Hivernage à Bamako : Les soucis pour les patronnes de bonnes dans les ménages commencent

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Elles sont les premières à se réveiller à Bamako et les dernières à se coucher. Il s’agit là des aide-ménagères que d’aucuns appellent les bonnes, les servantes, les domestiques et même les « 52 ». Choisissez donc le terme qui vous convient !

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Elles viennent généralement du fin fond du pays pour Bamako, guidées par des raisons diverses. Les unes viennent pour chercher leur trousseau de mariage et les autres pour chercher de quoi secourir la famille pendant les périodes de soudure. Elles sont généralement à Bamako pour 9 mois. C”est-à-dire pendant toute la saison sèche et rejoignent leurs parents pendant l’hivernage pour aider aux travaux champêtres.

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Elles sont les piliers de nos familles à Bamako mêmes si certains ont du mal à l’accepter. En effet, elles participent à tous les travaux. Elles sont les premières à se réveiller pour préparer le petit déjeuner pendant que les patrons (puisque c’est comme cela qu’ils se font appeler) font encore la grasse matinée. C’est l’aide-ménagère qui prépare aussi les enfants pour l’école ou la maternelle. La plupart, surtout celles dont les patronnes sont employées, tiennent la cuisine. Elles doivent impérativement faire le linge et la vaisselle et même, pour certaines, le petit commerce. Dans leur travail, il n’y a aucun repos et leur salaire varie entre 6000 et 7500 francs CFA selon les familles. Malheur pour elles s’il leur arrive de casser une objet en verre ou même de perdre une cuillère ! En de pareille situation, les patronnes les plus indulgentes passent par le sermon. Mais pour d’autres, la valeur de ces objets est directement amputée sur un salaire qui est le plus souvent en retard. En cas de maladie, elles se prennent en charge à l’exception de quelques unes qui reçoivent quelques comprimés d’un des membres de la famille. 

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En cette période d’hivernage, nombre de ces servantes sont rentrées au bercail pour des raisons précitées. Et ne vous faites jamais inviter dans une de ces familles au risque de ne pas être déçu parce que l’employée qui était appelée à tout faire, même l’entretien du chef de famille, n’est malheureusement plus là pour le faire.

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Les règles d’hygiène enseignées à la bonne ne sont plus de mise. Monsieur qui s’empressait de venir aux heures de pause pour se mettre quelque chose sous la dent ne le fait plus car l’heure habituelle pour le repas a changé parce désormais, en cette période de vacances, c’est Madame et ses filles qui sont au ménage. Et puisqu’elles ne sont pas habituées à faire le linge, elles sont obligées de recruter une autre personne dans le voisinage pour travail.

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Les quelques domestiques que nous trouvons dans les familles n’ont accepté de rester qu’après de longues négociations. Quelques-unes restent parce qu’elles sont beaucoup mieux rétribuées ou amadouées comme jamais auparavant. C’est le moment où elles ont les couvre de présents et d’attentions. Il y a des patronnes qui se déplacent jusque dans le village de leur servante pour demander l’autorisation de leurs parents qu’elle passe l’hivernage chez elles, recourant, pour cela, à une surenchère de générosité.

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Somme toute, les réalités de la ville sont telles que nos familles ont du mal à se passer des services des aide-ménagères. Ceci étant, pourquoi ne pas les ménager ? Ou les traiter comme des humains à revenu modeste qui sont venus apprendre et qui cherchent à s’assurer le minimum pour venir en aide à leurs parents dans le pays profond ?

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Abdoul Karim Maïga

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