IBK répond à ceux qui l’accusent d’être un globe-trotter : «S’ils savaient quel bonheur j‘éprouve à l’intérieur du Mali…»

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Depuis Bankass, où il procédait à l’inauguration de la centrale hybride solaire – diesel de la localité, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, a répondu à ceux qui l’accusent de sacrifier l’intérieur du pays au profit de ses sorties à l’extérieur. C’était le 19 mars dernier. Nous vous proposons un large extrait du prononcé par le chef de l’Etat devant les Bankassois. (Y.Sid.) 

 

Visite du Président IBK à Bankass, Région de Mopti
Visite du Président IBK i

«…Nous voulons que les Maliens soient enfin contemporains de leur siècle, qu’il n’y ait pas de Maliens qui vivent au 21ème siècle  et d’autres Maliens qui soient encore à l’âge de la pierre taillée. Cela ne nous fait pas honneur. Nous voulons le progrès pour tous, un progrès palpable, solide et confortable au profit de tous. Voilà ce à quoi nous nous attelons.

 

 

Bien sûr, nous ne sommes pas venus immédiatement à Bankass ni ailleurs dans le Mali. C’est notre première sortie en tant que chef de l’Etat, mais je souris à ceux qui pensent que nous sommes encore en campagne électorale. Ceux qui croient m’impressionner avec ce genre de fadaises se trompent lourdement. Il me fallait d’abord assurer le Mali, il me fallait d’abord dire le Mali, au-dedans comme au-dehors, il fallait que je fasse la reconquête de la reconsidération pour le Mali, que l’on sache que le Mali est, désormais, de retour et debout, digne et libre.

 

Et qu’il faut compter avec lui, le considérer, qu’en tous les cas il n’est pas prêt à faire bon commerce de sa souveraineté et de sa dignité. Ce message-là, je l’ai porté inlassablement. Je continuerai de le porter. Cela ne me laisse pas beaucoup de loisirs, et, dans l’agenda, j’ai pu réussir à trouver quelques jours  pour cette première tournée à l’intérieur. Les contraintes internationales où notre présence est exigée expliquent cette lourdeur de l’agenda.

 

Dans quelques jours, nous serons à Yamoussokro, au sommet de la CEDEAO pour parler du Mali. Est-ce que le Président du Mali peut être absent d’un tel forum? Alors, que les gens arrêtent. La campagne est  bel et bien terminée. On ne perturbe pas les Maliens, on ne les trimbale pas. En tout cas, moi, on ne me trimbale pas, et on ne me trimbalera pas. Je ferai tranquillement ce pour quoi vous m’avez mis là où vous m’avez mis. Sans égard pour aucun commentaire désobligeant. Cela regarde ceux qui les font.

 

Je sais que le Mali, dans son immense majorité, sait l’effort qui est fait et l’apprécie,  et c’est l’essentiel. Tout le reste est superfétatoire. S’ils savaient quel bonheur j’éprouve, moi, quand je suis à l’intérieur du pays, quel bonheur j’ai, sans démagogie, lorsque je fais ce constat d’un peuple debout, à l’unisson, appréciant son chef de l’Etat, nouvellement désigné par lui. Comment voulez-vous qu’après ce chef  de l’Etat n’ait pas cela à cœur quotidiennement et à chaque seconde. Et qu’il tâche de faire en sorte de ne pas décevoir ce peuple-là.

 

Voilà qui doit valoir toutes les satisfactions du monde. Et pourquoi je m’en priverais, si ce n’était qu’une question d’agenda? Donc, je tournerai dans le Mali autant de fois qu’il me plaira de le faire, que j’en aurai la possibilité, et avec le plus grand bonheur. Que les Bankass se succèdent et les Bankass se succèderont. Après Bankass, j’irai à Koro inaugurer une autre centrale. C’est le lieu de remercier le ministre en charge de l’Energie et de l’Hydraulique, qui a compris mon souci de faire en sorte que ce gouvernement ne soit pas un gouvernement de parlotte, que ce soit un gouvernement d’action, que ce gouvernement soit un gouvernement d’efficacité, que ce soit le gouvernement du «faire»  et non du constat passif, du constat larmoyant, car notre peuple a trop attendu.

 

Il est temps que notre peuple goûte aussi à ce que les progrès des sciences nous ont offert. Donc, bravo au ministère, bravo à la société Energie du Mali. Mais je serais encore plus heureux si cela se poursuivait, avec assiduité et à un rythme trépidant, pour que dans un délai, j’espère le plus rapproché possible, l’ensemble de ce pays sorte des ténèbres, que nous ayons un Mali de lumière, comme il lui convient. Le Mali n’est le Mali que dans la lumière, le Mali n’est grand que quand il fait de grandes choses. Allons, faisons faire au Mali de grandes choses. Merci».

 

IBK après le dépôt d’une gerbe de fleurs au Monument des martyrs:

«Le souvenir des martyrs m’inspirera tout au long de mon mandat»

Après son discours à la Nation, la veille, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a, une fois de plus, sacrifié à la tradition, hier matin, en déposant une gerbe de fleurs  au Monument des martyrs.

 

C’était en présence des Présidents des institutions de la République, du Premier ministre et des membres du Gouvernement, des acteurs du mouvement démocratique et des élèves et étudiants, venus nombreux pour assister à la célébration de la mémoire des victimes du 26 mars 1991.

 

Cet acte est devenu est un pratique républicaine dans notre pays. Chaque Président de la République, d’Alpha Oumar Konaré à IBK, en passant par ATT, s’en est acquitté, manière pour les premiers responsables du Mali de rendre hommage à ceux qui ont donné leur vie pour l’avènement de la démocratie dans notre pays.

En effet, en 1991, ils étaient nombreux, jeunes et vieux, hommes et femmes à mettre en danger leur vie pour mettre fin au régime dictatorial de Moussa Traoré et réclamer le pluralisme démocratique. Ce sont ces évènements qui ont permis au peuple malien de goûter aujourd’hui à la démocratie.

 

C’est pourquoi, après le dépôt de cette gerbe de fleurs, IBK a tenu à rappeler la symbolique de cet acte: «je crois qu’elle est claire pour tout le peuple malien. C’est le sacrifice ultime consenti par les mères et d’autres pour qu’aujourd’hui soit. Ce sacrifice aurait du nous éviter ce que nous avons connu, tant le message était magnifique le 22 et le 26 mars 1991. Hélas, nous avons trébuché, mais, grâce à Dieu et à l’effort de tous, nous nous sommes relevés, nous nous sommes redressés. Cette dignité retrouvée ne doit plus jamais nous quitter. En tous les cas, elle m’inspire et elle m’inspirera tout au long de mon mandat, chaque jour et chaque seconde».

 

Youssouf Diallo

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