Le village de Kéla, situé dans le cercle de Kangaba, un centre historique et de référence de médiation intercommunautaire, a abrité, le samedi dernier, le lancement des activités du Groupe d’Action pour le Dialogue et la Réconciliation (Gard). Le cercle de réflexion et d’action, constitué d’éminentes personnalités de tous bords et de toutes conditions et présidé par El Hadj Souleymane Dagnon, non moins Maire de la Commune VI du District de Bamako, entend contribuer efficacement à faciliter le dialogue et la réconciliation nationales, à travers des “actions inspirées de la culture et des traditions séculaires du Mali”.
Dialogue et Réconciliation, tel que prôné par les plus hautes autorités, et au regard du fait que tout le monde s’accorde sur des pré-réquis comme le “vivre ensemble”, le respect de l’unité et de l’intégrité territoriale du Mali, méritent d’être érigés au rang de priorité nationale. “Pour ce faire, nous devrions nous ressourcer dans ces valeurs que nous avons gracieusement offertes au reste du monde, et qui ont pour noms : “Maya”, “Dambé”, “Sinangouya”, “Djaliya”… “Diatiguiya””, a déclaré El Hadj Soumeymane Dagnon. Puis, il a fait sien ces propos du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, selon lesquels : “Le Mali est une Nation productrice de civilisations et d’humanisme, capable de dépassement et de compromis. Un pays de foi, de dialogue et de solidarité”.
Au Groupe d’action pour le Dialogue et la Réconciliation (Gard), on est fondé à croire qu’il faut tout un art, tout un savoir faire, pour faire cohabiter cette soif de vérité, de justice et de juste réparation avec nos valeurs séculaires de dialogue, de tolérance et du vivre ensemble.
“Dans cette oeuvre de réconciliation, qui n’est certainement pas sans risque et sans friction, l’accent doit être mis sur le rôle des légitimités traditionnelles maliennes. Comme le “Djaliya” par exemple, qui est plus qu’une simple dédicace, une profession (métier de griot) à part entière et dans toutes les contrées du Mali. Ce métier de griot, le “Djaliya”, peut aider à faire l’inventaire de tous les amortisseurs sociaux sur lesquels le Mali, en mal avec certaines de ses valeurs, pourrait gaillardement rebondir”, croit-on dur comme fer au Groupe d’Action pour le Dialogue et la Réconciliation (Gard).
Il s’agit pour le Groupe d’Action pour le Dialogue et la Réconciliation (Gard) de: fédérer, à partir du village de Kéla, tous les grands centres historiques de référence traditionnels maliens de médiation intercommunautaire et de dialogue national disséminés à travers le Mali, afin que “ce qui a été brisé soit reconstitué durablement”, et que plus jamais le Mali ne retombe dans un gouffre de dissensions aussi profonds; puiser dans l’encyclopédie des valeurs cardinales, qui sont le socle de la cohésion nationale depuis des temps immémoriaux, des principes et pratiques à même de féconder le discours de la réconciliation et du dialogue que le Gouvernement espère faire prospérer partout au Mali à travers la Commission Vérité, Justice, Réconciliation (Cvjr); et enfin, s’impliquer fortement dans tous actes de facilitation et d’amplification du travail de la CVJR et des départements ministeriels concenés en veillant particulièrement à réconcilier, à fédérer et à unifier les initiatives, et mener sur des bases strictement sectaire, régioonaliste, éthnique ou confessionnelle, sont entre autres objectif recherchés par le Gard.
Notons enfin que le Groupe d’Action pour le Dialogue et la Réconciliation (Gard), sous l’égide de El Hadj Souleymane Dagnon, a rencontré tous les anciens Présidents de la République du Mali, à l’exception du président ATT, tous les anciens Premiers ministres, les sages du Mali…
Assane SY DOLO