Il y a quelques mois de cela le taux de change d’un (1) dollar oscillait autour de 500 FCFA. Aujourd’hui, 1 dollar américain est échangé à 619,0610 Fcfa, selon les références de la Bceao (Banque des Etats d’Afrique de l’Ouest). Une hausse fulgurante du billet vert, qui ne finit pas d’influer sur le taux de change à l’échelle mondiale.
Selon nos investigations, au Mali, les prix de plusieurs marchandises importées ont connu une forte augmentation depuis le début de l’année. « Il y a quelques mois de cela, on vendait la moto ‘’Jakarta’’, toutes couleurs confondues à 330 000Fcfa l’unité, mais aujourd’hui elle est vendue entre 375 000 Fcfa et 370 000Fcfa car le dollar qui est la monnaie de référence a connu une hausse », nous a confié M. Simpara, un grand commerçant importateur des matériels électroniques, et de motos. Et un autre commerçant vendeur de prêt à porter (vêtements) de poursuivre : « les chemises que nous vendions entre 3 500 et 4 000 Fcfa sont vendues aujourd’hui à 5000 ou 6000 Fcfa, sans quoi nous ne gagnerons rien comme bénéfice ». Interrogés sur d’éventuelle augmentation des tarifs de dédouanement, nos deux interlocuteurs, réfutent : « l’unique cause de la hausse des prix des marchandises, c’est bien l’augmentation du taux d’échange du dollar américain sur le marché international ».
Mais aussi drôle, que cela puisse paraitre, certains commerçants, comme voulant profiter de l’ignorance d’une population majoritairement analphabète, avancent comme motif de la hausse des prix des marchandises importées, une prétendue augmentation des frais de dédouanement. D’autres renchérissent avec l’argumentaire des tracasseries routières ou la crise économique.
Contacté par nos soins, un cadre de la douane ballait d’un revers de main cette argumentation. A l’en croire, nombreux sont les grossistes qui sont entrain de créer un trou de caisse chez les bureaux de dédouanement. Avec des dettes impayées, dont les montants dépassent souvent l’entendement.
Même son de cloche à la Direction Nationale du Commerce et de la Concurrence (DNCC), et chez d’autres commerçants. « Il n’y a pas eu d’augmentation des tarifs de dédouanement à la date d’aujourd’hui. La direction générale des douanes l’avait annoncée un moment mais la mesure n’est pas encore entrée en vigueur », nous confie-t-on.
Ainsi, les bons résultats en recettes enregistrés ses derniers mois, par les services de douanes maliennes, seraient donc dus, au dynamisme et à l’efficacité des soldats de l’économie, sous le leadership éclairé de Modibo Kane Keïta, nommé directeur général des douanes, le 28 janvier dernier.
En tout état de cause, le constat laisse apparaître au niveau du marché national que le prix de nombreuses marchandises de première nécessité a pris de l’ascenseur à la surprise générale et en dessus de la bourse du pauvre consommateur malien. A l’indifférence générale des associations de la défense des droits des consommateurs et du Conseil des prix (qui est dans la léthargie totale).
On n’a pas trop le choix. Il ne reste qu’à scruter l’horizon en espérant sur un lendemain meilleur, surtout au niveau de la bourse du pays de l’oncle Sam.
Lassina NIANGALY