Guerre contre les terroristes : Les populations civiles s’occupent des rescapés

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Enfin, tout le peuple malien est engagé dans la guerre contre des terroristes ni foi ni loi. Du moment que l’armée malienne, appuyée par des forces françaises et africaines, se battent sur le front, les populations civiles veillent à neutraliser les terroristes qui parviennent à s’infiltrer dans les villes.

L’union tant réclamée par les autorités maliennes est  désormais devenue un acquis, du moins si l’on se réfère à l’engagement des populations à soutenir l’armée malienne et les forces extérieures déployées dans notre pays. Ce soutien est non seulement d’ordre moral et financier, mais il consiste surtout à dénoncer, capturer ou exécuter les quelques soldats terroristes qui s’infiltrent dans les villes. Tout comme à Bamako, les populations des villes proches de la ligne de front s’emploient dans cette mission de veille. En effet, dès les premiers jours qui ont suivi les affrontements de Konna, les forces armées ont capturé un présumé terroriste qui a été neutralisé grâce à la complicité des populations.

En plus, un Caporal-chef de la Garde nationale, Issiaka Traoré,  a ligoté un autre rescapé des extrémistes avant d’alerter le camp. Ce dernier aussi a pu être détecté suite à une dénonciation : c’était un déserteur de l’armée malienne qui a rallié le camp des djihadistes.  Les populations de Banamba collaborent avec la Gendarmerie de la localité pour mettre hors d’état de nuire tous ceux qui échappent aux militaires pour venir dans la ville. Ainsi, deux hommes ont été pris : l’un a été conduit à Koulikoro, et l’autre croupissait en garde à vue à la Brigade de Banamba. Ces rescapés djihadistes possédaient des matériels provenant des terroristes dont un téléphone satellitaire et le Coran. Selon le Commandant de brigade de Banamba, les contacts dans ces téléphones joints par la gendarmerie locale sont tombés sur des djihadistes au champ de bataille. Ce qui a permis de savoir qu’ils sont effectivement des rescapés de djihadistes.

A Ségou, selon un groupe de jeunes, les populations se sont occupées d’un autre fuyard des « fous  de Dieu » qui cachait une arme sur lui. Lors de notre reportage sur la ligne de front, nous avons fait escale dans cette ville. Au moment où je  communiquais au téléphone quelque part au milieu de la ville, des jeunes sont venus m’entourer avant de me poser des questions. En ce moment, je portais un turban et un habillement un peu étrange. Après les échanges, ces jeunes se sont rendus compte que je ne suis pas un djihadiste. Mais ils m’ont conseillé de ne plus porter un tel turban dans la ville. Ils m’ont alors informé que quelqu’un qui était vêtu comme moi a été arrêté avec arme en main. Notons qu’à Bamako, Ségou et à Banamba, il n’y avait qu’une seule « peau blanche » parmi ces rescapés pris, sinon tout le reste était de peau noire.                  D’autre part, les drapeaux maliens et français flottent actuellement dans toutes villes du  pays. Nous avons constaté cette marque d’adhésion à la guerre et surtout, de soutien aux militaires maliens et français, même à travers les petits villages sur la voie de la ligne de front. En clair, parallèlement à l’armée malienne et ses alliés, les populations sont décidées à en finir une fois pour toutes avec cette crise. D’ailleurs, aucune intimidation ne pourra les détourner de cette option.

Oumar Diakité

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