Hôpital Gabriel Touré : Une triste réputation

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Hôpital Gabriel Touré : Une triste réputation
Hôpital Gabriel Touré

D’aucuns l’appellent “le mouroir national”, d’autres, “la morgue nationale”.

L’hôpital Gabriel Touré, est malade. Très malade.

On y entre en marchant, on en ressort les pieds devant, à bord d’un corbillard.

Actuellement, au Gabriel Touré, on ne compte plus les morts par négligence, ou par incompétence.

 

Ici, les interventions chirurgicales sont devenues délicates et se soldent très souvent par la mort du patient.

Anesthésiés le plus souvent, par le coût des anesthésies et autres médicaments, certains malades n’ont d’autre choix que de se faire opérer à “ciel ouvert”.

Pire, pour une simple entorse, on pourrait vous amputer une jambe, ou un bras.

Pour une inflammation à la langue, on vous rend muet pour le restant de vos jours.

De plus, au guichet, on vous laisse mourir pour une banale histoire de monnaie.

Aux urgences, les pauvres malades sont abandonnés à eux-mêmes, jusqu’à ce que mort s’en suive, lorsque ils n’ont pas d’argent.

Dans les salles d’hospitalisation, le spectacle est tout aussi révoltant.

Les malades voient impuissants, leurs médicaments volés, ou leurs porte-monnaies disparaître. Pour une injection ou un sérum à monter, l’infirmier vous tend, impitoyable, la main.

 

 

Dans les couloirs mal éclairés, les poubelles dégagent des odeurs nauséabondes.

En pédiatrie, la “torture” des enfants est monnaie courante.

Les parents des patients sans ressources financières, s’en remettent à Dieu. Car, se souvient-on les plaintes déposées contre certains médecins, pour “homicide volontaire”, sont restées sans suite.

 

 

A la morgue, les brancardiers font la loi : ou vous déboursez les sous, ou on abandonne votre “cadavre” aux mouches !

Et, la nuit tombée, la cour de l’hôpital prend des airs de fêtes. Elle devient le lieu privilégié des rendez-vous. Le thé coule à flot, les grillades, servies à volonté. Adieu, les malades et leurs gémissements. Et, si par malheur, votre malade agonise, ne vous fatiguez pas !

Occupés qu’ils sont, petits médecins et infirmiers ne vous seront d’aucun secours. A moins que dans vos poches craquent des billets de banques.

 

 

Le citoyen malien est désarmé et impuissant

Il y a pas à dire, le chemin est encore long à l’hôpital Gabriel Touré. Mais surtout, jonché d’obstacles de toutes natures dressés par ceux-là mêmes qui doivent défier la mort pour sauver des vies, mais qui, souvent l’arrachent ou l’abrègent.

A titre d’exemple, (entre autres) cette macabre mise en scène dont une famille originaire du pays dogon a été victime il y a quelques années en plus de sa douleur d’avoir perdu un être cher dans la force de l’âge et pour lequel tous les espoirs étaient permis.

 

 

Cette horrible histoire, rappelons-là.

Un jeune homme devait subir une petite intervention chirurgicale à un bras. Trois fois rien. Pas de quoi paniquer dans la famille, puisqu’il était entre les mains d’un grand manitou parmi nos spécialistes, Monsieur le Professeur lui-même, dans la clinique où il est beaucoup plus disponible et appliqué qu’à l’hôpital. Pas d’affolement donc.

 

 

A la clinique, anesthésie générale. Pour une opération sur un bras. Erreur dans l’anesthésie du fait de la non-qualification d’un agent ? Et tout le drame !

 

 

Le jeune passa de vie à trépas. Et là, scandale ! On ajouta la malhonnêteté à l’honneur. Le mépris à l’irresponsabilité.

Monsieur le Professeur fit déposer le corps dans les services de l’hôpital où il exerce et est “grand quelqu’un”.

Et on en appelle à la solidarité de corps et d’intérêt. Afin que l’acte de décès affirme que toute cette affaire s’est déroulée dans le service public. Dans les normes. Et que seule la fatalité s’en est mêlée.

 

 

Fatalitas ! Certain confrère qui refusa d’entrer dans le jeu, et, tout est foutu ! Dernier recours, un autre professeur, grand quelqu’un scientifique. Politique aussi ? A coup sûr !

Médecin légiste à ses heures perdues, celui qui connaît et pratique activement la solidarité refusa de pratiquer l’autopsie demandée par la famille. Pas d’autopsie, donc, pas de preuve contre son confrère. Les non-confrères ?

Qu’ils crèvent donc ! Mais, parfois, il y a ce grain de sable qui fout en l’air les meilleurs échafaudages.

L’autopsie eut donc lieu. Ce relaté plus haut a été mis à jour.

Et alors ?

Eh bien, le nombre de gardés à vue s’était momentanément accru dans un poste de police de la capitale. Mais, nos liens de cousinage ont être réveillés et sollicités.

L’affaire a été donc étouffée.

Mais, le crime impuni, est encore plus grand crime.

 

Boubacar Sankaré

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2 COMMENTAIRES

  1. Peut être qu’un Bon choix et une tres bonne remuneration des postes sensibles aiderait a mieux gerer les profs et specialistes qui sont partages entre l’hopital et la Clinique.

    • c’est très con monsieur le journaliste. Il faut d’abord faire des enquêtes avant de publier du n’importe quoi? Qui a perdu son argent? Qui a volé l’argent du patient? Tu as vu le médecin prendre l’argent du patient et tu ne l’as pas dénoncé. Alors tu es pire que le voleur. Monsieur s’il vous plait arrêter d’écrire des conneries dans vos journaux. Il faut d’abord faire des enquêtes, tu es un vrai idiot. quelqu’un a perdu son argent; réponse c’est le médecin qui redresse ton bangala qui l’a pris. espèce de taré!!!!
      Chaque jour ils viennent voler nos motos, nos téléphones, nos ordinateurs, rien n’y fait. Si vous avez besoin d’éclaircissements je t’invite à la direction; il y a un chargé à la communication. Notre rôle n’est pas d’humilier nos patients, nous sommes tenus par le secret professionnel sinon nous avons aussi beaucoup à raconter, et je sais que ça va venir. Connais-tu l’organigramme de l’hôpital. Quels sont les rôles du médecin, de l’infirmier, de l’administration hospitalière

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