L’annonce a été officialisée au cours d’un point de presse tenu hier mardi 1er mars au gouvernorat de Bamako. Il s’agit de la naissance d’une Commission provisoire de la mise en place du Haut Conseil National des Organisations de la Société Civile du Mali. Celle-ci est dirigée par Hammane Touré dit « Serpent ». Ce dernier justifie sa démarche par une proposition faite lors des Assises Nationales de la Refondation de fédérer toutes les organisations de la société civile.
Au Mali, nous comptons plusieurs organisations de la société civile. Les deux plus en vue sont le Conseil National de la Société Civile du Mali, dirigé par Boureima Allaye Touré et le Forum des Organisations de la Société Civile au Mali (FOSC) de Bakary Doumbia. Aux côtés de ces deux organisations reconnues par l’Etat il y a la Coalition Citoyenne de la Société Civile pour la Paix, l’Unité et la Réconciliation nationale au Mali (CCSC-PURN) de l’ancien Premier ministre Ahmed Mohamed ag Hamani. Lors des Assises Nationales de la Refondation qui se sont déroulées fin décembre 2021, les participants avaient proposé la mise en place d’une structure unique fédérant toutes les organisations de la société civile au Mali.
Pourtant, comme la plupart des propositions faites lors de ce rassemblement, aucun contenu n’a été donné à cette structure. Il en est de même pour les critères de sa mise en place qui n’ont pas encore été déterminés. C’est dans ce flou juridique que le dénommé Mahamane Touré dit « Serpent » sort de nulle part pour lancer une initiative le 25 janvier dernier. Il a même déjà donné un nom à cette structure en l’appelant Haut Conseil national des organisations de la société civile au Mali.
C’est ainsi que lui et quelques-uns de ses proches sans doute attirés par l’appât du gain facile ont mis en place une commission provisoire chargée de se pencher sur la création de cette nouvelle structure de la société civile. Une aberration. L’homme n’a décidément aucun scrupule. Son désir de tirer profit de toutes les situations n’a aucune limite. L’homme est au cœur de plusieurs initiatives tantôt politiques, tantôt sociales, tantôt sportives, parfois même économiques. Lesquelles ont toutes été vouées à l’échec. Lui-même l’initiateur n’y croit même pas et cherche essentiellement à faire profit.
Qui au Mali ne connait pas Hammane Touré dit « Serpent » ? L’homme qui dit être ancien champion du Mali du saut en hauteur est surtout connu pour être un grand transhumant politique. Difficile de voir un parti où il n’a pas fait un bref passage. C’est le cas de l’Adema-Pasj, le RPM, le Pdes. Il avait même créé un parti politique dénommé l’Union des forces Citoyenne (l’UFCf) sans militants digne de ce nom mais accepté tout de même dans la majorité présidentielle. Une véritable coquille vide. Comme si cela ne lui suffisait pas, il n’avait pas hésité à monter de toute pièce une structure dénommée l’association citoyenne de soutien à Amadou Toumani Touré (ACS-ATT). Il voulait ainsi profiter de la très grande notoriété dont jouissait l’ancien président de la République, feu Amadou Toumani Touré, qui étaient en exil forcé à Dakar, après son renversement en mars 2012. Aussi, on se souvient qu’il avait soutenu feu Ibrahim Boubacar Keita (IBK) à la présidentielle de 2002.
Avant de renverser sa veste pour feu Amadou Toumani Touré en 2007. Et en 2013, il déposa ses baluchons chez la candidate malheureuse de la présidentielle de 2013 sous les couleurs de « l’Alliance Chato 2013», Haïdara Aïchata Cissé. L’homme est donc un habitué de ce genre de transhumance. Actuellement, il cherche en vain à se rapprocher davantage des autorités de la Transition sans doute pour faire partie de l’un des organes soit le gouvernement ou le Conseil National de la Transition (CNT). Certainement qu’il n’arrêtera ces initiatives qu’une fois nommer dans un poste juteux. Ces agitations ne visent donc qu’à attirer l’attention. Il est temps pour les autorités de la Transition de faire le ménage pour que de tels individus sans aucune compétence ne puissent pas continuer à vivre des maigres impôts du pauvre contribuable.
Cheick Bougounta CISSE
Haut Conseil National des Organisations de la Société Civile du Mali? Si c’est l’Etat qui est impliqué dans la préparation et la mise en place de cette faitière c’est que c’en est fini pour la démocratie au Mali. En effet les principes de la démocratie font normalement de la société civile un rempart contre les dérives de l’Etat.
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