Le Président de la République, Chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéïta, l’a promis aux Enfants. «Votre avenir sera assuré, c’est mon devoir vos vies seront préservées». C’était à l’occasion de la commémoration de la Journée de l’Enfant Africain, tenue ce jour 17 juin 2019 au Palais de la Culture avec comme thème : «Action Humanitaire en Afrique: les Droits des enfants d’abord ».
Encore sous le choc des événements tragiques à Sobane-Da, le Président de la République a laissé parler son cœur en face des enfants qui ont souhaité, à travers le discours du Président du Parlement des Enfants, que leur vie soit assurée dans les zones et en périodes de conflits.
Le Président de la République a rappelé l’Histoire des enfants de Soweto, tombés sous les balles de l’Apartheid, une histoire retracée par un documentaire. Et IBK d’expliquer : «Je ne puis jamais revoir ce documentaire poignant, émouvant, la dernière tombe à Dimbaza et ce documentaire vous prend à la gorge, qui que vous soyez. Mais l’ayant vu, je pensais avoir été au bout de l’horreur et ayant su également (exemple en Tchécoslovaquie, un village qui avait été rasé jusqu’à la dernière construction humaine…hommes, enfants, femmes tués jusque dans les lieux de culte). Tout cela pour moi, c’était l’histoire, quelque part, d’ordre théorique».
Exprimant sa tristesse face aux attaques terroristes qui ont secoué le pays en ces derniers temps, le Chef de l’Etat dira : « Mais quand par deux fois maintenant je me trouve en mon propre pays devant l’horreur à Ogossagou et quelques jours à Sobane-Da devant ces 5 tombes, vous ne pouvez pas imaginer mon sentiment et imaginer que 24 jeunes corps innocents gisaient là, dans la terre malienne du fait de la haine, de la barbarie, de la bêtise humaine ».
Si cette situation a obligé le Président IBK à exprimer sa crainte, il nourrit tout de même l’espoir d’avoir entendu des enfants le temps de l’union sacrée. Avant d’ajouter : « Mais comme vous m’aidez à répéter, tant c’est l’évidence, quand il est clair que l’heure n’est pas à ses postures, l’heure ne devait pas être à des postures, l’heure devrait être de penser au Mali, à la survie du Mali, à l’existence du Mali. Si l’aujourd’hui de cela est en cause, l’on se doit, si l’on est responsable, de faire en sorte que nous nous attelions à la seule tâche qui devrait prévaloir aujourd’hui, celle de la stabilisation du pays, celle de la lutte contre ceux-là qui sont contre nos valeurs, qui ne veulent pas de l’école dans les zones où ils ont pu abuser nos parents, qui sont décidés, déterminés, déchaînés à abattre tout ce qui est d’ordre civilisationnel, contraire à leurs élucubrations et à leurs inepties. Cela est aujourd’hui pour nous une tâche d’urgence absolue, faire en sorte que le Mali puisse les bouter hors de son territoire, que le Mali puisse retrouver la paix et la stabilité et continuer sa marche en avant dans un contexte difficile ».
Le Président de la République se dit conscient que, pour notre sécurité, pour la paix au Mali, il faut une armée qui sache nous défendre ; car, selon lui, quelle que soit l’amitié, quelle que soit la bonne volonté d’un ami, il ne peut faire que ce qu’il peut, l’essentiel ne viendra jamais que de nous-mêmes. «Notre défense, notre sécurité c’est à nous de les assurer. L’armée, je le dis, je le répète urbi-orbi est l’outil, l’instrument de la décision politique, est l’instrument de la fermeté des positions, est en fait le souverain garant de votre indépendance, de votre dignité. Et sachez mes enfants que nuit et jour nous travaillons à faire en sorte que nous ayons une armée à hauteur de mission, capable de vous défendre, capable de protéger vos jeunes vies, capable de faire en sorte que la vie revienne dans les Régions d’où elle a été chassée, que dans le Centre du Mali par un maillage intelligent, l’Etat revienne et se consacre encore à ses devoirs régaliens, dans le social, dans l’économique et en assurant le quotidien d’un Etat normal, en faisant en sorte que ceux qui servent l’Etat là-bas, ceux qui signifient là-bas, ceux qui vont incarner l’Etat là-bas soient eux-mêmes sécurisés », a indiqué le Président de la République.
C’est une tâche pas facile, estime le Président IBK, qui rassure s’y atteler nuit et jour et tâchera de le faire. Ainsi a-t-il souhaité que tous au Mali comprennent dès maintenant que le temps n’est plus aux postures.
A ces détracteurs politiques, il dira : «L’élection présidentielle au Mali est derrière nous, le Président du Mali est élu, il est élu pour 5 ans, seul Allahou Soubhana Wat’Allah peut contrarier ce temps-là, et, pendant ce temps-là, il tend la main pour que tous les enfants du Mali viennent et qu’ainsi qu’il nous plait, nous nous mettions au travail pour le bonheur du Mali et du seul Mali. Moi, je n’ai pas d’autres agendas, je ne saurais en avoir. Mais, ce temps-là, de la mission, du mandat, je ferais tout ce que je pourrais faire et que je devrais faire pour que ce pays avance, et ce pays avancera ».
Le Chef de l’Etat a exprimé son « devoir » d’assurer l’avenir des enfants dont il s’est engagé de préserver la vie.
Cyril ADOHOUN