Humeur! Les ravages de la rumeur publique

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Actuellement dans notre pays en général et à Bamako en particulier, dame rumeur est plus  meurtrière qu’un tir de rafale.

 

Voilà en effet la triste et lamentable réalité vécue par les citoyens maliens, singulièrement ceux de Bamako et  de  certaines grandes villes du pays, après la multiplication en série de plusieurs attaques barbares et meurtrières orchestrées par des cohortes de « bandits armées » (selon une expression consacrée) dans le nord de notre pays. De nombreux camps sont ainsi attaqués l’un après l’autre  et selon toujours «Dame rumeur» (à défaut de vrais chiffres officiels), l’on y dénombre de part et d’autre  de nombreuses pertes en vies humaines. D’horribles crimes constatés sur place portent la marque  particulièrement abominable et sauvage des assaillants touaregs du MNLA. Leur mode opératoire ressemble à bien des égards à ceux du mouvement terroriste d’Aqmi, également indexé par la communauté internationale comme étant l’un des principaux commanditaires des attaques meurtrières perpétrées par la secte Boko Haram au Nigeria. Des ramifications de cette « nébuleuse » islamo-terroriste existeraient dans plusieurs Etats de l’Afrique au sud du Sahara.

Si les « rebelles » ont plus ou moins gagné la première bataille médiatique (imaginez l’inénarrable panique générale qui s’est emparé de toute la capitale malienne le vendredi dernier), cette «crise gravissime»  pour reprendre une expression du professeur Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée nationale aura au moins le mérite de renforcer la cohésion et l’unité nationale, d’accélérer les bases d’une solidarité nationale vers une réelle et profonde  refondation de l’armée malienne. Mais aussi, de rappeler à l’ordre certains de nos confrères (presse écrite, radios) qui ne font pas toujours attention à ce qu’ils disent ou écrivent dans leurs canards enflammés, comme s’ils faisaient volontairement fi des risques graves de manipulation ou d’intoxication qui peuvent  s’emparer ensuite d’une opinion publique fébrile et subrepticement   surchauffée à blanc par les ravages d’informations souvent dénuées de tout sens critique, quand elles ne sont pas simplement erronées ou surréalistes.

L’heure est si grave que ces manquements professionnels qui hypothèquent dangereusement notre tranquillité sociale doivent être bannis et punis avec la plus grande sévérité. De toute évidence, le printemps de la presse  malienne s’est vite transformée depuis quelques jours et – à la faveur de cette poussée de fièvre –  en un détestable sale temps de la presse malienne. Il s’agit, vous l’avez compris  de  tous ceux qui se sont  laissés embarqués naïvement dans le piège grossier et grotesque tendus par les sulfureux communicants du MNRA). L’on constate qu’en lieu et place de la diffusion à grande échelle d’une information pure et vraie, « patriotique » en ce temps de guerre,  c’est désormais le règne le plus abject des rumeurs. Les rumeurs les plus folles,  « inimaginables », sur les différents acteurs impliqués au plus haut niveau dans la gestion responsable, méticuleuse de ce nouvel irrédentisme touareg, c’est-à-dire de tous ceux qui sont affiliés aux idées et à la cause de ce mouvement, qui a aussi connu d’autres ancêtres dans le passé. Mais tous les gouvernements successifs – de 1960 à nos jours – ont surtout mis en avant le caractère uni et indivisible de l’intégrité territoriale de notre pays, avant l’acceptation de tout processus de négociation autour d’une table.

Batouala 

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