Harcèlement sexuel : La cour disculpe Mme N’Diaye

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Le différend opposant la société minière Somilo à la Chaîne Africable Télévision et ses co-accusés : Mme Djénèbou Mariko et Mme Khadiatou N’Diaye, a été vidé le jeudi 9 février 2023. Les prévenus sont déclarés non coupables de diffamation contre la Somilo. Une décision saluée par les défenseurs des droits humains.

 

Le procès en diffamation intenté par la société Somilo à la Chaîne Africable, sa journaliste ainsi que Mme Khaditou N’Diaye, a connu son épilogue. La Cour a blanchi des accusés des faits qui leurs étaient reprochés par Somilo. « Une victoire de la liberté d’expression », saluée comme telle par les défenseurs des Droits de l’Homme.

L’article 4 de la Constitution du Mali proclame que « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion, de culte, d’opinion, d’expression et de création dans le respect de la loi ». C’est en exerçant ce droit constitutionnel que Mme Khadidiatou N’Diaye a témoigné sur Africable contre des faits de harcèlement sexuel, licenciement abusif dont elle dit avoir été victime dans la société Somilo.

Et conformément à l’article 7 de la Constitution qui garantit l’égal accès pour tous aux médias, la Chaîne de télévision Africable, a offert son plateau à Mme Khadidiatou N’Diaye tout comme à Somilo dans le cadre d’apporter son droit de réponse afin de permettre aux deux parties de porter à public la version des faits.

« Aujourd’hui c’est une victoire pour toutes les victimes, pour toutes les femmes du Mali. Car ce procès n’avait autre objectif que de museler les victimes et faire peur à la presse qui s’est engagée à leurs côtés. Ce qui a permis d’amplifier leur voix, Khadidatou n’avait aucune autre voie de recours pour se faire entendre. Plus d’un an jour pour jour qu’elle a été licenciée abusivement parce qu’elle a voulu faire comprendre qu’elle a été victime de harcèlement et qu’elle voulait que ces agissements puissent cesser au sein de son lieu de travail ce qui a été son crime. Et on voulait l’obliger à se taire et empêcher d’autres victimes à s’exprimer et de chercher de l’aide. Nous pensons que le droit a été dit et que la victime a été bien comprise dans ses prises de positions », s’est réjoui Mme Boiré Bintou Founé Samaké la présidente de Wildaf à l’annonce du verdict.

Avant d’ajouter « Nous saluons les magistrats, les autorités qui aujourd’hui nous voyons leur engagement à faire un nouveau Mali. Nous voyons qu’ils sont sur la bonne voie en ce qui concerne la justice et les droits des femmes face aux VBGs. Car, de tel agissement ne doit  plus être d’actualité dans notre pays afin que les victimes puissent s’exprimer librement sur n’ importe quel média et pouvoir se faire entendre. »

« C’est déjà une première victoire car notre cliente a fait l’objet de licenciement abusif, trainée devant un tribunal correctionnel pour diffamation Aujourd’hui nous considérons que le tribunal a fait justice en la déclarant non coupable », souligne l’avocat de défense de Mme N’Diaye.

Le procès pour harcèlement est porté au niveau du tribunal du Travail. Et le présent verdict déclare les prévenus non coupables.

Khadydiatou SANOGO, Ce reportage est publié avec le soutien de JDH, Journalistes pour les Droits Humains et National Endowment for Democracy-NED

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