Hausse des charges communes, baisse des ressources allouées aux secteurs sociaux de base

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Les ressources du Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile augmentent  de 12% du fait de l’augmentation de la catégorie “acquisitions, constructions et grosses réparations des immeubles”.

Paradoxalement, les charges communes augmentent alors que les ressources allouées aux secteurs sociaux de base, notamment l’éducation, la santé, l’eau, l’assainissement et l’agriculture continuent de connaître une baisse significative. Au niveau de l’éducation, il est noté une baisse de 4,5% du budget alloué au département en charge de l’éducation nationale.

L’allocation dévolue à l’alimentation scolaire qui était de 2,7 milliards en 2017 chute à 1,9 milliards en 2019.  Au moment où il est question de l’intégration des écoles communautaires et coraniques dans le système public, il est noté dans le projet des lois de finances une baisse de 13% de la masse salariale du programme « éducation de base ». Les experts du GSB constatent une baisse des ordonnancements au niveau central de 2015 à 2017 et une évolution en dents de scie pour les niveaux déconcentrés et les collectivités. « Comment expliquer l’incohérence apparente entre l’augmentation du nombre de fonctionnaires du Ministère de l’éducation nationale (+ 400%) et la baisse de la masse salariale au niveau de l’éducation de base (-13%) ? », s’interrogent-ils. Depuis trois ans, commente le coordinateur du Groupe de Suivi Budgétaire, Bassidi Diabaté, le budget alloué à l’éducation diminue.

Le tout nouveau ministre de l’Innovation et de la Recherche scientifique ne semble pas être bien logé en termes d’allocations budgétaires. Un flou persisterait sur le contenu des lignes budgétaires du nouveau département ministériel mais aussi, une baisse de 9% du budget de la recherche scientifique. Il faut prendre une loupe pour chercher une ligne destinée au développement de la recherche en santé alors que l’Institut national de recherche en santé publique (INRSP) est placé sous la tutelle de Pr Assétou Founé Samaké Migan.

Au compte du ministère de la Santé et de l’hygiène publique, c’est la baisse notamment dans les catégories « achat des vaccins » et « soins de santé primaires ». « Pourquoi la baisse au niveau de l’achat de vaccins alors qu’ils font partie des piliers du système de santé au Mali ? Avec cette baisse, est-ce que le Mali pourra faire face aux problèmes de santé de sa population ? A quand l’augmentation du budget de la santé à 15% conformément à l’engagement de la déclaration d’Abuja ? », demande le GSB.

S’agissant de la malnutrition, le Groupe de Suivi Budgétaire constate que toutes les ressources liées à la prise en charge de la malnutrition proviennent des ressources extérieures dans le projet de loi de finances 2019. Or, note-t-il, la malnutrition reste encore un problème prioritaire de santé publique auquel il faut répondre.

Le ministère de l’agriculture va être impacté par une baisse de 2.4% essentiellement pour le programme “aménagement et équipement rural” sans que les uns et les autres sachent le volet concerné par cette réduction.

L’un des aspects les plus importants de cette note du GSB est relatif à l’augmentation des charges communes de 25%. Il n’y a aucun détail sur ces charges communes. Cette hausse va l’encontre d’une recommandation du Bureau du Vérificateur Général dans son rapport 2016, mentionnant que les « 200% d’augmentation sur la période sous revue (2008-2013), est le signe d’une maîtrise insuffisante tant dans la préparation que dans l’exécution de la loi de finances ». Quel est le contenu de la ligne « charges communes » ? Pourquoi ces charges communes augmentent-elles encore en 2019 malgré les recommandations du BVG qui prônait une diminution de ces charges ?, se demandent les experts du Groupe de Suivi Budgétaire.

La note du GSB analyse des exonérations accordées en 2017 et relève que celles-ci ont augmenté de plus de 21% entre 2016 et 2017. Quelles sont les raisons de l’augmentation des exonérations de 2016 à 2017 ? Qui ont bénéficié des exonérations de 2016 et de 2017 ? Quel a été l’impact de ces exonérations de 2016 et 2017 sur la création d’emplois et sur le coût de la vie de la population malienne ? Quel est le montant  des exonérations de 2018 ? C’est la série de questions soulevées dans ce document de huit pages.

Chiaka Doumbia

 

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