Les aides ménagères poliment appelées “techniciennes de surface” ou “domestiques” sont généralement les premières à se lever et les dernières à se coucher. Ces aides ménagères occupent un rôle essentiel, voire indispensable dans certains foyers.
Elles sont le fruit d’exode rural. Elles migrent vers la capitale pendant la saison sèche. Certaines fuient pour échapper au mariage forcé. Mais une fois que les premières pluies tombent, elles plient bagages et retournent au village pour les travaux champêtres.
Leurs départs constituent un calvaire pour certaines épouses, car elles laissent un grand vide chez certaines qui laissent tout à leur charge. En ce moment, d’autres font de leur mieux pour jongler entre boulot et travaux ménagers, chose difficile sur le plan professionnel et conjugal souvent car cela demande beaucoup de courage.
Mme Diarra Aïchata Coulibaly est agent commercial dans une entreprise de la place. Son aide-ménagère est rentrée au village depuis plus de 3 mois. Dès lors, elle fait de son mieux pour faire le ménage avant d’aller à son travail. De retour à la maison, elle se met au fourneau pour le repas du soir et aussi le déjeuner du lendemain ayant un mari qui aime manger sain.
“C’est fatiguant. A peine si je dors, entre mes responsabilités professionnelles et mon rôle d’épouse. C’était tellement dur au début que j’ai voulu prendre un congé, mais je me suis résignée. Heureusement je suis dans une famille nucléaire donc pas de pression de ma belle-famille et mon mari est compréhensif”.
Cependant, ajoute notre interlocutrice, « souvent c’est difficile pour moi d’accomplir mon devoir conjugal car avec la fatigue je m’endors juste après ma douche. Ça peut frustrer mon mari et entraîner des désaccords. Ma bonne est restée 2 ans avec moi. Je comprends donc qu’elle rentre”.
Pendant que certaines reprennent tout en main en attendant de trouver une autre aide-ménagère, d’autres se lamentent sur leur sort.
Tous les coups sont bons pour les arnaqueurs. Ainsi avec cette rupture certains profitent pour plumer des gens en cherchant des filles contre une ristourne de 5000 F CFA au titre de frais de déplacement ! Au bout de quelques jours, la jeune fille quitte sans prévenir. S’ajoute à cette rareté l’augmentation des salaires qui varient entre 12 500 F CFA et plus.
Oumou Fofana