Histoire de femmes : Ramadan : 24 heures chrono avec une femme au foyer

Depuis la nuit des temps, ici au Mali – nos mamans, sœurs et épouses – se tuent à la tâche afin de faire plaisir et de prendre soin de leurs familles. Ainsi, entre lessive, vaisselle, course et cuisine, la liste est très longue. Mais ces braves dames assurent et assument. Surtout durant ce mois de ramadan quand la corvée se multiplie. Nous avons suivi le parcours journalier d’une adepte.

“Au Mali comme dans nombre de pays africains et occidentaux, les femmes jouent un rôle de premier ordre dans la bonne gestion de la famille. Elles sont les piliers du foyer. Elles s’occupent du ménage, de l’éducation et de bien d’autres choses”, affirme notre interlocutrice du nom de Mme Coulibaly Assan Sy.

Entre deux corvées, elle ajoute : “Ici, la femme est très souvent synonyme de ménage. Ainsi,  depuis le lever jusqu’au coucher du soleil, les tâches domestiques n’en finissent pas, et plus encore pendant le mois de ramadan. Je n’ai même pas une minute pour moi-même”.

“Chaque jour, je dois obligatoirement me réveiller à 2 h, voire à 3 h du matin pour préparer le repas pour les jeuneurs. Ensuite j’enchaîne avec la vaisselle puis l’entretien de la maison. Après, au environ de  8 h,  je me précipite au marché de peur que les produits de qualité ne manquent. A mon retour, vers  10 h, je prépare le déjeuner des enfants qui ne sont pas en âge de jeûner. Ensuite j’ai juste quelques heures de repos avant de remettre les mains à la pâte”.

Pour cette mère de famille, son bonheur découle du bien-être de sa famille. Avec une telle philosophie elle est sûre de ne pas sentir le coup de la fatigue. Elle confie : “Après la prière de 14 h, je commence la préparation des repas de la rupture”.

“Je débute avec la bouillie très appréciée  par la maisonnée. Ensuite le ‘kinkeliba‘ et autres jus comme celui du gingembre, etc. Je poursuis avec la cuisine à proprement parler. Très généralement, je prépare des petits plats comme les hors-d’œuvre, les frites ou les brochettes que les gens dégustent avant d’aller à la prière. Pour finir, je prépare le plat principal, soit du riz, soit des pâtes ou encore des plats locaux comme le tô ou le couscous. Après la prière, je sers le repas. Quand les gens finissent de manger, je débarrasse et je vais une fois de plus faire la vaisselle. Avant de mettre les enfants au lit”.

“Comme vous le voyez, ma journée est très chargée, ceci sans compter les jours de pluie et les jours ou je dois faire la lessive. D’autant plus que je n’ai pas d’aide ménagère qui se font rares pendant l’hivernage. Mais quand même je m’en sors très bien avec un planning que je respecte au pied de la lettre”.

Et de conclure : “Pour ne pas me prendre la tête ou m’énerver à cause de ce dur labeur, je me dis tout simplement que je suis en train d’accomplir mon devoir de bonne épouse et de bonne mère. Je fais ce travail avec un réel plaisir, et j’ai entendu aussi que si tu cuisines pour un jeûneur, tu recevras la même quantité de bénédictions que lui. En plus, le ramadan, c’est juste un mois donc je reste sereine. Que la miséricorde de Dieu soit sur nous tous”. Amen !

Kadidiatou Djiré

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