Humanitaire : Faute de financement, l’AMALDEME est menaçée de fermeture

0

« Si une action urgente et d’envergure n’est pas menée pour soutenir le Centre médico-psycho-éducatif de l’AMALDEME, la seule institution de prise en charge des enfants handicapés mentaux du Mali, la structure risque à court terme de fermer ». C’est par cette phrase que Mme Sissoko Oulematou, présidente de l’Association Voie et Vision femme et enfant du deuxième millénaire (AVOVIFE), a attiré l’attention des autorités et des populations maliennes sur le danger qui attend le centre de l’ALMALDEME.

Le Centre médico-psycho-éducatif de l’AMALDEME est menacé de fermeture pour défaut de financement. Mieux que de tirer la sonnette d’alerte pour que des âmes sensibles volent aux secours de cette institution qui est la seule qui assure la prise en charge des enfants handicapés mentaux au Mali, dans la nuit du 24 décembre 2009, l’Association Voie et Vision du deuxième millénaire, présidée par Mme Sissoko Oulematou, en partenariat avec la Cité des enfants, a organisé à l’espace EDEN Village, une soirée caritative en faveur des enfants déficients mentaux de l’ALMALDEME à Bamako.

Intitulée « Les mille bougies 2009 », le diner gala, visait à collecter des fonds au profit des enfants déficients mentaux de l’AMALDEME. Et pour que ce réveillon de bienveillance soit gravé en lettre d’or dans les esprits de tous âmes de bon cœur qui ont bien voulu soutenir l’association Voie et Vision du deuxième millénaire de Mme Sissoko Oulematou, la femme de Manka Moussa Sissoko, directeur de l’ANPE, les organisateurs avaient concocté un programme des grands jours : Défilé de mode, diner, vente aux enchères, tombola, don en public et un concert.

C’est la troupe Sewa de N’Tji Diarra qui a eu le privilège de démarrer le concert. Des danseurs aussi motivés que des percussionnistes, ont tenu l’assistance en halène avec leur talent. Mis dans l’ambiance de la fête, les bienfaiteurs pouvaient suivre le discours de Mme Sissoko Oulematou. Elle a rappelé que l’association Voie et Vision du deuxième millénaire (AVOVIFE), fidèle à sa tradition d’œuvre en faveur des enfants et des femmes en situation difficile, a décidé cette année, de soutenir le Centre Médico-psycho-éducatif, la seule institution de prise en charge des enfants handicapés mentaux du Mali.

« Cette structure, si elle est fort heureusement encore fonctionnelle, il n’en demeure pas moins, qu’elle risque à court terme de fermer si une action urgente et d’envergure n’est pas menée pour la soutenir », a-t-elle déclaré. Avant d’ajouter que depuis le rappel à Dieu de sa fondatrice, il y a tout juste trois ans, l’AMALDEME bat sérieusement des ailes, faute de moyens financiers pour son fonctionnement en dépit héla de la grande fierté procurée par son centre pionnier dans la sous région. «L’organisation citoyen-ne qu’est AVOVIFE est révoltée devant la disparition programmée d’un joyau de ce genre », a-t-elle déclaré. Elle a rappelé que l’AMALDEME est l’idée d’une mère d’enfants handicapés mentaux, qui de sa résidence française a manifesté une grande sensibilité à l’émoi et aux cris du cœur de ses sœurs maliennes, en décidant de leur donner espoir dans le combat quotidien qu’elles mènent contre ce fléau source de préjugé sociaux négatifs.

Pour sa part, Broulaye Traoré, Président de l’AMALDEME, dans sa présentation de l’association, dira qu’elle a été créée le 31 juillet 1984 et reconnue d’utilité publique en janvier 1996. Il a ajouté qu’elle a pour but la prise en charge de la problématique de la déficience mentale par un certain nombre d’actions que sont : la prévention du handicap mentale, la promotion de la justice sociale et la défense des droits humains des personnes handicapées mentales, la rééducation fonctionnelle des enfants ayant d’autres handicaps associés à leur déficience mentale, la scolarisation et la mise en apprentissage, l’insertion familiale, sociale économique et professionnelle des personnes handicapées mentales ayant retrouvé assez d’autonomie pour ce faire et l’appui-conseil aux parents d’enfants handicapés mentaux.

Broulaye Traoré a révélé que de sa création à nos jours, l’AMALDEME à travers ses structures de prise en charge comme le Centre médico-psycho-éducatif de Lafiabougou, son institution principale, a accueilli, évalué et éduqué avec plus ou moins de succès 3910 enfants âgés de 3 mois et plus, dont 1995 filles et 1915 garçons de 1987, à la date de novembre 2009. « Parmi ces enfants admis à la prise en charge, nous avons rencontré les catégories suivantes : 415 atteints du syndrome de DOWN ou trisomie 21, 477 infimes moteurs cérébraux, 298 microcéphales, 96 hydrocéphales, 972 retard mental sans handicap associé, 544 atteints de séquelles de convulsions diverses, 496 avec déficience mentale de causes jusque là inconnues, 195 épileptiques et 417 autistes », a-t-il indiqué.

Avant de révéler que les frais de fonctionnement de l’ensemble de ces services auquel il faut ajouter ceux de la cantine et du carburant pour les cars de l’AMALDEME destinés au transport des enfants coûtent par mois la somme de 1 832 560 FCFA. Il a ajouté qu’en plus de ce montant, il faut faire face à 2 350 000 FCFA de salaire et cotisation sociale des agents à chaque fin de mois aussi bien que la facture d’électricité dont la moyenne mensuelle s’élève à 200 000 FCFA et de téléphone dont la moyenne mensuelle atteint également 60 000 FCFA.

« Nous espérons que cette lourde charge mensuelle ne sera plus désormais un cauchemar pour les membres de l’association et les travailleurs de l’AMALDEME grâce à votre générosité de ce soir et de toujours », a-t-il conclu. Après l’intervention de Mme Diawara Aminata de la fondation orange qui s’est engagée depuis peu aux côtés de l’AMALDEME pour le bonheur des enfants déficients mentaux maliens, les invités ont pu suivre le défilé de mode Mme Dou Diarra, styliste malienne et la prestation des artistes Leou Terera et Mbaou Tounkara. La série de don a démarré par l’action de Hameye Cissé et de Makan Koné, président de la Maison de la Presse. Au nom de la presse malienne, ces responsables ont remis la somme de 200 000 Fcfa pour aider l’AMALDEME.

Assane Koné

 

 

Commentaires via Facebook :