Hama Boré, enfin, libéré !

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La nouvelle s’est répandue comme une traînée de cannelle. Et dans sa famille, les larmes coulent à flots. Des larmes de joie. La joie de retrouver un des leurs, injustement, accusé dans une affaire qui semblait sortir, tout droit, des studios hollywoodiens.

 

 

Hama Boré, puisque c’est de lui qu’il s’agit, avait été placé il y a un  mois sous mandat de dépôt dans une affaire cousue de fil blanc. De quoi s’agit-il ?

La veille de son voyage, un PDG de la place signe des chèques à blanc pour son comptable. Histoire, sans doute, de lui permettre de gérer les problèmes financiers de l’entreprise. Mais une fois de retour, le PDG découvre, à son corps défendant, que son comptable avait retiré plus d’argent qu’il n’en fallait.

Devant le juge, il reconnaît avoir agi de son propre chef. Mais coup de théâtre : Hama Boré, chef du service clientèle de la BCIM où est domicilié le compte de l’entreprise, est interpellé par Mme le juge, pour être entendu comme témoin. Du coup, il est inculpé de « complicité ». Avant d’être conduit, sous bonne escorte, à la prison centrale de Bamako. Parce que, pour le juge, Hama Boré devrait, en tant que chef du service clientèle, demander confirmation auprès du PDG. Avant d’autoriser ces retraits. Pour les banques, qui avaient menacé d’aller en grève, Hama Boré n’était pas obligé d’appeler le PDG, dès lors que sa signature est jugée conforme.

Sans s’informer sur le fond de cette affaire, certains confrères de la place l’ont accusé, à tort ou à raison, d’être le complice du comptable. C’est ainsi qu’à la surprise générale, le Canard déchaîné a, dans son édition du 20 août dernier, sorti l’artillerie lourde, en ramenant cette « affaire » à sa juste proportion. La suite, on la connaît.

Entendu, pour la seconde fois par Mme la juge, Hama Boré est relaxé. Pour le plus grand bonheur de sa famille et de ses collègues, qui se sont mobilisés pour sa libération.

Oumar Babi

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1 commentaire

  1. Une précaution supplémentaire vaut tjrs mieux dans ces genres d’affaires de sous, surtout sous nos tropiques avec de véritables bandits financiers.Cette précaution habituelle, en tout cas à Ecobank, a manqué cette fois-ci et elle aurait permis d’éviter ce genre de situation!

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