C’est par devoir religieux, dit-on, que le leader du Rassemblement pour le Mali (RPM) a fait le déplacement du stade Modibo Kéita pour prendre part à la célébration du Maouloud 2011, aux côtés de Ousmane Chérif Madani Haïdara. IBK en a profité pour dire haut et fort qu’"il y a trop de méchanceté et d’injustice dans ce pays. Il faut que nous revenions à nos valeurs d’antan…". En réponse à ses détracteurs, notamment en ce qui concerne les responsabilités qu’il a eu à assumer à un haut niveau de l’Etat, IBK affirme : "J’ai bien assumé mes charges dans l’intérêt du peuple malien, je ne me reproche rien".
Le président du Rassemblement pour le Mali (RPM), l’honorable Ibrahim Boubacar Kéita, était du nombre des milliers de fidèles qui ont assisté, au stade Modibo Kéita, à la séance de prêche de Chérif Ousmane Madani Haidara, le guide spirituel de l’association musulmane Ançardine. C’était à l’occasion de l’anniversaire du baptême du prophète Mohamed (PSL). Ibrahim Boubacar Kéita, tout comme l’imam de la grande mosquée de Bamako, Koké Kallé, faisait partie des invités de marque de cette soirée entièrement dédiée au prophète Mohamed.
L’entrée du patron des tisserands dans le stade n’était pas passée inaperçue. Tout au long de son passage, jusqu’à son arrivée à la tribune officielle, il fut gratifié par un public nombreux louant son franc-parler et son sens de la droiture. Rien de surprenant car l’homme bénéficie d’une très bonne quotte dans les milieux religieux. Donc, il était entouré d’un public qui lui est affectueusement familier. Invité à prendre la parole, Ibrahim Boubacar Kéita n’a pas dérogé à la règle. Dans une exclamation célébrant les noms les plus sacrés de Dieu, du prophète Mohamed (PSL) de ses compagnons, il a salué le mouvement Ançardine pour l’invitation à lui adressée.
Une occasion pour l’ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale du Mali de dire à qui veut l’entendre ses quatre vérités: "Pour les charges que j’ai assumées à la tête du pays, j’ai bien agi et dans l’intérêt du peuple malien, je ne me reproche rien. Beaucoup de choses ont été dites et racontées sur mon compte, mais je m’en remets à Dieu". Et l’honorable député de la commune IV de renchérir : " Il y a trop de méchanceté et d’injustice dans ce pays, il faut que nous revenions à nos valeurs d’antan, à ce que l’islam nous a inculqué. Notre pays est une vieille terre de l’islam, beaucoup de grands hommes de Dieu sont sous terre et beaucoup d’autres vivent parmi nous. Nous devons nous inspirer d’eux". Par ces mots, IBK semble lancer quelques piques à ses détracteurs qui lui ont souvent reprocher une certaine fermeté dans la gestion de l’équipe gouvernementale durant les six ans qu’il a passés à la primature et peut-être les 5 ans passés à la tête de l’Assemblée nationale.
Entre autres reproché, les adversaires du président du RPM estiment que c’est sous le Premier ministre IBK que l’école malienne a commencé sa chute. En dénonçant "trop de méchanceté, d’injustice dans ce pays ", IBK voudra-t-il passer l’éponge sur le passé difficile qui l’avait poussé à quitter l’ADEMA pour créer le RPM ? Nul ne saurait le dire. Surtout que l’homme se défend de venir faire de la politique dans ce cadre spirituel de célébration du Maouloud.
Le président du Rassemblement pour le Mali avait, en effet, d’entrée de jeu, indiqué qu’il n’est pas là pour faire de la politique. Une façon pour lui de clouer le bec à ses détracteurs politiques qui ne manqueront certainement pas de faire un lien entre cette sortie et ses activités politiques.
Abdoulaye DIARRA
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