La Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali (CSTM), à l’instar des autres centrales syndicales, a célébré hier la Journée internationale des travailleurs. Etat d’urgence oblige, le traditionnel défilé des travailleurs a laissé la place à une conférence de presse, qui a abordé, au siège de la CSTM, tous les sujets brûlants de l’actualité.
Animée par le Secrétaire général de la CSTM, Hamadoun Amion Guindo, cette conférence a porté, entre autres, sur la tenue de la prochaine présidentielle, la situation à Kidal, la vie chère et les actes discriminatoires dont font l’objet les militants de la CSTM.
Concernant la tenue de la prochaine présidentielle, la CSTM épouse la position de la Commission électorale nationale indépendante. Elle se dit sceptique quant à la possibilité pour les autorités de transition de relever ce défi. «Nous n’y croyons pas. Le constat est qu’on ne peut pas aller aux élections. Les élections ne sont pas possibles. Le ficher n’est pas prêt. Le pays n’est pas libéré et nous ne sommes pas en sécurité. En somme, les conditions ne sont pas réunies et nous avons affirmé cette situation devant qui de droit, notamment devant la Commission de Louis Michel» a déclaré le premier responsable de la CSTM.
Au sujet de Kidal, ville dans laquelle l’armée malienne se fait toujours attendre, Hamadoun Amion Guindo a été on ne peut plus explicite: «Kidal est malien et le restera. Si nous constatons demain qu’il y a un double jeu dans cette affaire, la France de Hollande, que nous applaudissons encore, verra que les mêmes drapeaux qu’on a confectionnés seront brûlés» a déclaré avec insistance Amion Guindo.
Bien qu’étant conscient de la tension des prix sur le marché, le Secrétaire général de la CSTM estime que l’heure n’est pas aux revendications syndicales, à cause essentiellement de la situation difficile que traverse depuis plusieurs mois le Mali. Il a, en revanche, affirmé que la centrale syndicale, au terme de plusieurs rencontres avec le ministère de l’Energie et de l’Eau, a donné son accord pour une augmentation des prix dans les secteurs de l’eau et de l’énergie. Hamadoun Amion Guindo a aussi profité de cette fête anniversaire pour fustiger le traitement discriminatoire dont font l’objet les militants de la CSTM de la part des autorités.
Il faut signaler que la CSTM compte aujourd’hui plus de 15 Fédérations ou Syndicats affiliés. A ces structures s’ajoutent le Syndicat National des Travailleurs de la Douane (SNTD), le Syndicat National des Fonctionnaires de la Protection Civile, les Syndicats des Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) de Gabriel Touré et du Point G et ceux des travailleurs des différentes mines du Mali.
Yaya Samaké