A l’ami, à l’écrivain, au journaliste, au chroniqueur et enfin au Directeur de la Communication présidentielle au Secrétariat général de la présidence du Mali.
J’ai connu Adam Thiam au milieu des années 1970. Mais c’est à Washington DC USA, au cours des années 1996-1997, que nos relations se sont approfondies et sont devenues excellentes. Adam venait de quitter Boston où il avait achevé ses études à l’Université Harvard. Il transféra à Washington DC à l’initiative de l’Ambassadeur Cheick Oumar Diarrah qui l’avait rencontré à Boston lors d’un séjour effectué dans cette métropole avant sa nomination aux fonctions d’Ambassadeur auprès des États-Unis. Adam a joué un rôle clé dans la préparation de la Première rencontre de la Diaspora malienne établie aux Etats-Unis qui s’est déroulée dans l’enceinte de la Chancellerie en décembre 1995.
De nos multiples conversations à Washington DC, je garde de lui l’image d’un homme d’une grande culture, sympathique et jovial, toujours souriant, et prêt à débattre. Adam a joué un rôle inestimable dans ma formation universitaire. Car, au cours de ces années-là, j’étais étudiant à Columbia Union College (devenue depuis Washington Adventist University de Takoma Park), Adam m’a beaucoup aidé dans mes rédactions, en utilisant de sa solide formation académique, à la fois, Anglaise et Américaine (cf. son passage à la Kennedy School of Government de l’Université d’Harvard). Maitrisant parfaitement l’Anglais, il était toujours disposé à transmettre son immense savoir à tous ceux qui, comme moi, étaient avides de connaissances. Ainsi, c’est grâce à Adam que j’ai pu maîtriser la théorie du (SWOT : Strengths, Weaknesses, Opportunities, and Threats) : une technique analysant les points forts et les faiblesses d’une situation tout en ayant une vue des causes internes et externes du problème.
Cet hommage post-mortem utilise cette technique dont Adam Thiam était un spécialiste.
Rentré au bercail, après Washington DC, il a servi au journal Le Républicain. Ses analyses dans cette publication constituaient une sorte de délectation de l’esprit, car elles étaient, à la fois, pointues, rigoureuses et, souvent, sarcastiques comme savent l’être les Britanniques.
Je tiens à rendre un vibrant hommage à cet intellectuel de grande envergure qui était doté d’une plume acérée mais élégante tout en étant un débateur pondéré, jamais fâché, avec son contradicteur.
Adam et moi, en dépit de l’estime réciproque qu’on se vouait, avions de profonde divergences idéologiques. Venant d’une famille originellement PSP, Adam avait une conception conservatrice, diamétralement opposée à la mienne qui était nourrie à l’idéologie nationaliste, révolutionnaire et patriotique de l’USRDA, ce grand parti qui, sous l’égide du Président Modibo Keïta, a libéré le pays du joug colonial tout en jetant les bases d’une économie nationale indépendante guidée par la satisfaction des aspirations fondamentales du Peuple Malien. Adam et moi défendions âprement chacun son point de vue, mais dans une très grande civilité. Nous nous enrichissions mutuellement lors de ces joutes intellectuelles.
L’impératif majeur qui s’impose à tous les Patriotes soucieux du devenir de la Nation Malienne c’est d’enrayer cette spirale négative, de refonder un Nouveau Contrat Social et placer le Mali sur la trajectoire historique de son Destin, à l’instar des Pères fondateurs de la République du Mali en 1960, à savoir Un Peuple Debout, armé d’un But, d’une Foi inébranlable au triomphe de la Justice, du Progrès matériel et spirituel pour tous les Peuples du Continent.
A sa Chère et brave épouse, Mme Thiam Djénéba Dicko et à ses adorables enfants Raki, Jaffar et à toute la Famille Thiam, recevez mes condoléances profondes et l’expression de mes sentiments de solidarité en cette douloureuse circonstance.
Adieu, Mon Cher Ami. Puisse ALLAH, le Seigneur de l’Univers, t’accorder Sa Grâce, Sa Miséricorde et t’accueillir en Son Royaume et que ton âme repose en paix.
Washington DC, le 20 Mars 2021.
Moussa Sow