À l’initiative du mouvement «Yèrèwolo :debout sur les remparts», une manifestation est annoncée le 20 janvier 2021 à Bamako et dans plusieurs capitales régionales du pays, notamment Kayes, Sikasso, Koulikoro, Ségou, Mopti, Gao, Tombouctou et Bandiagara. Des Maliens installés au Sénégal, au Gabon, aux USA et en France promettent également de s’associer à la démarche en battant simultanément le pavé. Il s’agira d’afficher leur soutien aux FAMa et d’exprimer un ras-le-bol grandissant que suscite la politique de la France au Mali et demander le départ des forces étrangères.
Militant «anti-impérialiste», Adama Diarra dit Ben le Cerveau du mouvement «Yèrèwolo : debout sur les rempart»
a annoncé les couleurs de la manif, le 13 janvier, à la faveur d’un point de presse au cours duquel il a assuré que sa présence au CNT n’altère en rien ses positions et sa perception de la présence française au Mali. Les Maliens ne seront pas heureux avec la présence des forces françaises sur le sol malien, a laissé entendre Adama Ben Diarra en affichant sa détermination à sortira le 20 janvier avec le slogan «À bas la France». « Nous allons chasser la France de la même manière dont nous avions chassé IBK », a-t-il promis. Et d’assurer ne pas être seul puisqu’au sentiment anti-Francais adhère une autre figure emblématique membre du CNT, en occurrence l’artiste Salif Keita. Lequel réclame, selon Ben Le Cerveau, la démission du président français Emmanuel Macron en même que le franco-béninois Kemi Seba et les gilets jaunes. Salif Keita est donc bel et bien attendu à la marche du 20 janvier, qui sera sanctionnée par la remise d’un mémorandum à l’ambassadeur de France au Mali, a assuré l’activité de «Debout sur les remparts»
Et il n’en fallait pas plus pour que le président du CNT sorte de son silence pour clarifier sa position et recadrer celle du CNT quant aux déclarations de Adama Ben Diarra. En effet, dans un communiqué, le Président du Conseil National de Transition, le Colonel Malick Diaw, dit avoir constaté avec regret des déclarations émanant de mouvements et regroupements où militent des membres du CNT, en se désolidarisant des dénonciations de la présence militaire française au Mali, qui n’engagent ses auteurs, selon le communiqué. Dans la même veine, le Colonel Diaw fait part de son soutien et de celui du CNT à tous les partenaires du Mali dans la lutte contre le terrorisme et invite les composantes de l’organe législatif à rester conformes à l’article 92 de son règlement intérieur qui défend l’usage du titre de membre du CNT pour mener des activités en dehors de leur mandat.
Amidou KEITA