L’inondation, l’effondrement des maisons à usage d’habitation, le mauvais état des routes, la défaillance de l’électricité sont entre autres les difficultés auxquelles les populations de la capitale malienne (Bamako) sont confrontées pendant cette saison pluvieuse. Il suffit de faire une simple observation durant cette période hivernale pour se rendre compte de cette réalité.
A chaque début d’hivernage commencent les calvaires des Bamakois. Il s’est avéré que les habitants de la capitale malienne (Bamako) s’inquiètent de plus en plus face aux conséquences désastreuses des pluies diluviennes. De l’entame de la saison pluvieuse au Mali, du mois de juin dernier à nos jours, il y a eu déjà des cas d’inondation à Bamako et à l’intérieur du pays avec des dégâts énormes comme l’effondrement des maisons à usage d’habitation, le mauvais état des routes causant les accidents de circulation, la défaillance de l’électricité qui perturbe le bon fonctionnement des services. Et tous ces dégâts peuvent occasionner mort d’homme. Les causes de ces inondations sont nombreuses. On peut citer entre autres, le manque de curage des caniveaux par les autorités, l’incivisme de certains citoyens, etc.
Selon Souleymane Traoré, Professeur en économie de l’information, l’inondation à Bamako fait que les routes ne sont pas en bon état. « Et pourtant nous avons des structures qui doivent s’occuper de l’entretien des routes. Mais hélas, je me pose la question qu’est-ce qu’elles font », a-t-il mentionné.
L’enseignante Fily Sidibé accuse la population, aussi bien que l’Etat par rapport à l’inondation qui peut être empêchée en amont à travers des actes et des décisions idoines. « L’Etat est le premier responsable. Nous également, c’est-à-dire la population, nous avons également notre part de responsabilité. Donc, il faut les actes pour un changement positif ! », a-t-elle dit.
L’ingénieur Ahmadou Bakayoko évoque que le problème de l’inondation a plusieurs paramètres. L’inondation étant un problème sérieux pour la population, dit-il, il y a nécessité d’avoir des solutions durables. « La mauvaise conception des plans d’urbanisation de Bamako et ses alentours est un facteur très important et sérieux qui doit être analysée et solutionnée par les autorités (locales, régionales et nationale). La distribution des parcelles à usage d’habitation de façon anarchique sans tenir compte des événements pluviométriques doit cesser. Malheureusement Bamako est comme un grand village avec le laisser-aller », a-t-il dit. A ses dires, des erreurs de conception, notamment le manque d’infrastructures pour l’écoulement des eaux de pluies (Caniveaux) ne peuvent qu’accentuer le problème. A l’en croire, le manque de maintenance des caniveaux existe aussi. « Dans le passé, au début de chaque période d’hivernage, les chefs de familles décidaient un jour de salubrité dans le quartier et chaque famille se rassurait que le segment devant la maison fût bien nettoyé. Cela n’étant plus le cas alors le manque de responsabilités, de civisme au niveau de la population, est très visible et contribue à ce fléau. Le manque de système adéquat pour la gestion des déchets solides est un problème majeur qui peut être paralysé. En résumé, les raisons de l’inondation sont entre autres, le manque de vision et de leadership au niveau des autorités et le manque d’engagement et d’esprit d’inclusion des populations », a-t-il martelé. Les autorités contactées par nos soins pour qu’elles s’expliquent n’ont pas voulu se prononcer sur le sujet.
Korotoumou Bagayoko, Stagiaire