Depuis quelques années, les denrées de première nécessité sont inaccessibles à une importante frange de nos populations. Rien ne semble aller et comme le dirait l’autre, «le pays est sur répondeur». C’est cette situation insupportable qui a poussé le vendredi dernier, 19 août 2011, plus de 200 personnes à battre le pavé. Cette marche de protestation est la première d’une longue série programmée par l’UNPR Faso Dambé Ton de Modibo Sangaré.
Il n’est un secret pour personne que nombreux sont les Maliens qui ont de nos jours beaucoup de mal à joindre les deux bouts. Et pour cause, les prix pratiqués sur les denrées de première nécessité sont trop élevés. C’est dans cette optique que le président de l’UNPR Faso Dambé Ton, Modibo Sangaré a organisé une marche de protestation contre la vie chère. Cette marche est partie de la Bourse du Travail pour prendre fin au Monument de la Paix. Les marcheurs scandaient plusieurs slogans dont, entre autres : «Cherté de la vie, ça suffit, halte à l’incurie de l’Etat» ; «Cherté de la vie, à bas la corruption»…
Soulignons que le dispositif sécuritaire était impressionnant. Les agents de sécurité, de la police, de la gendarmerie et de la garde nationale étaient même plus nombreux que les marcheurs au départ. Mais, sur le long de l’itinéraire, avec des slogans accrocheurs comme «Le pays est déchiré, si vous ne sortez pas, nous allons tous mourir de pauvreté», plusieurs personnes se sont jointes à la marche. Faible mobilisation, certes, mais très symbolique. Car, son initiateur entend organiser une longue série de manifestations du genre tous les vendredis jusqu’à satisfaction totale. Et avec la galère généralisée, toute la population risque de saisir cette occasion pour se faire entendre.
Selon l’organisateur de ladite marche, Modibo Sangaré, outre de la cherté de la vie, tous les autres indicateurs déterminant la vie du pays sont au rouge au Mali. Car, explique-t-il, l’école est à vau-l’eau. Malgré un taux de croissance acceptable par rapport à la moyenne mondiale, la paupérisation de nos populations s’accentue. Pour lui, ces problèmes sont dus à la mauvaise redistribution de nos richesses, à la corruption et au manque de stratégies des autorités. «L’argument derrière lequel se réfugient les autorités pour justifier leur incurie, ne tient pas. Ils se dissimulent derrière les facteurs exogènes, alors que c’est à travers les facteurs internes que les facteurs externes produisent leurs effets», clame Modibo Sangaré.
A noter qu’au terme de la marche, M. Sangaré a, au nom de son parti, invité les autorités à tout mettre en œuvre pour faire baisser les prix des produits de première nécessité ; à augmenter le SMIG des travailleurs ; et enfin, à résoudre définitivement les problèmes des retraités, des déflatés de la Fonction publique et des compressés de l’HUICOMA. Il a également demandé au Gouvernement d’arrêter tous les agents de l’Etat reconnus coupables de détournement de derniers publics et de retirer du projet de Reforme constitutionnelle toutes les dispositions qui annihilent les sacrifices consentis pour l’avènement de la démocratie dans notre pays.
Oumar KONATE