Le 13 octobre 2008, quatre heures vingt et cinq minutes à l’hôpital Gabriel Touré, s’éteignait un grand patriote Malien, Moussa Keita à l’âge de 61 ans. Nonobstant, l’imperfection humaine, nous pouvons dire que cet homme avait des qualités : patriote, social, altruiste. Homme de culture et journaliste model donnant satisfaction à presque tous ceux qui ont collaboré avec lui.
Il est bon de rappeler ou de faire savoir qu’il joua un grand rôle dans l’espace médiatique malien de l’ère démocratique. Sur les ondes des radios de proximité (radios libres) en tant que chroniqueur, investigateur et analyste politique soucieux de la liberté d’expression, Moussa Keita apporta éloquemment la contradiction sur la gouvernance de 1994 à 2002.
Devenant le secrétaire général de l’Union des radios diffusion et télévisions libres (URTEL), il a fait du défi linguistique son cheval de bataille, en rendant intelligible pour la plus grande masse de la population, l’hermétique langage politique. Sa station (Radio Patriote), fut celle des sans voix où tout le monde pouvait s’exprimer. Il se battait pour faire entendre la voix de tous, même s’il n’était pas forcement d’accord avec eux. Au delà de sa radio, il oeuvra énormément à rétablir une certaine vérité pour éviter à notre pays de subir des sanctions internationales susceptibles d’aboutir à la privation des mannes financières.
En son temps, il contribuera avec son parti (Parti écologiste pour l’intégration PEI) à la baisse de la tension politique qui prévalait par la création du collectif des partis politiques. Il arrive à ramener les partis politiques à s’asseoir, se parler et aider à l’élaboration des textes fondamentaux du pays. Ce qui n’était pas donné à tous, vu l’antagonisme exacerbé entre les grands partis de l’époque. Sa sociabilité élevée était telle qu’il avait une immense connaissance de nos structures sociales et morales.
Il fut un homme très sensible à l’injustice sociale contre laquelle il lutta toute sa vie durant, partout où il était et contre n’importe quelle affinité dans ce domaine. Naturellement, ce qui en lui, semblait étonnant par les temps qui couraient était son altruisme sans limite. Il donnait aux nécessiteux qui se présentaient à lui, tout ce qu’il pouvait. Que le problème soit intellectuel, moral, sentimental ou même financier, il se dépouillait pour la cause.
S’il ne pouvait solutionner, il donnait espoir et mettait en branle les réseaux adéquats à cet effet. Rarement, il disait non à son semblable et s’efforçait à partager la peine de l’autre. Il était compatissant, ce qui lui a valu de la part de ses collaborateurs de Radio Patriote, le surnom de Jésus. Ce sobriquet qu’il a porté évoquait son altruisme manifeste, le réconfort moral qu’il procurait s’il ne pouvait pas matériellement solutionner le problème de son prochain.
Ingénieur conseil en propriété intellectuelle, en 1990, il fut très apprécié à l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI) à Yaoundé au Cameroun. N’eut été l’amour pour sa patrie, il y serait resté pour le compte du cabinet Cazenave (plus grand cabinet camerounais de propriété intellectuelle).
Moussa Keita fut un peu comme ‘’le messie’’ de l’association des inventeurs de la Côte d’Ivoire. Se servant de sa profession de journaliste, ses investigations sans pareil ont tempéré certaines ardeurs politiques du pouvoir d’Etat.
Tu auras en tout cas été un baromètre pour le pouvoir en place. Ce qui énormément raffermit le caractère démocratique au Mali. Ton combat a-t-il été reconnu ? Ton don de soi, ton humilité, ton amabilité, ta sociabilité, ta compassion, ton humanisme et ton patriotisme doivent être des exemples pour les jeunes journalistes.
Que ces qualités puissent de permettre d’obtenir la mansuétude du Tout Puissant. Que ton combat ici bas ne soit pas vain!
Dors en paix Moussa Keita
Iba Diallo