Ces temps-ci, le prix de nombreux produits de première nécessité a fortement augmenté à tel point que cette flambée donne des vertiges à des consommateurs déjà pris en tenaille par les conséquences de la Covid-19. Une situation d’inflation provoquée par diverses raisons selon la direction générale du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence.
Alors que les populations maliennes commencent à se démêler des brides de la pandémie à Coronavirus, elles sont appelées de nouveau à faire face à une autre situation difficile : la flambée du prix de certains produits de première nécessité. Une hausse qui donne le tournis à de nombreux chefs de famille durement éprouvés par les conséquences de la Covid-19.
Au regard de cette situation de cherté, les autorités étatiques ont annoncé avoir pris d’énormes initiatives pour soulager les populations. Notamment la détermination d’un prix consensuel plafond du sucre (à 500 F CFA le kg dans le cadre du programme de jumelage), la fixation des prix indicatifs plafonds du riz brisure non parfumé importé et de l’huile alimentaire (respectivement à 340 F CFA le kg et 900 F CFA le litre, en exécution d’un programme de réduction de la base taxable de 50 % au cordon douanier), l’application de prix consensuels du pain, de la farine etc. (à 250 F CFA et 150 F CFA pour le gros et le petit pain, 20 000 F CFA le sac de 50 kg de farine boulangère), l’homologation du prix des hydrocarbures par un mécanisme de prise en charge du différentiel de coût de revient du gaz butane et de modulation du taux de la Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers (TIPP) et de la valeur en douane des hydrocarbures (les prix homologués étant fixés à 2 910 F CFA et 1 335 F CFA pour B6 et B3, 663 F CFA pour le litre de l’essence super et 593 F CFA pour le gasoil).
Des mesures qui s’avèrent peu antalgiques si l’on se réfère à la grogne des consommateurs à travers les différentes manifestations organisées pour protester contre la vie chère. Des mesures également jugées peu compensatoires dont l’échec serait dû à la faiblesse du contrôle de l’effectivité des prix indicatifs plafonds, de la lutte contre la fraude, la concurrence déloyale et les pratiques illicites dans les transactions commerciales.
S’exprimant sur la question, le ministre de l’Industrie et du Commerce avait indiqué que le phénomène de « vie chère » actuellement à la mode est lié à la notion de pouvoir d’achat. C’est-à-dire la capacité pour un revenu de couvrir les dépenses essentielles. « Le ralentissement des activités économiques a engendré une perte de revenu pour de nombreuses personnes travaillant dans des secteurs fortement touchés par le Covid-19. Dans ce contexte marqué par une baisse ou une perte de revenu des populations, toute augmentation des prix si minime soit-elle affecte prioritairement les populations à faible pouvoir d’achat », avait fait savoir Mahmoud Ould Mohamed
En ce qui concerne les causes de cette hausse vertigineuse, elles seraient nombreuses, selon la direction nationale du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence, et liées entre autres à : l’insécurité dans les zones agro-pastorales, à la mauvaise campagne agricole de 2020 marquée par le boycott de la culture du coton au ralentissement des activités économiques en raison des mesures anti Covid-19, à l’augmentation de la demande mondiale des produits de base, à l’envolé des cours mondiaux pour la plupart des matières premières, à la hausse de plus de 20 % du coût du fret maritime, ainsi qu’à l’augmentation du tarif des conteneurs de 1000 dollars avant la crise du Covid-19 à 8000 dollars actuellement.
Des arguments suffisants pour calmer les ardeurs ?
Alassane CISSOUMA