Choix d’une nouvelle compagnie aérienne pour les pèlerins de la filière gouvernementale, institution de l’uniforme pour tous, réorganisation du transport urbain sur place, notre pays a pris un certain nombre de mesures pour une meilleure organisation du séjour de nos compatriotes en terre saoudienne.
Les préparatifs du Hadj 2011 pour nos pèlerins vont bon train. Ces jours-ci, une grande effervescence règne à la Maison du Hadj où les pèlerins de la filière gouvernementale et ceux qui ont choisi des agences privées, s’activent pour effectuer les derrières formalités. Le départ du premier convoi de pèlerins de la voie gouvernementale est prévu pour ce milieu de semaine. Les services techniques du gouvernement chargés d’organiser le voyage et d’encadrer les pèlerins sont également mobilisés. Il faut dire que ces dernières années, les pouvoirs publics s’efforcent de garantir à nos compatriotes un pèlerinage, l’un des cinq piliers de l’Islam, dans les meilleures conditions possibles. Mais le transport, l’hébergement, la restauration et l’encadrement de milliers de pèlerins nécessitent la mobilisation d’importants moyens humains et logistiques.
L’année dernière, notre pays a été félicité par les autorités saoudiennes pour sa bonne organisation du pèlerinage. Les remarques saoudiennes avaient plutôt porté sur le respect des consignes lors du rite de lapidation de Satan et le désengorgement du site de “Tawaf” à Mina lors de l’accomplissement du rite du même nom. Il faut dire le Hadj 2010 avait été marqué aussi par la mauvaise organisation du transport rotatif des fidèles sur les lieux de rite. Ainsi pour corriger cette situation, le gouvernement saoudien a proposé cette année à la partie malienne de transporter la moitié des pèlerins par métro.
Lamine Samaké, le directeur de la Maison du Hadj, explique les innovations majeures apportées à l’organisation du pèlerinage de cette année. C’est ainsi que le transport des pèlerins de la filière gouvernementale ne sera pas assuré par la compagnie qui le faisait ces dernières années : la compagnie tunisienne Nouvel Air. En effet, après, un appel d’offres international, c’est la compagnie Ethiopian Airlines qui a été retenue pour le transport des pèlerins. Elle va engager des gros porteurs Boeing de 518 places. Les passagers et leurs bagages pourront être transportés ensemble au retour. Ce qui n’était toujours pas assurés dans le passé quand les bagages arrivaient bien après.
Ethiopian Airlines transportera les pèlerins du 13 au 15 octobre 2011. Le retour étant prévu entre les 13 et 15 novembre. Par ailleurs, les autorités ont initié la confection d’uniformes pour nos pèlerins. Selon le directeur de la Maison du Hadji, l’institution de l’uniforme commune pour les pèlerins maliens vise surtout à faciliter leur identification parmi les millions de pèlerins qui convergent chaque année vers les lieux saints de l’Islam. Chaque pèlerin aura deux tenues confectionnées à partir de tissus fabriqués par l’usine Batexci.
UNE EXIGENCE IMPORTANTE. D’autres changements concernent l’accomplissement des phases rituelles à la Mecque. Ainsi, pour éviter les bousculades et autres désagréments lors des phases rituelles, un système de rotation de transport urbain sera mise en place. « Nous recherchons au bout l’efficacité, l’amélioration des conditions du Hadj. Avant, on avait des problèmes au niveau des logements. Et tous les problèmes étaient provoqués par la mauvaise organisation des vols. Si le transport aérien est mal organisé, cela se répercute sur toute l’organisation du Hadj : le logement, le transport interurbain et le Hadj lui-même. Cette année, nos partenaires saoudiens nous ont fait des suggestions qui peuvent aider à faciliter les choses », assure Lamine Samaké.
Pour les bagages, il est prévu conformément à la réglementation du transport aérien, que les pèlerins ont droit à deux bagages de 23 kg chacun et d’un autre de cabine de 10 kg. Il faut sans doute préciser que cette année, notre pays a droit à 7000 pèlerins repartis entre la filière gouvernementale (1500) et les agences de voyage privées (5500). Côté étatique, le quota est presque atteint. Ici, l’on enregistre 1300 pèlerins avec des frais de pèlerinage fixés à 2 millions de Fcfa. Pour les agences de voyage privées, une exigence importante leur a été imposée cette année : seules celles qui ont la capacité de transporter 100 pèlerins ensemble recevront l’agrément, conformément aux exigences des autorités saoudiennes. Il est vrai que si notre pays a reçu une bonne appréciation des Saoudiens pour l’organisation du pèlerinage l’année dernière, une quinzaine d’agences de voyage maliennes ont été épinglées pour de graves insuffisances ou manquements.
Par contre, une dizaine d’autres ont été félicitées pour leur comportement exemplaire. Restons toujours avec les agences de voyage privées. Force est de reconnaître qu’il y a là un peu désordre. Chaque année, à la veille du pèlerinage, les agences poussent. Elles mènent des campagnes publicitaires agressives pour proposer divers services aux pèlerins. Les frais de pèlerinage dans la filière privée varient entre 2 150 000 et 2 250 000 millions Fcfa selon les compagnies. A.T. exerce dans l’activité depuis plusieurs années. Il est donc en terrain connu pour apprécier la situation. Il dénonce la création anarchique d’agences de voyage. « Combien de fois l’Etat a été obligé de venir au secours de nos compatriotes échoués à la Mecque ? Combien d’agences indélicates ont écopé d’un avertissement ? Combien de promoteurs d’agence ont été accusés d’avoir escroqué d’honnêtes citoyens ? », interroge notre interlocuteur.
SESSIONS DE FORMATION PRATIQUE ET THEORIQUE. Les difficultés rencontrées par les pèlerins avec certaines agences sont nombreuses : retard dans le transport, problèmes de logement et de transport urbain sur les lieux de rituels et la gestion des bagages. A. T. préconise une mise en ordre dans l’activité avec l’édiction de critères rigoureux pour qu’une agence soit autorisée à participer à l’organisation du pèlerinage. Pour revenir aux préparatifs, tout semble aller normalement. Au guichet unique de la Maison du Hadj, toutes les dispositions semblent prises. Les différentes formalités se font sur place : visites médicales, inscription, versement du coût du pèlerinage, vaccinations, établissement du passeport, pesée des bagages. En outre, les pèlerins bénéficient de formations théoriques et pratiques sur les rituels du pèlerinage.
Des candidats au pèlerinage croisés sur place se disent très satisfaits de l’organisation au niveau de la Maison du Hadj. « Il n y a pas de bousculade. Toutes les procédures sont bien expliquées aux candidats. Le plus intéressant, c’est que tout se fait sur place », confie une candidate. Une autre est surtout impressionnée par les formations dispensées sur place sur les rituels. « J’ignorai tout des rituels et des sourates pour le pèlerinage. Aujourd’hui, j’ai presque tout assimilé : de la sacralisation, au Tawaf en passant par le Sa’y (les sept tours de la marche entre le Mont Safa et le Mont Marwa) jusqu’aux invocations », précise notre interlocutrice. Tous les pèlerins atterriront à Médine.
Aussi bien du côté de la filière étatique que de celle du privé, l’on assure que des dispositions sont prises avec des sociétés sur les lieux du pèlerinage pour guider les pèlerins et assurer la restauration dans les meilleures conditions. Les pèlerins ont été invités à respecter les consignes et réglementations du pays d’accueil. Par exemple, il n’est pas permis de transporter des produits en grande quantité comme la kola. Sur place en Arabie Saoudite, il est demandé à nos compatriotes de ne pas acheter d’aliments chez les vendeurs ambulants. Cela pour des raisons sanitaires.
lundi 10 octobre 2011