couronnement pour IBK est sa réélection au travers de la prochaine présidentielle où, bien que sortant, il n’est pas forcément donné potentiel vainqueur. Wait and see !
Aliou Badra Doumbia
Du n importe quoi, et du jour au lendemain, ce jounaleux , de Diarra devient Doumbia
Tu as tellement bouffé que tu ne te souviens plus de ton propre nom
quelle honte alimentaire
Les illégitimU$A est une anomali€ de la nature
cette nation de Trump née de la dernière pluie est la nation de Trop… qui ne mérite pas d’exister
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