En tant que maliens, nous avons tous été surpris, voire indignés d’entendre que le Tchad figure sur la liste des pays visés par le décret anti- immigration de Donald Trump. Comment se fait-il que ce pays si impliqué dans la lutte contre le djihadisme, ce pays qui a vu tant de ses valeureux soldats morts sur les champs de bataille soit si mal récompensé ? Il est donc normal et compréhensif que IBK monte au crénau pour défendre ce pays frère qui s’identifie presque à nous. Il est clair et même certain que malgré le communiqué de presse de la présidence, les tractations diplomatiques seront déployées à d’autres niveaux et ce dans la plus grande discrétion. Cette sanction injuste à nos yeux qui frappe N’Djamena tombe à un très mauvais moment où le G5-Sahel a besoin de toutes ses forces pour un démarrage réussi. Il est fort à craindre que ce décret ne soit déstabilisateur. IBK en tant que Président en exercice du G5-Sahel a compris qu’il faille pour lui être au four et au moulin, défendre à tout prix le Tchad à la mesure de son engagement, de l’engagement du Tchad dans la force qui sera mise en place. Souhaitons vraiment que sa plaidoirie fasse plier le locataire de la maison blanche même si nous sommes un petit pays. Peut-être que nous devons compter aussi avec la France qui sera, c’est sûr mieux écoutée que nous parce que plus puissante. Mais attention, voyons quelle a été la motivation qui a fait que nos amis Tchadiens figurent sur cette liste noire ? Est-ce un hasard ou un procès d’intention ? Les Etats-Unis ont d’autres yeux et d’autres oreilles que nous n’avons pas surtout qu’ils sont convaincus que des Djihadistes se cachent dans ce pays. Encore que pour les Etats-Unis, la SELECA qui a déstabilisé la Centrafrique avait ses bases arrières au Tchad. Que dire encore de la chute de Bozizé provoquée par la dite rébellion venant du Nord et qui a transformé la configuration de la République Centrafricaine. Donc IBK doit à la faveur de tout son expérience savoir là où poser le pied. Il doit en homme d’Etat averti, assisté de ses conseillers, analyser tous les paramètres pour réussir dans la mission de faire ramener les Etats-Unis à la raison. Il ne doit pas oublier qu’il ya une sorte de réciprocité entre la conséquence et la cause. Il faut souvent savoir agir sur la cause pour avoir raison de la conséquence. On lui souhaite le succès et la bénédiction de tous les maliens.
A. Yérélé